Actualit�s : OP�RATION JOURN�E NATIONALE SANS ACHATS
Un jour tr�s ordinaire � Alger


La journ�e sans achats, action pacifiste pour protester contre la flamb�e des prix, initi�e par de jeunes universitaires alg�riens, n�a pas rencontr� d��cho. Hier a �t� une jour ordinaire et monotone pour les Alg�rois.
Irane Belkhedim - Alger (Le Soir) - Rien de bizarre. Pizz�rias, boutiques et diff�rentes sup�rettes �taient bond�es de monde. Une ambiance habituelle. La plupart des citoyens abord�s ont affirm� ne pas �tre inform�s de l�organisation de cette journ�e. �Bah ! Je n�ai rien entendu, rien lu � propos de cela ! De plus, j�ai fait mes achats le matin. J�ai achet� du lait, du pain et des jus�, confie Radia en poussant un �clat de rire. Cette jeune m�re affirme �tre au courant de la Journ�e nationale de la sant�, une campagne assez m�diatis�e ; elle a m�me re�u un texto envoy� par son op�rateur de t�l�phonie mobile. �Si j�avais �t� au courant, j�aurais suivi cette journ�e sans achats. Bien s�r ! les prix sont excessifs et on n�en peut plus ! Je suis pr�te � me priver toute une semaine pour la bonne cause si cela peut apporter des r�sultats dans ce pays !�. Radia explique que les hausses permanentes des prix obligent � r�duire ses achats. �J�ach�te un demi-kilos de sucre au lieu d�un, 2 bo�tes de yaourt par jour au lieu de 4.� Rehab, une enseignante de comptabilit�, est du m�me avis. �Nos d�penses d�passent ce que nous percevons mon mari et moi. Souvent, nous faisons des sacrifices. Il faut choisir quoi acheter, quoi manger�. Les augmentations ont touch� tous les produits. Eau, fruits et l�gumes, boissons et autre alimentation g�n�rale. �Les prix des p�tes sont rest�s stables donc je me gave de �a pendant la semaine ! C�est pour �quilibrer mes d�penses. Ce n�est pas �vident avec ces prix !� Ag�e de plus d�une trentaine d�ann�e, Rehab est mari�e et m�re d�une fille. Elle vit avec sa belle-famille, ce qui l�aide. Son mari ne touche pas un bon salaire. �Le pouvoir d�achat se d�grade de plus en plus en Alg�rie. Autrefois, je pouvais boire deux bols de lait chaque soir. Je pouvais acheter des choux, des courgettes� Aujourd�hui, ce n�est plus possible ! Je ne peux plus me permettre les achats !� Rehab ne cache pas son inqui�tude quant aux retomb�es de cette malnutrition sur sa sant�. �Notre alimentation est d�s�quilibr�e et nous sommes fragiles et vuln�rables aux maladies !� M�me les commer�ants� Rachid, g�rant d�une boutique d�alimentation g�n�rale � la rue Hassiba, estime qu�une journ�e sans achats n�a pas de sens. Hier, a �t� une journ�e ordinaire et monotone qui ressemblent aux autres. Les clients affluaient. �Ils ne peuvent pas se priver, c�est impossible !�. Lui aussi ignorait tout de cette action. Rachid dit adh�rer compl�tement � la cause du consommateur puisque lui aussi est touch�. Tous les produits ont connu des augmentations incroyables, t�moigne-t-il. �Avec 50 000 DA, je n�ach�te rien ! On dirait que mon argent n�est pas b�ni ou que je l�ai gagn� de fa�on malhonn�te ! Tout est cher�. Le jeune g�rant ajoute que les prix ont commenc� � augmenter depuis le premier match qui a oppos� l��quipe alg�rienne de foot � celle de l�Egypte lors de la Coupe d�Afrique. �Certains ont profit� de l�hyst�rie populaire pour doubler les prix. �a personne n�en parle !� Dans sa petite boutique, des affichettes pr�cisent les nouveaux prix. Le lait en poudre Loya a augment� de 20 DA, les paquets de g�teaux de 5 DA, la cannette de Coca de 20 DA, les bouteilles de jus et des boissons gazeuses de 5 DA, les fromages de 5 DA, l�eau min�rale de 5 DA, les huiles de table de plus de 20 DA� Il s�en plaint. Le commer�ant d�clare que les ventes ont automatiquement baiss�. Les consommateurs n�ach�tent plus les m�mes quantit�s. �Les gens n�ach�tent plus un kilo de sucre mais un demi, ils n�en peuvent plus !� Une situation qui le tourmente car si cela continue, il risquerait de baisser le rideau. �J�ai d� revoir ma marge b�n�ficiaire, elle est de 10 % et non de 20 % comme certains le pensent. Si tous les commer�ants devaient l�appliquer, je pense que �a va �tre la guerre civile ici !�. L�aveu le rend triste. Cependant, les initiateurs de cette d�marche estiment que le 7 avril, une journ�e sans achats a �t� une r�ussite totale. �Nous ne fonctionnons pas en termes de pourcentages, mais les premier �chos permettent de dire que 1 000 familles n�ont fait aucun achat. Dans certaines wilayas, des commerces ont pr�f�r� ne pas ouvrir pour ne pas voir leurs boutiques d�sert�es�, indique le journaliste Zoubir Fadel, l�un des initiateurs de cette action, pr�cisant que l�objectif premier a �t� atteint � savoir briser le silence. �Nous comptons organiser une action similaire avant le mois de Ramadhan pour sensibiliser les consommateurs.�
I. B.

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