Sur Canal Alg�rie, Mourad Medelci s�est exprim� sur la mesure, prise par les Etats-Unis puis par la France, de classer l�Alg�rie parmi les pays � risque. �Nous sommes extr�mement surpris et contrari�s par ces mesures prises contre les ressortissants alg�riens par les Etats-Unis et la France�, a-t-il assur�.
Avant d�ajouter : �Nous veillerons � ce que notre pays puisse �tre consid�r� comme cr�dible (un pays, ndlr) qui r�gle ses probl�mes de s�curit� mais qui n'a pas de le�ons � recevoir.� Est-ce � dire que jusque-l�, l�Alg�rie n��tait pas un �pays cr�dible� aux yeux de ces �puissants� qui veulent gouverner le monde ? Qu�en est-il alors du retour de l�Alg�rie sur la sc�ne internationale, clam� par le discours officiel ? Certes, l�Alg�rie ne fait pas partie de �l�axe du mal�, ces pays pr�sent�s comme une menace pour la s�curit� am�ricaine, mais il n�en reste pas moins qu�en figurant sur la liste des pays � risque, elle est de fait mise � l�index par les puissances occidentales. Ce qui n�est pas sans risque. M�me si Mourad Medelci ne l�a pas ouvertement exprim�, ses propos traduisaient une certaine inqui�tude. Un peu tard. Il eut fallu que notre diplomatie se r�veille un peu plus t�t. Car � force de calculer ou de vivre sur les lauriers du pass� (les ann�es 1970), on finit par ne plus �tre entendu... Comme il n�y a jamais de fum�e sans feu, on notera, moins de quatre semaines apr�s la d�cision am�ricaine, cette d�claration du secr�taire d�Etat espagnol � la s�curit� soutenant �la n�cessit� d�une politique europ�enne au Sahel�. L�Espagne, agissant en tant que pr�sidente de l�UE, va organiser prochainement une rencontre des ministres de l�Int�rieur de l�Union europ�enne (UE) en vue �de la mise en place d�une politique commune de s�curit� dans des zones � risque comme le Sahel�, � savoir aux confins sud de l�Alg�rie, rencontre � laquelle participera la secr�taire nationale am�ricaine � la s�curit�, Janet Napolitano. Politique assortie, bien s�r, de �la mise en place d�une politique d�investissement qui permet de contr�ler des r�gions qui ne sont parfois m�me pas contr�l�es par leur propre gouvernement�. Un message on ne peut plus clair et une argumentation qui a d�j� servi pour justifier l�intervention occidentale en Afghanistan, pays qui attend depuis d�cembre 2002 cette politique d�investissement cr�atrice d�emploi et de r�duction de la pauvret� ! En fait, d�termin�s � se saisir de ce qu�ils pr�sentent comme des faiblesses de l�Alg�rie et des Etats du Sahel (Mali, Niger, Mauritanie) face � l�activisme d�Al Qa�da au Maghreb islamique, l�UE et les Etats-Unis ne semblent plus �carter l�id�e d�une intervention directe dans cette r�gion du monde, riche en minerais naturels et peu ou pas exploit�s. A ce propos, dans un entretien � El Watan, l�ancien ministre et diplomate, Abdelaziz Rahabi, voyait juste quand il assurait que �l�Alg�rie devrait �tre vigilante car le Sahel est de plus en plus per�u comme une entit� autonome (par l�Occident) alors qu�il s�agit d�un espace avec des peuples, des Etats et des fronti�res internationalement reconnues�. Or plus que l�ex-GIA, l�ex- GSPC, devenu Qa�da au Maghreb islamique, fait peser une r�elle menace sur la r�gion parce qu�il escompte, via ses attaques contre des Etats pauvres, faiblement arm�s � l�arm�e malienne ne compte que 7 000 hommes � et les prises d�otages de ressortissants occidentaux, une intervention occidentale. R�p�ter que la Qa�da au Maghreb islamique est en d�route ou ne dispose que de quelques groupes arm�s n�a que peu d�impact sur les capitales occidentales. La nature ayant horreur du vide, c�est plut�t l�absence d�une volont� politique des Etats de la r�gion, dont l�Alg�rie, ou leur manque de d�termination pour en finir avec l�islamisme, sur fond d'une diplomatie peu pr�sente en comparaison de ce 1970, qui incite ces capitales occidentales � vouloir intervenir sous pr�texte de s�curisation de la r�gion.
H. Z.

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