Culture : MUSTAPHA BELKHODJA
�Le sultan� au rebab


41 ans apr�s sa disparition, le che�kh de l�andalou Mustapha Belkhodja reste dans les m�moires comme le musicien le plus talentueux de sa g�n�ration.
L�association musicale Mustapha Belkhodja, pr�sid�e par le Dr Amine Kalfat, mandoliste hors pair, comprend un orchestre dirig� par Mahmoud Rifel, et compte deux des fils du che�kh de l�andalou et sultan du rebab, Mustapha Belkhodja : Faouzi au rebab et R�da � l�alto. Mustapha Belkhodja avait une grande passion pour sa patrie et pour la musique, au point de marquer l�Alg�rie d�un souvenir imp�rissable avec toutes les distinctions r�colt�es et les hommages qui lui seront rendus tout au long de son parcours artistique, et m�me � titre posthume. En 1966, lors du festival de la musique classique, Houari Boumediene, chef de l�Etat de l��poque, envo�t� par sa musique, lui d�cerne une m�daille d�or. Le virtuose du rebab est n� le 4 ao�t 1917 � Tlemcen. Apr�s des �tudes primaires et secondaires dans sa ville natale, il entre en 1940 � la facult� de m�decine de Montpellier (France) o� il resta deux ans. Puis, se ravisant, il rentre au pays o� il fit la rencontre des grands ma�tres de la sanaa d�Alger � l�exemple de che�kh Mahieddine Lakehal, les fr�res Fekhardji, Abderrahmane Belhocine, Dahmane Benachour et Youcef Khodja. Il entame des �tudes � la facult� de pharmacie d�Alger. Mais, finalement, se vouant � une carri�re d�enseignant, il fut affect� en 1953 � l��cole Gaston Jilia (Ibn Tofayl actuellement) de Sidi-Bel-Abb�s. Il participera � la guerre de Lib�ration et sera emprisonn� par deux fois. D�ailleurs, la maison qu�il occupait avec sa famille et son fr�re feu Hadj Mohamed Belkhodja, un des premiers m�decins de Sidi-Bel-Abb�s, fut plastiqu�e � deux reprises par l�OAS en 1962. Il enseigne par la suite � l��cole indig�ne de Sidi-Bel- Abb�s. Il devient directeur de l��cole Louis Lumi�re (actuellement che�kh Bachir Ibrahimi) de Sidi-Bel-Abb�s. Sous cette vocation d�enseignant palpitait une autre passion, celle de la musique. Il excelle au violon et surtout au rebab, cet instrument qu�il ma�trisait � merveille, devenant un artiste de renomm�e internationale. Il a souvent particip� � des concerts avec che�kh Larbi Bensari qui lui reconna�t des qualit�s de violoniste hors du commun. Mustapha Belkhodja s�adonnera sans mesure � son amour pour la musique, et l�ind�pendance aidant, il l�chera les brides de sa passion et fera exploser les salles avec des concerts de musique andalouse. Cofondateur en 1934 de la Slam (Soci�t� litt�raire artistique musicale) avec son ami Mohamed Bouali et bien d�autres musiciens, il promouvra sans cesse la musique andalouse. L�amour de la musique �tait inn� chez Belkhodja puisque, nous dit-on, son grand-p�re paternel �tait lui aussi un fin archet. Le Cheikh avait caress� beaucoup la kouitra, le violon alto, puis gr�ce � Omar Bekhchi, il d�couvre un instrument traditionnel monocorde tr�s difficile � apprivoiser, le rebab, qu�il va parvenir � ma�triser et m�me � exceller pour en tirer les plus belles notes. Le son du rebab s��levait grave, rauque, nostalgique et enivrant. Les doigts se promenaient sur la corde du rebab pour en tirer la note caressante et �th�r�e que l�artiste rendait plus sublissime. La m�lodie qu�il en tirait �tant envo�tante. Belkhodja a eu un riche parcours artistique que la Faucheuse a interrompu, h�las, un 20 juillet 1968 � Alger, � l��ge de 51 ans seulement, et cela juste apr�s une soir�e v�cue avec ses amis � la piscine Kettani. Le sultan du rebab est mort mais cet instrument continue d��mettre sa m�lodie et cela gr�ce � son association et � son fils Faouzi qui lui aussi a la m�me passion. L�ombre du d�funt hantera toujours les festivals de la chanson andalouse.
A. M.

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