Sports : HASSAN YEBDA, LA R�V�LATION ALG�RIENNE DE LA CAN, FAIT SON BILAN :
�Vivement l�Afrique du Sud�


Depuis son arriv�e chez les Verts, au mois de septembre dernier, l�ancien champion du monde des moins de 17 ans, sous le maillot tricolore, ne cesse de gagner des galons. Son statut �volue au rythme de l��volution du jeu de la s�lection de Rabah Sa�dane.
Son rayonnement sur l�entrejeu des Fennecs est tel que le s�lectionneur national n�imagine pas la �rupture� de sa courroie de transmission que constitue le joueur de Pompey. Un �l�ment essentiel et qui est arriv� en l�espace de quelques mois, quelques matches, � faire rappeler � pas mal de gens d�anciens mod�les de ces chefs d�orchestre d�exception, au travail titanesque, porteur d�eau et d�voreur d�espaces. C�est aussi quelqu�un qui sait rester modeste, humble et discret. Quand nous l�avons abord�, vendredi, en marge de l�entra�nement de l�EN auquel il n��tait pas convi�, du fait d�une petite douleur dorsale et une fatigue cumul�es lors de la bataille perdue face aux Pharaons, l�enfant des � Alouettes�, gardait une certaine distance, par timidit� certainement. Le footballeur Yebda est autrement plus expansif sur un rectangle vert que devant les micros et dictaphones des m�dias. L�entretien qui suit n��voque que furtivement le match du jeudi noir contre l��gypte. C�est plus un bilan d�un bleu chez les Verts. Un mois d�une vie pleine de joies et de d�ceptions, celle de quelqu�un qui raconte l�avenir. Jusqu�� juin prochain, Yebda fait son r�ve.
Le Soir d�Alg�rie : Hassan, la CAN s�ach�ve pour la s�lection sur une note plut�t morose. Au-del� de cette d�faite s�v�re devant l��gypte, quel sentiment gardez-vous de cette premi�re exp�rience personnelle en Coupe d�Afrique des nations ?
Hassan Yebda :
D�abord, la satisfaction du devoir accompli. Nous �tions venus en Angola avec l�ambition de disputer un maximum de matches. L�objectif qui n��tait pas �vident, au d�but du tournoi, est d�pass�, gr�ce � un collectif qui a su se surpasser quand il fallait. Nous avons, certes, mal engag� cette comp�tition. Certains nous sont tomb�s dessus. Le groupe a r�agi, c�est aussi une satisfaction que de revenir dans un combat pour lequel on te donne perdant d�office.
Vous �tes nouveau, et vous sembliez d�finitivement impr�gn� de la vie de ce groupe. Un ensemble qui a prouv� qu�il a du caract�re, une personnalit� ?
Dans la vie, les vertus morales sont d�importance. En football, si l�on ne croit pas � ce que l�on fait, il est pr�f�rable de faire un autre m�tier. Ce n�est plus un simple m�tier que de donner de la joie aux gens, et d�en recevoir les �loges, cela s�entend. Et puis il s�agit d�un jeu collectif o� la solidarit� et l�altruisme sont des vertus essentielles. La s�lection, c�est un groupe de footballeurs qui ont le m�me �tat d�esprit, les m�mes ambitions. On peut rater son match mais il est indispensable de se sentir bon dans le groupe.
En termes de qualit� de l�effectif, l�EN a encore des lacunes individuelles � combler ?

