La rencontre Egypte-Alg�rie pour la qualification � la Coupe du monde 2010 et les incidents, disproportionn�s par rapport aux faits, qui se sont produits, doivent nous conduire � en tirer les le�ons appropri�es. On peut bien comprendre qu�une rencontre de football puisse d�raper, mais ce qui s�est pass� d�passe l�entendement, surtout entre deux pays arabes et musulmans qui se disent �fr�res�. Du jamais vu ou lu dans l�histoire du football.
La guerre dite des 100 heures entre le Salvador et le Honduras (en 1969) suite � un match, avait en arri�re-plan, au moins, une histoire de terres ; mais l�, rien ! Arriver � d�placer l�enjeu de cette rencontre jusque sur le plan politique, surtout apr�s la d�faite de l��quipe �gyptienne, et la mani�re avec laquelle se sont d�roul�es les choses, il y avait de quoi �tre troubl� et douter de la devise que �le sport rapproche les peuples�. Il ne s�agissait plus de sport, mais d�un d�cha�nement g�n�ralis� de col�re, d�outrage, de haine, d�insultes et de propos orduriers, de falsification de l�histoire �chang�s par m�dias interpos�s, surtout du c�t� �gyptien o� toute une �armada� m�diatique (�crite et visuelle) avait �t� mobilis�e 24h/24. Une campagne anti-alg�rienne, sans pr�c�dent, que coordonnaient leurs cha�nes satellitaires, battait son plein sans interruption. Une hyst�rie sans pareil avait gagn� les rues et les plateaux de t�l�. Des flots d�injures, d�inepties, de propos racistes et vulgaires, d�accusation de �barbares�, de �primitifs� et de �sauvages� ne cessaient d��tre prof�r�s contre tout un peuple, pourtant connu pour son hospitalit� et son esprit de solidarit� ; sur surench�re nationalo- patriotique affligeant, exacerb� par l�orgueil, le mensonge et un chauvinisme primaire, par des pseudo-journalistes et commentateurs incomp�tents et �gar�s, qu�appuyaient des artistes �de service� opportunistes connus et moins connus. Le monde �tait stup�fait par l�emballement belliqueux et mesquin de ces m�dias et aussi du fils du pr�sident �gyptien qui s��tait mis de la partie en traitant (� la t�l�) les Alg�riens de �mercenaires� et �de terroristes �. Du c�t� alg�rien, les m�dias publiques �taient �interdits� de r�pondre aux provocations. Les quelques journaux priv�s r�pliquaient �� 1 contre 10�. La population, particuli�rement la jeunesse, �tait quant � elle � la f�te ou r�pondait par la d�rision sur les sites de l�Internet avec quelques d�rapages aussi, mais sans commune mesure. En observant les choses, on constate qu�il se jouait, en fait, un autre �match� dont la victoire d�pendait de la qualification de l�Egypte. Le passage du t�moin au fils h�ritier pr�somptif du �tr�ne�. Ainsi, au regard de la pl�iade d�artistes et de personnalit�s envoy�s � Khartoum, conduite par les deux fils du Pr�sident, en particulier le suppos� successeur, (contest� par l'opposition) de son p�re, il devenait clair que la d�faite de leur �quipe �tait inconcevable, voire mortelle. D�s lors, ayant mis� sa carri�re politique sur une victoire, qu�il croyait assur�e comme introduction � une campagne �lectorale et la voyant �chouer, la situation s��tait endiabl�e, et l��c�urement surgit, au point de mettre � nu toutes les perversions du syst�me �gyptien actuel, voire sa d�ch�ance au regard des d�rapages inimaginables que le monde a vus ou lus et dont l�exutoire tout d�sign� ne pouvait �tre que le pays vainqueur et accessoirement le pays h�te (le Soudan). Tout cela, bien s�r, afin d��viter le retour de boomerang �politique� de cet �chec. Vraiment un grand dommage qu�un match de foot, aussi d�terminant soit-il, en arrive � l�incident diplomatique et � l�aversion entre deux peuples que l�histoire et la culture devaient unir ! Les Alg�riens sont connus pour leurs sens de l�hospitalit� et de la solidarit�, mais aussi pour leur temp�rament farouche face � l�adversit� et particuli�rement � l�injustice et au m�pris. Il sera, � notre avis, difficile � l�Egypte de regagner leur confiance !
Amar Djerrad, S�tif

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