R�gions : COMM�MORATION DE LA GR�VE DES 8 JOURS DE F�VRIER 1957 � GUENZET (S�TIF)
�Les fellaghas reviennent !�


�Revoil� les fellaghas !� s�exclam�rent les ouvriers fran�ais au premier jour de la reprise du travail des �migr�s alg�riens apr�s le fameux d�brayage de 8 jours d�cid� par la direction du FLN combattant.
Les travailleurs fran�ais ont eu en l�occurrence � constater que le FLN venait de r�aliser un coup de ma�tre sur le terrain politique. En effet, la population active d�origine alg�rienne a appliqu� massivement les consignes des dirigeants de la F�d�ration de France du FLN pour suivre la gr�ve de 8 jours qui a dur� du 28 janvier au 4 f�vrier 1957. La classe ouvri�re de l�Hexagone, bien entour�e par les communistes de l��poque, saluait par cette boutade l�abn�gation de leurs camarades alg�riens qui r�pondaient au devoir de participer aux sacrifices pour la lib�ration de leur patrie. Cela pour l�anecdote. L�impact de cette action politique sur l�opinion publique aussi bien fran�aise qu�internationale a �t� consid�rable. L�arr�t de travail d�clench� � l�appel du CCE issu du Congr�s de la Soummam a �t� l�une des batailles politiques essentielles dans le processus de lib�ration du pays. La contestation qui a �t� d�cr�t�e en Alg�rie et en France avait deux objectifs politiques clairs : il �tait temps, pensaient les strat�ges du Front, d��largir la rupture entre l�autorit� d�occupation du pays et une partie de la population autochtone encore h�sitante sur le camp � choisir et rallier celle-ci � la cause nationale. Il fallait, en outre, absolument d�montrer � l�Assembl�e g�n�rale de l�ONU qui allait aborder la question alg�rienne, � l�instigation du groupe afro-asiatique, que le FLN rassemble les forces politiques et militaires devenant ainsi le seul repr�sentant du peuple alg�rien en lutte pour son autod�termination. La d�marche a �t� une grande r�ussite. Dans le sillage de cette gr�ve, le s�nateur John Fitzgerald Kennedy, qui sera �lu plus tard � la Maison-Blanche, a re�u deux �missaires du FLN, M�hamed Yazid et Abdelkader Chanderli qui ont fait au c�l�bre homme politique un expos� sur la lutte et les souffrances des Alg�riens. �Dans son intervention, le 12 juillet 1957, devant le Senat am�ricain, Kennedy demanda au gouvernement fran�ais de n�gocier avec le FLN sur la base de l�ind�pendance de l�Alg�rie�, rappellera Ghafir Mohamed dit Moh Clichy, un chef d�une structure r�gionale au sein de la F�d�ration de France. Dans son t�moignage, l�ancien de la FF d�plore l�occultation de l��norme participation des militants de France qui ont su mobiliser la communaut� �migr�e. Cette forte mobilisation � proximit� de la classe politique et des relais d�opinion fran�ais a certainement produit beaucoup d�effet. �Focaliser l�histoire de l��v�nement uniquement sur l�Alg�rois, c�est minimiser la port�e et l�impact de ce fait qui constitue la troisi�me �tape importante de la lutte de lib�ration d�clench�e le 1er Novembre 1954�, constate Ghafir Mohamed Si la gr�ve des 8 jours a produit des effets positifs sur la conduite de la bataille politique men�e par le FLN, elle a en outre isol� davantage les militants du MNA de la population. Et pour cause, les Mnistes sont all�s jusqu�� assassiner des militants du FLN pour tenter, en vain, de briser cette gr�ve. Ce qui, au contraire, a produit un grand �lan de sympathie en faveur des r�volutionnaires du Front. �Rabia Rabie a �t� le premier martyr de la F�d�ration de France�, se rem�more Moh Clichy, son responsable hi�rarchique. Alors qu�il s�activait � la mobilisation dans son secteur du nord de Paris, Rabia Rabie a �t� assassin�, � 33 ans, le 26 janvier 1957, tracts appelant � la gr�ve en main, par le MMA. Le chahid laissait ses compagnons de lutte, dont la majorit� est encore en vie, poursuivre le combat. Il s�agit en l�occurrence de : Makhlouf Lahc�ne, Bela�d Amar, Abderrahmane Ahmed, Bellali Brahim et Charfaoui Tahar, tous originaires de Guenzet des Ath Yala, en Petite-Kabylie. L�enterrement du martyr, le 4 f�vrier 1957, a �t� un moment fort de la lutte au sein de la communaut� �migr�e qui s�est massivement mobilis�e pour lui faire un dernier adieu.
Abachi L.

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