R�gions : A�N-DEFLA
Mondialisation et droits de l�homme en d�bat � l�universit� de Khemis-Miliana


L�Institut des sciences juridiques de l�universit� de Khemis-Miliana a abrit� mercredi dernier une journ�e d��tude sur le th�me des �Droits de l�homme � l��re de la mondialisation de l�information�, une journ�e qui a regroup� enseignants, �tudiants et journalistes.
Hakim Besskri, professeur de droit, le premier conf�rencier � intervenir, consid�re d�abord qu�en fait �la mondialisation n�est qu�un outil d�ing�rence dans les affaires d�un pays donn� et s�il faut prot�ger les droit de l�homme il faut savoir d�abord les prot�ger de qui� de l�homme lui-m�me. Il cite la premi�re atteinte au �droit sacr� � la vie� commise par le fils d�Adam Abel qui a tu� son fr�re Cain. Pourtant, rappelle-t-il, le Saint Coran prescrit que la mission de l�homme est de construire et non pas de d�truire, et de faire couler le sang de son prochain. Il fait aussi r�f�rence aux viols des nations faibles par des nations puissantes en citant de nombreux exemples dont les plus r�cents lors des deux derni�res guerres qui ont fait des dizaines de millions de morts et plus r�cemment encore le massacre de l�Irak par les Am�ricains, des Palestiniens par Isra�l, de la colonisation de l�Afrique ou encore celui des Indiens d�Am�rique, et les exemples ne manquent pas... Il rappelle cependant que face � tous ces crimes, les nations ont sign� des conventions, form� des organismes, la SDN, l�ONU, promulgu� et sign� des chartes, des recommandations et que pour la premi�re fois, le droit a �t� appliqu� pour punir les criminels de guerre qui ont �t� les auteurs de crimes contre l�humanit� lors du proc�s de Nuremberg. Pour l�intervenant, l�attentat du 11 septembre a donn� aux grandes puissances le moyen de balayer toute l�armada de textes juridiques et autres conventions (Gen�ve, La Haye, ONU) : ils se sont octroy� le droit de porter atteinte aux droits de l�homme. Pour exemple, il cite les sinistres prisons d�Abou Ghra�b et de Gunatanamo �rig�e sur une �le consid�r�e comme ne faisant pas partie du sol am�ricain et de ce fait tout pouvait �tre commis : viols, tortures, ex�cutions... Hadj Titaoui, professeur de droit et directeur de l�Institut des sciences juridiques, sp�cialis� dans la communication et l�information, a abord�, quant � lui, le th�me �Des droits de l�homme � la lumi�re de la globalisation et de la mondialisation�. Il commence par rappeler les investissements consid�rables effectu�s dans le domaine de la communication dans les outils de r�ception (t�l�s), l��mission par satellite faisant fi des fronti�res, la prolif�ration de cha�nes et leur financement par les �trusts� de l�information et de la communication pour informer peu et d�sinformer beaucoup, sans compter les radios et la presse �crite et autres revues. Il �voque aussi la difficult� pour tous de d�finir pr�cis�ment les concepts de la globalisation et de la mondialisation et surtout de leur donner un contenu s�mantique clair. Hadj Titaoui note que le grand virage dans le domaine de cette mondialisation est apparu apr�s 2 grands �v�nements, la 2e guerre du Golfe en 1991 et l�effondrement du camp sovi�tique et son morcellement, la fin de la guerre froide, l�effondrement du mur de Berlin que tout s�est amorc�. Les opinions des observateurs du monde entier se sont scind�es entre adjuvants et opposants. Les premiers affirment que la mondialisation allait rapprocher les peuples et partager les bienfaits des richesses ; les autres consid�rent ce ph�nom�ne comme un nouveau danger pour l�humanit�, les peuples et les individus. L�orateur constate qu�aucune nation, aucun Etat, aucun peuple ne peut se d�rober au flux de l'information qui �mane des laboratoires qui la fabriquent, ajoutant qu�il s�agit de la n�gation des sp�cificit�s des peuples, de leurs traditions, de leur culture... Personne n�est � l�abri parmi les peuples du Tiers- Monde et par l� m�me, il ne s�agit ni plus ni moins que de la n�gation de leurs droits fondamentaux. Il note qu�apr�s le 11 septembre, une seule option, l�ing�rence, celle de l�Occident dont les USA sont le bras arm�. L�information, la culture, la technologie monopolis�es par les multinationales tendent � asservir les pays faibles qui deviennent des ex�cutants. Il constate que la sph�re de la pauvret� ne cesse de s��largir. Et chiffres � l�appui, il �tablit cette comparaison : le patron de Microsoft qui d�tient � lui seul 56 milliards de dollars soit de quoi nourrir 1 milliard d�habitants qui vivent bien au-dessous du seuil de la pauvret�. De mani�re g�n�rale, il affirme que le nouveau lib�ralisme a fait qu�une infime minorit� d�tient la plus grande partie du capital mondial. Par ailleurs, il constate que beaucoup d�entre nous utilisent des techniques dont ils ne ma�trisent ni la technologie ni la th�orie sous-djacente � l��obligatoire�. Cependant, s�interroge-t-il, qui osera appliquer la loi � des pays comme Isra�l et qui obligera ses criminels de guerre � rendre compte au nom de ces l�gislations �justement�? dit-il parce que ces textes n�ont pas force de loi et s�interroger : �Isra�l sera-t-il un jour poursuivi qui massacre et porte atteinte aux symboles culturels, confessionnels du peuple palestinien, symboles tel celui de la mosqu�e d�El-Qods, symboles qui pourtant font partie du patrimoine de l�humanit�?� L�orateur note que le Conseil de s�curit� des Nations unies a bien reconnu que ces actes rel�vent de crimes contre l�humanit� mais que leurs auteurs ne sont touch�s par aucune poursuite devant un quelconque tribunal, et ajoute qu�un recueil faisant l�inventaire de tous ces crimes est en train d��tre constitu�. Il rel�ve aussi qu�apr�s le 11 septembre, il y a eu une diabolisation de l'Arabe et du musulman, et l�image de l�un et de l�autre, souvent des deux, a �t� associ�e au terrorisme et, partant, on s�est permis tous les abus au nom de d�cisions unilat�rales. La porte �tait ouverte au non-respect des droits fondamentaux des hommes, de leurs libert�s, de leur intimit�, � toutes les atteintes. Lors des d�bats qui ont suivi, un intervenant a r�sum� : �A notre �poque, seul le droit de celui qui poss�de la force prime.�
Karim O.



Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2010/02/15/article.php?sid=95755&cid=4