LE SOIR NUM�RIQUE & SAT : L'oeil coin
Impertinences sur la fr�quence
Par Mourad N.


Non, ce n�est s�rement pas sur nos tr�s disciplin�es fr�quences que l�on risque la rafra�chissante et insolente impertinence� Non, chez nous, tout est guind�, r�gl� sur le bon papier � musique, et c�est dommage ! Dommage car vu notre temp�rament de M�diterran�ens toujours prompts � d�zinguer plus beaux, plus forts ou plus puissants que nous (�), c�est Canal + qu�il nous faudrait avec son Petit journal.
Une dizaine de journalistes � peine trentenaires et c�est la pastille rafra�chissante qui, sans m�chancet� mais avec justesse, fait de l�info sans concession. Le d�zingage y est d�sopilant et tous les �grands� de ce monde y ramassent le plus gros de la chevrotine. Avec sa bouille de premier de la classe, le pr�sentateur du Petit journal n�est autre que Yann Barth�s. Yann Barth�s est la figure de proue de cette nouvelle g�n�ration de snipers. Ils d�montrent, images � l�appui, les mensonges et les manips politiciennes. Ils ringardisent le ton faussement pugnaces du ministre, du d�l�gu� syndical, du militant, etc. En ce moment, avec la Snvi de Rouiba et l�ArcelorMittal d�El Hadjar, y aurait du boulot si un quelconque projet impertinent venait � braquer les indignations factices de certains� Mais bon, Yann Barth�s et son �quipe feront des �mules et l�on saura � temps o� trouver l�imparable justesse de l�info � consommer sans mod�ration. En � peine cinq minutes, le Petit journal fait plus de �d�g�ts� que Les guignols de l�info qu�h�berge la m�me cha�ne. Les sales coups de la bande de sales gosses ne se comptent plus et c�est Michel Denisot, le patron au Grand journal (et ami de Nicolas Sarkozy�) qui joue les paratonnerres � chaque coup de fil de l�Elys�e. Dans la limite du raisonnable, Denisot dit jeter un coup d��il sur les infos du jour du Petit journal mais avoue aussi qu�il ne lui viendrait jamais � l�id�e une quelconque censure. L�art de savoir jusqu�o� ne pas aller trop loin �tant l�esprit avec lequel fonctionne (et� r�ussit) la cha�ne crypt�e, c�est avec plaisir que nous consommons, envieux et respectueux, les impertinences sur la bonne fr�quence. Requier, vaut mieux aller se coucher Sur le m�me registre des impertinences et des insolences � consommer sans mod�ration, il est pourtant un Laurent Ruquier pas tr�s recommand� aux couche-tard, chaque samedi soir, comme aujourd�hui sur France 2. Le bigueux et son �On n�est pas couch� ont repris du service et c�est la vulgarit� qui se bat avec la grossi�ret� quand la vanne ne tourne qu�autour de la libido de l�invit� venu faire sa promo. L�, on est loin d�applaudir les �d�conneurs� de la bande � Ruquier (Zemmour et Nollot, entre autres) qui re�oivent en principe, ce soir Lionel Jospin, l�ex-Premier ministre socialiste. L�on regarderait ce qui donnera un d�zingage socialo-socialiste (tout le monde est plus ou moins gauchiste sur ce plateau) mais l�on sait d�ores et d�j� que cela se terminera en une joute pas tr�s accessible au scotch� couche-tard, franchouillard, un coup dans le nez et� pas forc�ment intello genre Jospin, Zemmour, Nollot, etc. Les autres mut�s du soir essayaient bien s�r de �briller� dans ce lupanar organis�, mais l�art de savoir jusqu�o� ne pas aller trop loin n�est d�cid�ment pas donn� � tout le monde. L�autre Pivot, l�autre impair Cet art, art majeur quand on veut exister et durer dans le m�tier, n�a apparemment pas droit de cit� quand on �voque un Guillaume Pivot, riposter � Canal +. Ce Pivot, cet autre Pivot, qui ne doit certainement pas avoir l�humilit� et la notori�t� de son a�n�, Bernard (que nous saluons ici, bien bas), se targue d�avoir � lui tout seul r�alis� Bab El Worldet le pi�ge du Caire ! En long, en large et en travers, il raconte le bus attaqu� au Caire, ses images remises � la Fifa, son v�u d��tre en Afrique du Sud avec les Verts (rien qu�avec ?�) et oubli� de dire aux �sp�cialistes Maghreb� (nouvelle �mission sur Canal + am�nag�e� ) que des Alg�riens sp�cialistes en prise de vue, en montage, mixage, prise de son et �ventuellement r�alisation ont r�ellement boss� pour lui, lui le reporter qui fait tout apparemment� Cet impair, ce manquement, cette ingratitude aux efforts consentis par les Eatch and Co (ils tiennent � garder l�anonymat) nous fait dire, l� aussi, que l�art de savoir jusqu�o� ne pas aller trop loin (dans les impertinences dans la couverture � tirer � soi etc.) n�est pas donn� � tout le monde ! Reste que la bonne impertinence, que la rafra�chissante insolence � l��gard des �grands� de ce monde se consomme et se consommera toujours sans mod�ration � la t�l�vision.
M. N.

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