Actualit�s : ABDELMADJID SIDI-SA�D, AU SOIR D�ALG�RIE :
�C�est dur de recevoir des coups et se taire�


Au sortir d�une tripartite particuli�rement controvers�e, la Centrale syndicale fait l�objet de nombreuses critiques, qui ont atteint leur apog�e avec la gr�ve qui paralyse, depuis des jours, le gigantesque complexe de la SNVI de Rouiba. N�emp�che, le patron de l�UGTA, Abdelmadjid Sidi-Sa�d, n�en reste pas moins convaincu de ses choix et de ses options, tant syndicaux qu��conomiques, qu�il d�fend fortement, dans cet entretien qu�il a bien voulu nous accorder.

Entretien r�alis� par Abder Bettache

Le Soir d�Alg�rie: Vous �tes critiqu� par des travailleurs. Mais aucune r�action de votre part�
Abdelmadjid Sidi-Sa�d :
C�est dur de recevoir des coups et de se taire. Je ne fais pas dans l�amalgame. Je refuse totalement de d�crier un gouvernement et un pr�sident de la R�publique qui ont ouvert toutes les portes aux travailleurs et aux travailleuses, et ce, tant sur le plan social que du point de vue �conomique. Je ne suis pas un adepte de l�anarchie. Je suis un syndicaliste qui essaye de ramener quelque chose aux travailleurs. Ils peuvent estimer que je n�en ai pas ramen� suffisamment, mais je tiens � pr�ciser que je n�ai m�nag� aucun effort pour r�gler tous les probl�mes soulev�s par leurs repr�sentants syndicaux.
Mais votre d�marche syndicale est point�e du doigt�
Je ne suis pas l� pour me d�fendre. Je ne cherche pas � justifier mes actes, encore moins � porter atteinte aux travailleurs. Il n�y a que Dieu qui puisse me d�fendre. Aujourd�hui, il faut que les travailleurs sachent qu�un processus de r�habilitation du secteur public �conomique a �t� enclench�. Le portail de la disponibilit� envers le monde du travail est grand-ouvert. Alors pourquoi vais-je le d�foncer ? Cette r�habilitation, enclench�e par le premier magistrat du pays, m�rite totalement un apport de tous les acteurs, dont ceux qui souhaitent que notre �conomie nationale reprenne vie. La revendication principale des travailleurs reste l�augmentation de leur salaire. Sur ce plan, je dirai aux travailleurs que les augmentations de leurs salaires interviendront prochainement, sur la base des n�gociations dict�es par les conclusions des travaux de la 13e tripartite, qui a eu lieu en d�cembre dernier. Dans le secteur �conomique public, des n�gociations seront conduites, � compter de janvier 2010, pour la mise � jour des conventions de branches, y compris en ce qui concerne les r�mun�rations des travailleurs. Dans le secteur priv�, l�UGTA et les organisations patronales organiseront, simultan�ment, des n�gociations sur la convention collective-cadre et les r�mun�rations. En ce qui concerne les travailleurs de la Fonction publique, au nombre de 1 864 956, ils b�n�ficieront d�une augmentation de salaire, � travers les r�gimes indemnitaires. Leurs applications interviendront avec effet r�troactif au 1er janvier 2008. Sous l�angle syndical, les fonctionnaires b�n�ficieront d�un rappel.
Sidi-Sa�d n�a souffl� mot. Ni au lendemain de la tripartite, ni ces derniers jours�
Pour moi, il y a quelque incompr�hension. Au moment o� le processus de r�habilitation du secteur public est enclench� et que nous sommes � la veille de la ren�gociation des conventions de branches, il y a une certaine f�brilit�. Les travailleurs restent dans l�espoir qu�on leur ram�nera quelque chose au niveau de leur fiche de paie. Je n�ai pas de jugement de valeur � porter. Je suis un syndicaliste qui essaye de ramener, au mieux de mes possibilit�s, un plus aux travailleurs. Comme je tire une modeste fiert� de ma contribution � la stabilit� de mon pays pour asseoir une �conomie nationale. Sur ce plan pr�cis, j�estime que seule la stabilit� est � m�me de r�gler la situation sociale et �conomique qui se pose. Accordez-vous une attention particuli�re � ce qui se passe � la SNVI de Rouiba ? Ce n�est pas le premier mouvement de gr�ve auquel nous sommes confront�s. Et �a ne sera pas le dernier. Je consid�re que la raison doit primer, et au final, c�est toujours elle (la raison) qui a gain de cause et � laquelle il faut faire confiance.
Dois-je comprendre par l� que vous n��tes pas contre le d�brayage ?

Je rends hommage � tous les syndicalistes de base qui militent pour la d�fense des int�r�ts des travailleurs. Mais ils doivent int�grer la sagesse et la civilit� dans leur action. Je comprends les contraintes des syndicalistes. Mais au risque de me r�p�ter, il ne faut pas se pr�cipiter dans des actions syndicales, lorsque en face de soi, il y a une disponibilit� des pouvoirs publics � r�gler tous les probl�mes. Aujourd�hui, nous sommes face � une occasion fondamentale, que les repr�sentants des travailleurs doivent saisir et, par voie de cons�quence, se placer comme un acteur central dans ce processus de r�habilitation de l��conomie nationale. Une r�habilitation qui va ind�niablement s�curiser l�emploi, le cr�er et favoriser l�augmentation des revenus des travailleurs.
Vous �tes un partisan du patriotisme �conomique�

Je tiens � le dire devant Dieu et les hommes : si on veux tuer cet espoir, moi je me d�marque et je n�adh�rerai nullement. Je le dis ouvertement : Sidi Sa�d ne fait pas partie de ceux qui veulent d�truire l�espoir de la r�habilitation du tissu �conomique national. Dans le monde entier, les pays, particuli�rement ceux qui sont riches, ont d�cid� de prot�ger leur �conomie. Pour l�Alg�rie, il y a une opportunit� irrempla�able qui se pr�sente. A quel titre doit-on agir contre cette dynamique porteuse d�espoir ?
Vous conviendrez que l�action syndicale reste un moyen de faire valoir ses droits�

La responsabilit� syndicale est lourde. Il faut bien la porter sur ses �paules. Je crois que chaque conflit doit trouver son issue en incluant l��quation de la sagesse. Notre travail quotidien, en tant que syndicalistes, doit l�inclure comme un �l�ment fondamental. Il est peut-�tre n�cessaire de clarifier, sans porter atteinte aux uns ou aux autres, tout ce qui se fait en direction du monde du travail et des travailleurs, particuli�rement en direction du secteur �conomique public. Le pr�sident de la R�publique a r�pondu positivement � cette pr�occupation. Il faut donc veiller � ce que ce soit sauvegard�. Doit-on scier la branche sur laquelle on est assis ? Personne ne peut accepter cette d�marche. C�est cela le patriotisme �conomique dans lequel on s�inscrit. Moi, Abdelmadjid Sidi-Sa�d, je n�ai jamais �t� �duqu� ni form� dans la culture de la destruction. Ma grande famille m�a toujours appris � porter sur le dos les affres de l�existence, mais �galement � veiller, toujours, � faire du bien, quelles que soient les difficult�s. Donc faire du bien pour mon pays est pour moi une fiert� incommensurable. Je saisis cette occasion pour rendre hommage aux travailleurs et aux travailleuses, ainsi qu�� la grande famille de l�UGTA, pour les efforts d�ploy�s pour leur pays.
A. B.

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