Le syst�me portuaire alg�rien est d�pass�. Pire : certains ports dits strat�giques n�auraient plus aucune raison d��tre � l�image de celui d�Alger. En plus d��tre non comp�titifs au niveau r�gional, ils engendrent des surco�ts aux op�rateurs. Les � d�g�ts collat�raux � se chiffrent par milliards annuellement.
Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - Le constat est sans appel. Il est fait
non seulement par les op�rateurs �conomiques mais �galement par des
professionnels connaissant le secteur de l�int�rieur. L�ancien P-dg de
l�Entreprise portuaire de B�ja�a en fait partie. Il porte un regard tr�s
critique sur le syst�me portuaire. Invit� par l�association Care �
animer un d�bat autour du la probl�matique des perspectives du syst�me
portuaire alg�rien, Abdelkader Boumessila a fait partager son exp�rience
avec un auditoire qui a appris que l�ensemble des ports alg�riens ne
r�pondent pas aux normes. Les infrastructures, imagin�es pour une
�conomie aujourd�hui r�volue, ne sont plus en mesure d�assurer une bonne
fluidit� et un bon trafic � moindre co�t. Rien que pour les c�r�ales, le
syst�me choisi pour leur d�chargement engendre une perte de 5 % du
volume import�. Des pertes qui, annuellement, se chiffrent par milliards
sans qu�une solution de rechange soit imagin�e. Tels que construits, les
ports alg�riens ne peuvent m�me pas profiter d�une extension puisqu�ils
sont implant�s en plein tissu urbain. Et pourtant, plusieurs politiques
se sont succ�d� sans succ�s puisqu�en d�pit d�un contexte
organisationnel souvent remani�, le paysage portuaire alg�rien ne s�est
jamais d�barrass� de la pr�sence continue des armadas de navires. C�est
pratiquement devenu une caract�ristique des ports alg�riens. M�me avec
la cr�ation de dix entreprises portuaires, la situation a peu �volu�
puisque �les files d�attente sur rade demeurent, les s�jours � quai des
navires toujours aussi lents et les espaces d�entreposage aussi obstru�s
qu�avant�. Selon l�ancien P-dg du port d�Alger, �si le syst�me portuaire
a �volu� de mani�re tr�s marginale par rapport aux changements dans le
monde des transports maritimes, il a cumul� fatalement d�importants
retards � tous les niveaux. Le port alg�rien est demeur� recroquevill�
sur lui-m�me, alors que l�ensemble des syst�mes m�diterran�ens se sont
depuis longtemps adapt�s aux nouvelles exigences technologiques,
manag�riales et organisationnelles�. En �voluant, d�pourvus de
perspectives et avec des outils archa�ques, les ports alg�riens se sont
condamn�s � �tre non comp�titifs. Les exemples sont l�gion. Le port
d�Alger, que beaucoup pr�sentent comme strat�gique n�aurait m�me plus
lieu d��tre. Les sp�cialistes appellent � l�unisson � sa restitution �
la cit�. Ils pr�conisent de l�ouvrir aux Alg�rois et d�en faire un lieu
touristique puisqu�il ne r�pond plus � la mission qui lui avait �t�
d�volue. Que faire ? Construire de nouveaux ports r�pondant aux normes
les plus modernes pour capter le fret. Les sp�cialistes sont formels :
la c�te alg�rienne est assez grande pour permettre la mise en place de
projets ambitieux. Les pays voisins l�ont compris. C�est le cas du Maroc
qui, avec Tanger-Med, a r�ussi � attirer Renault. Un choix qui avait
provoqu� l�ire des officiels alg�riens. L��pisode risque de se
reproduire puisque le Maroc a un autre projet d�envergure, Nador West
M�diterran�e. Pendant ce temps, les Alg�riens annon�aient la
�sp�cialisation � du port d�Alger. Une solution conjoncturelle qui ne
r�gle en rien les probl�mes de fond.
N. I.
Djendjen : un port sans vocation initiale
Pr�sent� comme un m�gaprojet, le port de Djendjen a connu pourtant
une naissance difficile. L�ancien P-dg du port de B�ja�a est formel : en
lan�ant le projet, les pouvoirs publics n�avaient pas de vision claire
pour ce port. Il a fallu attendre plusieurs ann�es avant que ne germe
l�id�e de la zone industrielle de Bellara. Cette derni�re, confi�e au
wali, n�a pas connu l�essor attendu. Les op�rateurs �conomiques estiment
qu�en la confiant � un op�rateur, comme c�est le cas dans beaucoup de
pays, ladite zone aurait pu jouer le r�le qui lui avait �t� assign�.
N. I.
Les concessions, solution ou repl�trage ?
Les joint-ventures et les concessions pour lesquelles ont fini par
opter les pouvoirs publics constituent-elles une solution pour remettre
� niveau les ports alg�riens ? L�ancien P-dg du port de B�ja�a parle de
br�ches qui s�ouvrent. Le changement est qualifi� de �positif� mais
�insuffisant�. Une entreprise comme Dubai World Port (DWP) pourrait, aux
dires de sp�cialistes, consid�rer les ports alg�riens comme de simples
�niches�, ce qui accentuerait davantage le d�phasage du syst�me
portuaire alg�rien.
N. I.