Actualit�s : L�ALG�RIE SUR LA LISTE AM�RICAINE DES PAYS � RISQUES
La place perdue dans le concert des nations


Pour l�Alg�rie, l�ann�e 2010 ne s�ouvre pas sur un encens diplomatique. Les Etats-Unis d�Am�rique, qui revivent l�inqui�tude s�curitaire, apr�s la tentative d�attentat sur le Northwest Airlines assurant la liaison Amsterdam-Detroit, viennent de faire figurer l�Alg�rie sur une liste de 14 pays � risques. Visiblement, on ne nous fait toujours pas place dans le concert des nations.
Sofiane A�t-Iflis - Alger ( Le Soir) - Dupes de nous qui nous nous sommes laiss�s aller � croire que les longues d�cennies de disgr�ce diplomatique font irr�m�diablement partie du pass� ! Les Fran�ais d�abord, qui entendent demander � Air Alg�rie de lui transmettre la liste de ses passagers embarquant pour l�Hexagone d�s enregistrement, les Am�ricains ensuite, qui cochent l�Alg�rie sur une liste de pays � risques, nous rappellent que nous ne sommes toujours pas log�s � la bonne enseigne. On ne se chagrinait pas, outre mesure, de la projection fran�aise, consid�rant qu�avec le pays de Sarkozy, la relation est mesur�e aussi au barom�tre des saillies passionnelles. En revanche, on ne s�attendait pas � ce peu d��gards de la part des Etats-Unis qui, jusque-l�, nous vouaient et avouaient consid�ration et sympathie. Que de discours l�nifiants louant nos efforts et f�licitant nos performances s�curitaires a-t-on lu et �cout�, avant que la direction am�ricaine de la s�curit� des transports (TSA) ne nous range comme pays � risques, aux c�t�s de 13 autres pays, entre autres le Y�men, l�Iran, l�Irak, le Pakistan, l�Afghanistan, la Syrie, la Somalie� et le Nigeria. Bien entendu, le pays de l�Oncle Sam ne nous fait pas insigne honneur � nous cataloguer ainsi. De faire figurer l�Alg�rie sur sa fameuse liste signifie que les ressortissants alg�riens, ou les �trangers transitant par l�Alg�rie, seront soumis, au moment du d�barquement dans les a�roports et ports am�ricains, � des fouilles corporelles s�v�res, avec passages au scanner. Autant dire que tout Alg�rien est, aux yeux des Am�ricains, un terroriste potentiel. Que les services de s�curit� am�ricains rangent l�Alg�rie dans la case des �pays � risques� et non dans celle des pays �fournisseurs � de terrorisme n�y change rien. Le doigt am�ricain qui, ainsi, nous pointe sugg�re, par ailleurs, au reste du monde d��voluer sur des rapports prudents avec l�Alg�rie. Et cela n�est pas pour aider aux accomplissements diplomatiques auxquels l�Alg�rie s�essaie depuis quelques ann�es. Le Nigeria, mis sur la m�me liste que l�Alg�rie, l�a vite compris et sa r�action a �t� prompte. �Il est injuste de discriminer 150 millions de personnes en raison de la conduite d�une seule�, a-t-il r�agi officiellement. La diplomatie alg�rienne n�a, jusqu�� hier, pas daign� r�agir � ce mauvais point que les Am�ricains viennent de coller � l�Alg�rie. Pourtant, il y a franchement mati�re � r�agir. Mais on ne s��tonne plus des silences de notre diplomatie. L�affaire Hasseni en est �difiante. Cela dit, si l�on doit vouloir aux Am�ricains de nous servir ce statut de pays � risques, l�on doit aussi reprocher � notre diplomatie de n�avoir pas fait suffisamment pour que le regard du monde change � notre �gard. Car, il est incontestable que, pour �tablir leur classification, les responsables de s�curit� am�ricains se sont bas�s sur les rapports et notes que leur destinent les pr�pos�s � la t�che au niveau de leur ambassade � Alger. Si l�Alg�rie s�est retrouv�e sur cette liste am�ricaine de pays � risques, c�est que les rapports r�dig�s depuis Alger ne notaient pas autre chose. A moins que les Am�ricains n�ont inclus l�Alg�rie dans la liste que pour lui signifier leurs m�contentements de l�acquittement judiciaire dont ont b�n�fici� derni�rement trois anciens d�tenus de Guantanamo.
S. A. I.



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