R�gions : C�L�BRATION DU PRINTEMPS BERB�RE � BOUIRA
Plusieurs festivit�s pour un m�me objectif


En pr�vision du double anniversaire des 20 avril 1980 et 20 avril 2001, des associations, des �tudiants ainsi que des partis politiques s�affairent, chacun � sa mani�re, et en rangs dispers�s, � f�ter ces deux �v�nements.
Marches, expositions et conf�rences sont pr�vues pour le 20 avril : le RCD a �t� le premier � donner le ton lors de la c�l�bration, le 9 f�vrier dernier, de son 21e anniversaire de sa cr�ation en d�cidant de faire de cette date phare une v�ritable halte dans laquelle il sera question d�une c�l�bration pas comme les autres. En plus des marches pr�vues au niveau des chefs-lieux de wilaya (� Bouira, la marche est pr�vue depuis le stade Bourouba jusqu�au si�ge de la wilaya), il est pr�vu des conf�rences anim�es par des cadres du parti qui tourneront autour de cet �v�nement mais surtout autour de l�avenir du pays tant politique que culturel. Outre le RCD, il y a �galement ce qui est appel� depuis les �v�nements du Printemps noir 2001, le mouvement des arouch. Plusieurs ex-d�l�gu�s de l�inter-wilayas, parmi lesquels Bela�d Abrika, Dja�fer Abdedou, Mahmoud Toumi, Djamel Yahiaoui, et autres, se sont r�cemment rencontr�s � Bouira pour d�cider des actions � entreprendre lors de cet �v�nement. Ainsi, et selon certains d�l�gu�s, il a �t� retenu le principe de la tenue d�un conclave inter-wilayas �largi � tous les ex-d�l�gu�s des wilayas qui avaient fait partie de l�inter-wilayas, c�est-�-dire Tizi-Ouzou, B�ja�a et Bouira, auxquelles il faudra ajouter les d�l�gu�s d�Alger, Boumerd�s, Batna, S�tif, Bordj-Bou- Arr�ridj et Batna. Le conclave qui aura lieu aujourd�hui � B�ni-Douala se fera juste apr�s le d�p�t de la gerbe de fleurs sur la tombe du premier martyr du printemps noir, Guermah Massinissa. Le conclave, croyons-nous savoir, constituera un nouveau d�part pour le mouvement des arouch qui compte r�investir la sc�ne politique nationale caract�ris�e par une certaine l�thargie et un marasme de plus en plus grandissant. La Kabylie, plus que toute autre r�gion du pays, qui a toujours �t� � l�avant-garde des luttes pour l��mancipation du citoyen alg�rien, paye toujours le prix de son particularisme et de son animosit� d�avec le pouvoir central. Malgr� les promesses et les engagements du gouvernement et m�me du pr�sident de la R�publique quant � la prise en charge r�elle des revendications de cette r�gion, la Kabylie attend toujours son plan sp�cial de d�veloppement. Pour le moment, la seule chose qui s'est vraiment �mancip�e et �panouie au niveau de cette r�gion est bien entendu le terrorisme. La r�gion est devenue le bastion des terroristes du GSPC et d�Al-Qa�da, et d�aucuns parmi les enfants de cette r�gion pensent qu�il n�y a aucune volont� du pouvoir � la d�barrasser de ce fl�au. Notons que la CCCWB a pr�vu, outre le recueillement sur la tombe de Guermah Massinissa, une marche le 20 avril � Bouira, mais avec un itin�raire diff�rent de celui du RCD ; ainsi qu�une exposition au niveau de la place des martyrs.
Des �lites pour faire un �tat des lieux g�n�ral de tamazight

Par ailleurs, et face � tout ce beau monde et aux c�t�s des actions toujours pr�sentes des �tudiants au niveau de toutes les universit�s du pays qui organisent des conf�rences et des marches pour c�l�brer ce double anniversaire, si l�on exclut les traditionnelles et folkloriques actions des officiels � l�instar des directions de la culture des wilayas de la Kabylie organis�es avec certaines associations culturelles proches du mouvement culturel berb�re, le MCB, dont il ne reste pas grand-chose apr�s ses multiples dissensions, une initiative originale vient d��tre lanc�e cette ann�e par un groupe d�intellectuels pour non pas c�l�brer cette date avec des tintamarres mais surtout pour faire l��tat des lieux et sortir avec des recommandations qui puissent impulser une certaine dynamique et donner un nouveau souffle � la question amazighe dans le pays. En effet, d�apr�s l�un des initiateurs de cette action, Tahar Ould Amar, journaliste et �crivain d�expression amazighe, auteur de Bururu, le roman qui a obtenu le prix Apul�e en 2007, l�id�e est de rassembler le maximum de cadres intellectuels, chacun dans son domaine, afin de penser ensemble sur l�Etat actuel de tamazight en tant que langue, culture et civilisation. Comme premi�re action, notre interlocuteur nous cite les r�unions que sont en train d�organiser certains �diteurs sp�cialis�s dans l��dition du livre amazigh afin de faire l�examen de la situation sur ce type d��dition, ses contraintes, les probl�mes auxquels elle fait face et sortir avec des recommandations. De leur c�t�, les �crivains, � l�instar de nos interlocuteurs, Brahim Tazaghart et Malek Houd, pour ne citer que ceux-l�, sont en train de contacter tous ceux qui sont vers�s dans ce type d�aventure litt�raire et linguistique, en associant les professeurs universitaires, comme Djamel Arezki, Allaoua Rabhi, etc., afin de dresser un r�el diagnostic de la situation de la langue amazighe en 2010, ses avanc�es mais aussi ses handicaps, et ce, pour sortir �galement avec des recommandations. D�autres domaines sont concern�s par ces ateliers de r�flexion, � l�instar de la production cin�matographique o� des r�alisateurs et des cin�astes sont invit�s � se concerter et donner des recommandations , concernant l�avenir de la production en tamazight. D�ailleurs, notre interlocuteur rappelle qu�avec la cha�ne de t�l�vision en tamazight, la production est appel�e � se multiplier et gagner en qualit�, puisque la concurrence est rude et le t�l�spectateur de plus en plus exigeant. Enfin, il y a le domaine de l'information et la communication qui int�resse �galement tamazight. Pour pouvoir r�ussir un meilleur produit dans le cin�ma et m�me dans la t�l�vision avec des animateurs professionnels, il faudrait par exemple penser � cr�er des fili�res en communication dans les instituts de tamazight et ne pas se focaliser uniquement sur la linguistique et la litt�rature. Et parlant de la communication, un atelier lui est �galement consacr� pour identifier les v�ritables besoins surtout en mati�re de radios locales, avec la nature des rubriques � assurer et surtout le volume horaire et les �missions � animer pour permettre � celles-ci de jouer pleinement leurs r�les dans l��ducation et la sensibilisation du citoyen. En tout �tat de cause, les diff�rents ateliers qui s�organisent actuellement devront sortir avec des synth�ses pour en faire un document complet � remettre aux autorit�s de ce pays et qui constituera une v�ritable feuille de route pour le devenir de la langue tamazight laquelle sans ce travail de fond restera toujours, d�une part, au stade de la m�diocrit� dans laquelle veulent la confiner ses adversaires de tous bords et, d�autre part, otage de salonards qui continueront � l'utiliser pour des besoins purement politiques.
Yazid Yahiaoui

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