C’est avec un pincement au cœur que les jeunes cadets garçons algériens ont raté à Thiès, au Sénégal, la qualification aux 1ers Jeux olympiques de la jeunesse de juillet 2010 à Singapour, au profit des Egyptiens qui les ont battus samedi dernier (37-23).
Pour beaucoup d’observateurs présents à cette compétition, les deux
équipes méritaient d’être présentes à la prochaine olympiade mais la
réglementation n’a prévu qu’une seule place par continent. Toujours
est-il que les Algériens ont joué avec pleine de détermination cette
rencontre, loin d’être impressionnés par leurs adversaires présentés
comme redoutables et invincibles. Dès l’entame de la partie, nos jeunes
représentants ont fait jeu égal avec les Petits Pharaons allant jusqu’à
les faire douter. Au fur et à mesure que les minutes s'égrenaient, les
camarades du keeper Kherroubi se montraient à la hauteur et menaient
même à la 15e (8-1). Les Egyptiens reviennent à égalité à la 20e mn
(13-13). Mais dès cet instant-là, les Algériens commençaient à ressentir
les effets de leur débauche d’énergie et laissaient apparaître des
signes d’essoufflement. Ce dont ont profité les Egyptiens pour reprendre
le dessus et arriver à la pausecitron avec quatre longueurs d’avance
(18-14). Comme c’était prévisible, la deuxième période de jeu a été à
l’avantage des Égyptiens qui ont poursuivi leur mainmise sur le jeu pour
construire un succès assez logique dans l’ensemble (37-23).
O. K.
L’ENTRAÎNEUR NATIONAL AOUACHRIA REDOUANE SE CONFIE AU SOIR :
«La formation sera la garante d’un avenir radieux»
Le temps de récupérer de la fatigue du long voyage, et Aouachria
Redouane, l’entraîneur des cadets garçons, revient sur le tournoi du
Sénégal avec une projection sur l’avenir de cette formation nationale.
Le Soir d’Algérie : Comment analysez-vous cette compétition ?
Aouachria Redouane : Je pense que ce tournoi est vraiment bénéfique
pour les joueurs et je souhaite qu’ils aient retenu beaucoup
d’expérience. Cela leur permettra de bien se préparer pour les
prochaines compétitions internationales.
Pour revenir à la compétition, quelle stratégie avez-vous adoptée pour
la gérer ?
Comme vous le savez, j’ai travaillé une dizaine de jours avec ces
joueurs. C’était difficile de mettre en place un projet de jeu. Aussi,
je peux dire que cette compétition a été pour moi une période de
présentation mutuelle avec les joueurs, et je voulais les voir évoluer
comme ils le faisaient dans leurs clubs respectifs. J’en ai profité
aussi pour sélectionner les joueurs aptes à poursuivre l’aventure en
équipe nationale. Pour la compétition proprement dite, je peux dire que
le niveau est allé en s’améliorant. Cela nous a permis de nous préparer
pour le dernier match, face à l’Egypte qui représentait, pour nous, une
véritable finale de ce tournoi. Avant ce fameux match, seule la
formation du Congo était difficile à affronter mais les joueurs ont
montré une grande volonté à vaincre.
A la fin de cette compétition, quels sont les côtés positifs et négatifs
que vous avez relevés de cette équipe algérienne ?
Je commence par le côté négatif pour dire que les joueurs avaient
beaucoup de lacunes individuelles comme la mauvaise coordination, les
mauvaises passes, la technique de prise de balle en course. Je souhaite
que les entraîneurs des clubs se penchent sur ces aspects-là pour y
remédier et faciliter la tâche aux entraîneurs nationaux. Du côté des
aspects positifs, j’ai trouvé certains éléments vraiment talentueux,
possédant une gamme de tirs très intéressante tout en maîtrisant le jeu
individuel «un contre un». J’ai remarqué avec plaisir que les joueurs
ont un mental extraordinaire, et aiment défendre leur pays.
Comment situez-vous la différence avec les Egyptiens ?
Elle se situe dans le travail effectué par les Egyptiens et nous.
Lorsque nous voyons les Egyptiens évoluer, une certaine aisance et
cohésion s’en dégagent et c’est le résultat d’un long travail de
formation. A titre d’exemple, les Egyptiens ont disputé une douzaine de
matches internationaux de haut niveau.
Après cette compétition, comment se présente l’avenir de cette équipe ?
Pour nous, entraîneurs de jeunes, notre plus grand souci est de
former des joueurs appelés à être en équipe nationale seniors. Dans
cette perspective, nous profiterons de toutes les compétitions
internationales amicales et officielles pour les préparer à cet
objectif.
Comment se matérialise cette préparation ?
De ce tournoi du Sénégal, j’ai pu constituer un noyau de joueurs
assez compétitifs. Mais je poursuivrai la prospection pour enrichir
l’effectif. Aussi, nous profiterons des prochaines compétitions
nationales de jeunes pour superviser les éléments susceptibles d’être
intégrés en équipe nationale. Du côté de la coordination avec les
entraîneurs de clubs, je pense qu’à cette tranche d’âge, le jeune joueur
doit posséder une gamme générale de techniques de jeu tout en appliquant
le jeu défensif.
Aussi, il y a de l’espoir à l’horizon ?
Ah oui, et toujours ! Quand je vois qu’avec le peu de travail effectué
par mes prédécesseurs, nous sommes arrivés à rivaliser une mi-temps avec
les Egyptiens, je suis vraiment optimiste et n’oublions pas qu’il y a
encore des gens qui aiment ce sport car, l’Algérie est un pays de
handball.
Propos recueillis par Ouahid Karimi