
Vox populi : AVATAR Heureux qui ont encore leurs salles de cinéma…
Le monde a changé. Le doute s'installe. Le mal gagne, sourdement, du terrain. La nature souffre. L'accident irréparable est inéluctable. Ce sont les thèmes sous-jacents de la nouvelle création cinématographique Avatar du génial James Cameron (réalisateur de Alien, une entité extraterrestre, du Titanic, le paquebot maudit...) qui retrouve son actrice fétiche, Seagourney Weaver, excellente comédienne pétrie de la classe de Joan Crawford, Faye Dunaway, sosie presque de Jane Fonda, fille du célébrissime Henry Fonda, l'acteur de Les Raisins de la colère et de Mon non est personne (sa dernière apparition dans un western spaghetti, campant Jack Beauregard, un gunfighter magnifique) film hommage à l'Odyssée d'Homère et son ulysse bernant Polyphème le cyclope, mais surtout à un genre cinématographique des plus populaires, le western. Avatar est un film d'un autre genre. Un film de science-fiction en 3 D. Un film grandiose, le plus cher de l'histoire du cinéma. Une technique époustouflante qui va loin, alliée à l'imagination débordante d'un créateur. C'est de la publicité vraie peut-être, comme les «prochainement sur cet écran» d'antan dans nos salles perdues. Une formidable sélection (sur TV Arte) de plans somptueux (qui nous rappellent l'univers fantastique de Guy l'Eclair et de Flash Gordon) annonciateurs d'un très grand film. Heureux qui ont encore leurs salles de cinéma. Ils vont rêver, apprendre et aimer encore plus la vie, le film en projection continue. La science est allée trop loin... plus loin que le raisonnable. La nature a changé. L'homme, obnubilé par les facilités technologiques et sa cupidité, n'a plus le temps de faire une pause (comme le Penseur de Rodin) et méditer. L'égoïsme a si bien accaparé son cœur qu'il oublie les autres êtres, les animaux et les plantes (elles tendent vers la lumière tandis que leurs feuilles sont tournées vers le ciel telles des mains qui prient). Ils ne parviennent plus à vivre avec lui. Pourtant ces êtres le rassurent et lui assurent d'une manière ou d'une autre, son existence. Sans eux, un jour, l'homme sera la proie de la folie. Avatar de James Cameron interpelle notre conscience. Il est sur les écrans là-bas (d'abord), pour que l'homme, cet «Alien» à son propre monde, réfléchisse à son présent avant la descente aux abysses. Ahmed Zir
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