Sports : FOOTBALL
LES VERTS �TABLIRONT PAS TR�S LOIN LEUR CAMP DE BASE LORS DU MONDIAL 2010
KwaMashu, capitale du crime en Afrique du Sud


KwaMashu : ses alignements de modestes maisonnettes, ses boutiques improvis�es dans des conteneurs, son stade de football en r�novation avant le Mondial 2010... et son titre de capitale du crime en Afrique du Sud.
Avec 300 meurtres pour 500 000 habitants, ce township de la banlieue de Durban (sud-est) d�tient le record national pour 2009. A quelques kilom�tres, les quartiers hupp�s de Durban Nord n'ont enregistr� que cinq homicides sur la m�me p�riode. Cette profonde in�galit� face � la criminalit� se retrouve sur l'ensemble du territoire sud-africain. En moyenne, le pays affiche 50 homicides par jour, mais la violence y est tr�s localis�e, avec des pics dans les quartiers d�sh�rit�s. Au d�but des ann�es 1990, au moment du d�mant�lement de l'apartheid, KwaMashu a �t� secou�e par des violences politiques li�es � des luttes pour le pouvoir r�gional. Ces affrontements ont, peu � peu, laiss� la place � une criminalit� ordinaire, aliment�e par une immense pauvret�. �Ce n'est plus comme avant. Quand les politiciens venaient ici, nous rentrions les enfants parce qu'ils s'entretuaient�, raconte Walter Masondo, en surveillant du coin de l'�il ses petits-enfants. Mais �les voyous sont toujours l�, poursuit-il, en affirmant avoir entendu des coups de feu la veille, en provenance des campements informels situ�s un peu plus loin. �De jeunes types (...) se sont vant�s d'avoir tu� un chef tosti (voleur).� Walter Masondo vit dans une petite maison en briques, � quelques pas du stade Princess Magogo, qui subi un grand lifting afin de servir de terrain d'entra�nement pendant le Mondial (11 juin-11 juillet) pour les �quipes qui joueront � Durban. D'autres travaux sont en cours dans le quartier pour �largir les voies d'acc�s � un centre commercial flambant neuf, dot�e d'une centaine de boutiques modernes. Parce qu'� KwaMashu, comme ailleurs, il fait meilleur vivre dans certains quartiers que dans d'autres. �La violence se concentre clairement dans la zone de bidonville�, explique David Bruce, auteur d'une �tude sur six quartiers violents du pays. Et de souligner le r�le central des �hostels�, de grands baraquements r�serv�s aux ouvriers noirs sous l'apartheid. Pr�vues pour 20 000 personnes, ces b�tisses rectangulaires accueillent aujourd'hui plus de 60 000 locataires. Autour, des cabanes de t�le abritent la mis�re d'une population d�s�uvr�e venue des campagnes chercher un emploi en ville. Les connexions �lectriques ill�gales pendent au-dessus de la route. Les enfants se rafra�chissent au robinet collectif. Deux tiers des meurtres du township ont eu lieu dans ces quelques milliers de m�tres carr�s. �J'ai tout le temps peur. J'ai peur parce que je ne sais pas ce qui va m'arriver�, explique, dans un anglais h�sitant, Mthoko Mncwabe, un coiffeur de 24 ans, install� dans la zone. �En patrouille, nous ne faisons que passer� dans cette partie du township, reconna�t Bongani Phenyana, un policier de 28 ans. �Nous nous arr�tons uniquement s'il y a un meurtre.� Compar� � ses voisins du bidonville, Walter Masondo estime vivre dans un quartier relativement s�r. Pour lui, � condition d'�viter les hostels, les fans de football ne courront donc aucun danger s'ils veulent assister aux entra�nements au stade Princess Magogo. �La Coupe du monde va bien se passer�, assure-t-il. M�me � KwaMashu, �il n'y aura rien de grave.�

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