
Régions : TIZI-OUZOU Sit-in des travailleurs de la formation et de l’enseignement professionnels
Les travailleurs de la formation et de l’enseignement professionnels, affiliés au syndicat UGTA, ont observé, mercredi 2 décembre dans la matinée, une demi-journée de protestation contre l’absence de dialogue et de concertation prévalant entre les établissements et la direction de wilaya, d’une part, et les sections syndicales et leur coordination de wilaya, d’autre part. La protestation a pris la forme d’un sit-in tant au niveau des établissements qu’à l’échelle de la direction de la formation professionnelle de wilaya où sont représentés les centres et les instituts concernés par le mouvement, indiquent les responsables syndicaux à la tête du rassemblement à la DEF. Outre le rétablissement du dialogue et de la concertation entre les sections syndicales et les directeurs d’établissements et entre la coordination syndicale et la DEF, les protestataires réaffirment avec force les 7 points contenus dans leur plateforme de revendications datée du 30 septembre 2008 restée, 14 mois après, sans suite notable d’après eux. Le rétablissement du dialogue doit s’accompagner de la réactivation réelle et effective des organes consacrés par la réglementation au niveau des établissements, insistent les syndicalistes de l’UGTA exigeant, par ailleurs, leur participation à la mise en place, au niveau de la wilaya, d’une commission du logement, une gestion transparente et uniforme des œuvres sociales, leur participation active aux commissions paritaires chargées du recrutement, des avancements et des promotions et, enfin, la révision ou, à défaut, des textes additifs aux dispositions du statut particulier lésant les droits de certaines catégories. Dans une déclaration datée du 30 septembre de l’année en cours, une part importante est accordée à la question du logement occulté, selon les syndicalistes concernés, par les directeurs d’établissements et la direction de wilaya. Il s’agit de 15 logements de l’INSFP de Oued Aïssi bloqués par le directeur depuis plusieurs années, de 4 autres logements du CFPA de Draâ-El-Mizan, inhabitables, souffrant de malfaçons, des 15 logements du CFPA de Aïn El-Hammam non réceptionnés à ce jour et, enfin, d’un programme de 84 logements qui n’ont fait l’objet d’aucune évaluation du taux de réalisation, indiquent les mêmes sources. Les protestataires dénoncent la non-gestion des œuvres sociales consacrées, contrairement à leur vocation, à la distribution en numéraires dans la plupart des établissements. L’INSFP de Oued Aïssi est encore cité en exemple d’opacité et de violation de la réglementation en vigueur sur ce sujet, les œuvres sociales sont «gérées » comme des biens personnels, sans programme d’action ni bilan, précise-t-on, avant de dénoncer le népotisme dans le recrutement notamment lorsqu’il s’agit de pourvoir aux postes des nouvelles structures. Les avancements et les promotions se feraient à la tête du client, ajoutent les syndicalistes qui ne seraient pas reconnus par les «pachas de directeurs d’établissement sous prétexte qu’ils ne représentent pas la majorité», se plaint-on encore. Considéré comme le partenaire officiel unique du pouvoir, l’UGTA, signataire du pacte national économique et social, qui ignore, depuis longtemps, les revendications des travailleurs, en témoigne la grève de trois semaines de l’éducation nationale, s’active, ces derniers jours, au sein des collectivités locales et de la formation professionnelle pour justifier sa place d’unique représentant des travailleurs au sein de la tripartite et tirer, ainsi, gloire des miettes qui seront concédées par les pouvoirs publics sous la pression des évènements initiés par d’autres acteurs sociaux. On ne peut s’empêcher, en effet, de faire le rapprochement entre les mouvements de protestation qui viennent d’être déclenchés par l’UGTA avec la réunion de la tripartite au regard de l’ancienneté et du bien-fondé des revendications exprimées à juste titre par ce syndicat au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou où les structures syndicales faisaient, autrefois, figure d’opposants aux orientations de la centrale officielle. B. T.
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