Et pourquoi donc ? Il y a de la bonne p�te. Nous avons des joueurs qui n�ont rien � envier � pas mal de gens qui exercent dans des clubs hupp�s. C�est vrai que la s�lection a besoin des meilleurs enfants qui exercent ce m�tier et qui veulent d�fendre les couleurs du pays, mais ce collectif que nous avons actuellement a de la qualit�. Vous avez vu La�faoui, Zaoui et Raho ? Quand ils sont sur le terrain, ils se donnent du plaisir et que n�importe quel joueur de niveau est appel� � accomplir sur un terrain.
Ne pensez-vous pas que les Verts souffrent un petit peu du banc pas assez fourni pour esp�rer un rendement meilleur de l��quipe ?
* L� Matmour qui �tait derri�re moi �ose� cette r�flexion : �Mais vous ne vous lassez pas de r�clamer des renforts��, avant de s��loigner du banc�
Je ne suis pas l�entra�neur. J�estime, toutefois, que la composante actuelle a du talent. Si vous faites allusion � Lacen, je pense que le coach l�a � l��il. Pour moi, cela ne pose aucun probl�me. Je suis pour son arriv�e en s�lection car, lui aussi, a du talent et on a besoin de lui. Maintenant, il ne s�agit pas uniquement de dire voil� tel joueur m�rite d��tre convoqu�. Il faut aller vers l�essentiel pour que l��quipe puisse avoir le meilleur �quilibre possible.
En tout cas, vous concernant, l�adaptation s�est faite de mani�re rapide et efficace�

Dieu merci. Je connais le plus gros des troupes qui constituent la composante de l�EN. C�est plus facile ainsi. Et puis, je m�y mets aussi. Il ne faut pas attendre que les gens viennent vers vous pour vous saluer. Dans une famille, il faut savoir partager.
Sentez-vous que cette �quipe est devenue une vraie famille ?

Il n�y a aucun doute l�-dessus. Le long regroupement que nous sommes en train d�effectuer a soud� davantage le groupe. La qualit� de notre jeu a pris une autre dimension, l�entente et l�harmonie aussi. C�est une famille dans le sens o� chaque membre veut la r�ussite des challenges qui lui sont propos�s.
A titre personnel, la CAN qui s�ach�ve a �t� b�n�fique. Des clubs hupp�s s�int�ressent � vous alors que l�on pensait, quelque part en France, que Yebda �tait juste une �toile filante�
Hamdoullah ! Je savais en tout cas que j�avais le niveau pour jouer dans des clubs respectables. Ma venue en s�lection d�Alg�rie m�a bonifi�, il n�y a pas � dire. La CAN m�ouvre d�autres horizons mais je pr�f�re attendre pour voir quelle est la meilleure opportunit� � saisir. Je dois honorer mon contrat avec Portsmouth et puis j�aviserai.
Le Mondial, c�est dans quatre mois. C�est une autre occasion de briller et d�attirer les recruteurs ?
Mon ambition n�est pas simplement d��voluer dans un grand club. C�est surtout d��tre dans ma peau, � l�aise. Ma r�ussite personnelle n�a de sens que si elle accompagne celle d�une �quipe.
Vous pensez d�j� � ce rendez-vous auquel vous avez pris part, chez les jeunes, sous les couleurs de la France ?

C�est un �v�nement que tout le monde veut vivre de l�int�rieur. C�est vrai que j�ai disput� une Coupe du monde en jeunes, mais l�, ce n�est pas pareil. C�est une sensation plus grande. On ne fait pas un Mondial tous les jours.
�a change quoi, au juste ? Le fait d�avoir jou� pour la France, en jeunes, alors que l� vous allez le faire pour l�Alg�rie ?

Pas grand-chose, en fait. J��tais encore jeune et je prenais un plaisir de gamin avec d�autres gamins de ma g�n�ration. L�, j�ai eu la chance de b�n�ficier de la nouvelle loi qui me permet de faire partie de la s�lection de mon pays d�origine. C�est une fiert� que de faire plaisir � des millions de gens qui ne vibrent que pour le football.
Pensez-vous que le public alg�rien est en droit de s�attendre � des exploits durant ce Mondial ?

Exact. L�engouement de ce peuple pour son �quipe m�rite d��tre r�compens�. Nous ferons notre devoir pour ne pas le d�cevoir.
Vous irez en Afrique du Sud avec le m�me �tat d�esprit qui vous a anim�s en Angola ?

Sous d�autres conditions, climatiques notamment, nous sommes au moins s�rs de pouvoir disputer au moins les trois matches du premier tour. Notre volont� de r�ussir quelque chose de probant l�-bas sera la m�me, peut-�tre plus grande. Je suis certain que nos supporters et tout le peuple alg�rien seront fiers de nous.
Entretien r�alis� par M. B.

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable