Actualit�s : VACCINATION CONTRE LA GRIPPE A
Comment le personnel m�dical justifie sa r�ticence


Compte tenu de la non-adh�sion de la population � la vaccination, notamment de la part de la corporation m�dicale, le minist�re de la Sant� a d�cid� de r�adapter sa strat�gie. Une r�ticence qui a p�nalis� la campagne de vaccination, selon le d�partement minist�riel. Cependant, qu�est-ce qui explique cette m�fiance ?
Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - La campagne de vaccination contre la grippe A, qui a cibl� dans un premier temps le personnel m�dical puis les femmes enceintes, n�a pu d�passer la seconde phase. Compte tenu de cette r�ticence ainsi que de �la situation internationale marqu�e par le d�clin de la pand�mie de grippe A et de la situation �pid�miologique et virologique actuelle�, le minist�re de la Sant� a d�cid� de revoir sa strat�gie. Le personnel m�dical a boud� la campagne de vaccination, ce qui n�a pas manqu� d�avoir des r�percussions sur son d�roulement. D�ailleurs, le minist�re de la Sant� ne cache pas sa �d�ception� face � cette attitude. Selon ce dernier, �c�est � cause de l�attitude du personnel soignant que la campagne de vaccination n�a pas r�ussi � prendre son envol�. Ainsi, la deuxi�me phase qui a concern� les femmes enceintes a connu le m�me sort. Le personnel de la sant� a-t-il �t� la cause du frein � la campagne de vaccination ? Et qu�est-ce qui explique cette non-adh�sion du corps m�dical? Selon les praticiens, le d�c�s du m�decin de S�tif quelques heures seulement apr�s sa vaccination a port� un coup fatal � la campagne, et la mani�re dont le minist�re de la Sant� a g�r� cette pand�mie a �contribu� � cet �chec�.
�Le manque d�information a permis � la confusion de s�installer�
Le professeur Nafti, chef de service pneumo-phtisiologie � l�h�pital Mustapha-Pacha, � Alger, impute la non-adh�sion du personnel m�dical � la campagne de vaccination � l�absence de campagne de sensibilisation et d�information en temps opportun, ce qui, dira-t-il, a suscit� encore plus de suspicion. Cependant, selon ce dernier, le personnel m�dical ne met pas en cause le vaccin lui-m�me, mais plut�t la mani�re dont il a �t� pr�sent�. �Cette pand�mie concerne autant les structures de sant� publiques que priv�es. Or, le minist�re de la Sant� a mis de c�t� ces derni�res, alors qu�elles re�oivent tout autant de malades. Pourquoi donc le priv� n�y a-t-il pas �t� associ� ?�, s�interroge le professeur. Et d�ajouter : �Comment voulez-vous associer aujourd�hui les praticiens � cette campagne de vaccination alors qu�eux-m�mes ne sont pas inform�s ?�. Les directeurs de sant� auraient pu, selon le professeur Nafti, jouer un grand r�le dans la sensibilisation et l�information. Or, le minist�re vient tout juste d�adopter cette d�marche, apr�s s��tre aper�u que la campagne ne se d�roulait vraiment pas comme pr�vu. Le professeur a n�anmoins soulign� que la population a fini par s�apercevoir que la peur face � cette grippe n��tait pas justifi�e. Selon ce dernier, la grippe saisonni�re est plus virulente que la grippe A/H1N1, sauf que cette ann�e, pr�cise-t-il, il n�y a pas eu de grippe saisonni�re et toutes les grippes �taient des grippes A�. Selon ce professeur, �cette pand�mie a �t� mal g�r�e et le minist�re de la Sant� a laiss� la rumeur se substituer aux instructions officielles, tout en s��tonnant que les gens ne se fassent pas vacciner�. Et la gr�ve des praticiens de sant� publique n�a fait que compliquer le d�roulement de cette campagne, dira le professeur. �Au moment o� l�Alg�rie enregistrait son pic de pand�mie, tout le monde �tait en gr�ve. Or, on ne peut asseoir une politique de sant� sans le corps m�dical�, a-t-il conclu.
�Les d�clarations contradictoires du minist�re ont renforc� le doute�
Selon le docteur Youcefi, chef de service maladies infectieuses � l�h�pital de Boufarik, la r�ticence n�est pas sp�cifique � l�Alg�rie. Il dira que �les gens ont �t� gagn�s par la m�fiance par le fait qu�il n�y a pas assez de recul par rapport � ce vaccin, mais aussi au regard de la gestion m�diatique de cette pand�mie, qui a �t� un fiasco total�. Selon le docteur Youcefi, �les d�clarations contradictoires du ministre de la Sant� et de ses cadres n�ont fait que discr�diter encore plus ce vaccin�. Il estime qu�� l�heure actuelle, on ne peut s�attendre � ce que la campagne de vaccination s�acc�l�re alors que l��tat d�alerte a �t� lev� ailleurs.
S. A.

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