Actualit�s : Hommage � Si Brahim Mezhoudi
Par Hedi Khediri *


Brahim Mezhoudi, l�homme de savoir et de pi�t�, vient d�accomplir son dernier voyage, qu�il repose en paix parmi les bienheureux. Si Brahim, tout au long de son existence, a su choisir, devant l�entrelacs des chemins qui s�offraient � ses pas, souvent le plus abrupt, mais toujours le meilleur. Certains souvenirs demeurent d�une fa�on ind�l�bile dans la m�moire.
Les images que j�ai gard�es de la p�riode t�bessienne de cet homme de paix, de savoir et de pi�t� sont celles de l�intellectuel au costume impeccable, passionn�ment d�vou� aux humbles, aux jeunes, � tous ceux qui venaient chercher aupr�s de lui la science, l�aide mat�rielle ou le r�confort moral. Sa p�riode t�bessienne se confond avec l�aventure de l��cole libre du cheikh Larbi T�bessi, pendant une partie des ann�es 40 et 50. Cet enseignant si fr�le d�aspect, recherch� dans sa tenue vestimentaire, fera montre d�une remarquable endurance dans la rude et incandescente vie du maquis. La dynamique de la guerre provoquera quelques fois des heurts et des confrontations. Si Brahim savait att�nuer les passions avant qu�elles ne s�exacerbent. Il savait user des mots qui attirent dans le cercle de la raison le plus r�tif de ses vis-�-vis. Homme de dialogue, jamais rebut� par le mur des certitudes, patiemment, par la force de son argument dogme, �l�int�r�t collectif�, il �tait l�artisan quotidien de l�union, du rassemblement pour le plus grand b�n�fice de son pays. Au moment o� le mouvement ind�pendantiste �tait encore une n�buleuse aux contours impr�cis, il fut l�homme du message de la Soummam. Voltigeur de Abane et de Ben M�hidi, il parcourut l�Aur�s la zone de Souk-Ahras, la Wilaya II pour faire l�annonce du 20 Ao�t que les moudjahidine attendaient. Il prit une part remarquable dans la r�daction du programme du Front �labor� � Ifri sous la banni�re du GPRA, dans les rangs du GPRA, il mit son savoir-faire � l�intelligence et la finesse � au service de son pays, dans toutes les capitales du monde o� le service de l�Alg�rie en guerre le mena. Une fois l�ind�pendance acquise, il essaya de parvenir � cet �tat d��quilibre qu�autorisent la compr�hension, la grandeur d��me, l�exp�rience du militant face aux r�alit�s, face aux al�as. Un jour, l�homme de principes qu�il �tait, d�cida qu�il �tait temps pour lui de se retirer dans son youks natal, vivre parmi les siens son ultime ermitage. Si Brahim, d�tach� des biens de ce monde, vendit tout ce qu�il poss�dait, y compris sa voiture, pour aider � la construction d�une humble mosqu�e. Il passa les derni�res ann�es de sa vie dans la m�ditation et la pri�re, attendant, avec la s�r�nit� des purs, que Dieu daigne le rappeler � Lui. Si Brahim, un de tes �l�ves, un �l�ve qui n�a jamais oubli� ton premier enseignement �vis pour autrui, vis pour ton pays, vis pour ta foi !�, sait que tu vis d�sormais parmi les bienheureux dans les vastes jardins d�Allah.
H. K.
* Ancien ministre

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