Monde : SOMALIE
D�sarroi et col�re � Mogadiscio apr�s le carnage � l'universit�


Deux jours apr�s l'attentat-suicide qui a fait au moins 23 morts jeudi � Mogadiscio, d�sarroi et col�re dominaient encore hier dans la capitale somalienne face au carnage perp�tr� contre des civils, qui a soulev� une vague d'indignation contre les insurg�s islamistes.
Trois ministres, trois journalistes et de nombreux �tudiants ont �t� tu�s par la bombe qui a explos� durant une c�r�monie de remise des dipl�mes de fin d'�tudes � de futurs m�decins. s'agit d'un des pires attentats commis dans un pays en proie � la violence depuis 1991. Le pr�sident du gouvernement de transition soutenu par la communaut� internationale, Sharif Cheikh Ahmed, en a fait porter la responsabilit� � la rebellion islamiste. Mais les deux principaux groupes rebelles � les shebab li�s � Al- Qa�da et leurs alli�s du Hezb al-Islam � ont ni� toute implication. M�me si beaucoup n'osent pas s'exprimer � visage d�couvert, la plupart des personnes interrog�es � Mogadiscio ont peu de doute sur leur implication dans l'attentat qui a soulev� une vague d'indignation rarement manifest�e auparavant. �Les politiques ne sont pas les seuls � avoir �t� touch�s, tout le monde l'a �t�. J'ai perdu trois de mes condisciples, dont deux �taient l� pour recevoir leur dipl�me�, a d�clar� � l'AFP Mohamour Hassan. �Allah jugera ceux qui commettent de tels actes, et ils n'aboutiront � rien par la violence gratuite�, lance Hassan avec col�re. �Nous n'avons plus aucune raison de rester dans ce pays, vous pouvez voir quel niveau d'aveuglement a atteint la violence �, confie Shamso Ibrahim Ali, �tudiant � l'universit� Banadir. Jusque-l�, les shebab s'en �taient pris aux troupes �thiopiennes, qui occupaient le pays jusqu'en janvier, aux forces de maintien de la paix de l'Union africaine ou aux forces gouvernementales, sans cibler les civils. Les shebab imposent la charia sous une forme particuli�remnt rigoureuse en rupture avec la tradition somalienne, mais leur lutte contre les Ethiopiens et leur capacit� � maintenir la loi et l'ordre leur avaient assur� un certain respect de la population. Abdinasir Moalim Dualeh, un professeur qui a quitt� la salle o� avait lieu la c�r�monie quelques minutes avant l'explosion, ne trouve pas encore de mots pour d�crire ce qu'il ressent. �Je suis encore sous le choc, je ne peux pas expliquer ce qui s'est pass� jeudi. Je peux dire que cet attentat a �t� le pire que nous ayons eu. Il n'a pas seulement tu� des m�decins et des enseignants, ils sont en train de tuer l'avenir�, l�che-t-il. �Il est clair que ceux qui sont derri�re l'attentat veulent tout simplement tout d�truire. Ils �liminent les gens instruits, de futurs m�decins, alors que tout le monde peut voir que le pays a besoin de m�decins�, rel�ve un de ses coll�gues, Abdiasis Anan. M�me des repr�sentants des autorit�s ont exprim� leur d�sarroi face � cet attentat. �Je n'aurais pas �t� surpris s'ils avaient attaqu� une base militaire ou un b�timent gouvernemental, mais aujourd'hui tout le monde est choqu� devant ce massacre d'�tudiants et d'enseignants innocents �, confie un officier de police, Mohamed Abdulle. Et la col�re ne se limite pas � la capitale. Vendredi, plusieurs centaines de personnes ont manifest� dans les rues de Dhusamareb pour condamner l'attentat, ont rapport� � l'AFP des habitants de cette ville situ�e � 500 km de Mogadiscio. Selon des t�moins, un des organisateurs de la manifestation a pris la parole devant la foule pour appeler �le peuple somalien � s'unir pour combattre les ennemis qui s'en prennent � ses enfants�.

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