Actualit�s : MARCHES COMM�MORATIVES DU PRINTEMPS BERB�RE TIZI-OUZOU Une conviction, pas un caprice de nostalgiques
Inesp�r�. Les militants de la cause identitaire pour lesquels le 20 Avril n�a pas perdu une once de son aura sont sortis, hier, battre le pav� � travers les principales art�res de Tizi-Ouzou, comme cela ne leur est pas arriv� depuis quelque temps d�j�.
A l�appel du Rassemblement pour la culture et la d�mocratie, d�une
part, et du Mouvement autonomiste, d�autre part, ils ont, en effet,
r�pondu par milliers au mot d�ordre, �non pas par nostalgie mais par
conviction �, comme soulignera un �lu du parti de Sa�d Sadi, m�l� au
premier carr� de manifestants ayant ouvert la procession. �C�est la
conviction que la cause m�rite un engagement plus prononc� au regard de
la conjoncture qui nous est impos�e par le pouvoir et ces charlatans qui
ont tout fait, ces derni�res ann�es, pour galvauder la revendication
amazigh�, ajoutera le m�me militant qui, avec ses camarades, reprendra,
une heure trente durant, � tue-t�te, des slogans du patrimoine. Des
slogans au langage cru, � faire dresser les cheveux sur la t�te du
pr�sident de la R�publique et celle de son Premier ministre, tout au
long d�un parcours interrompu le temps de l�observation d�une minute de
silence au carrefour baptis� �Place des martyrs du Printemps noir� o�,
un peu plus t�t, ce qui reste du Mouvement citoyen des arouch s��tait
rassembl� pour un hommage aux victimes des tristes �v�nements d�il y a,
maintenant, neuf ans. Les milliers de manifestants parcourront ainsi les
deux kilom�tres s�parant le point de d�part, � l�entr�e du campus de
Hasnaooua, du point de chute improvis� aux abords du square Mohand-
Oulhadj, o� il sera laiss� le soin � un jeune militant du RCD de faire
lecture d�une d�claration pour clore le rendez- vous. �Aujourd�hui, nous
c�l�brons le trenti�me anniversaire du Printemps amazigh, moment capital
dans la refondation identitaire, politique et sociale de notre pays�,
clamera le jeune homme qui, ensuite, se fera un devoir de rappeler que
�pour la premi�re fois, en 1980, une g�n�ration de militants s�est lev�e
pour, d�une part, d�noncer et combattre pacifiquement l�h�g�monie
arabo-islamiste n�gatrice de l�identit� amazigh, socle culturel de
l�Alg�rie et, au-del�, de l�Afrique du Nord, et, d�autre part, contester
le syst�me du parti unique et revendiquer un Etat d�mocratique et
social, qui a �t� l�objectif de la Lib�ration nationale�. A l�instar des
plus anciens parmi les manifestants d�hier, le jeune orateur a tenu �
affirmer que cette comm�moration de l�anniversaire du 20 Avril �n�est
pas un moment de nostalgie, c�est un message d�espoir. Ce rep�re ni� par
les tenants de l�histoire officielle fut, reste et restera d�abord une
cl�, parce que la g�n�ration d�aujourd�hui doit conna�tre la v�rit� sur
notre histoire pour �viter les pollutions, d�jouer les manipulations et
arr�ter les d�tournements symboliques et politiques qui p�sent sur Avril
80 et, plus g�n�ralement, sur la m�moire alg�rienne. Une cl�, puis un
projet, parce que le Printemps amazigh ouvre les portes de l�avenir et
de l�universalit�. Et le r�dacteur de la d�claration d�assurer que �le
d�veloppement de nos r�gions qui pourra garantir la r�partition de la
richesse nationale, r�habiliter l��cole, r�sorber le ch�mage et la crise
du logement, vaincre l�ins�curit� et sortir du d�sastre �cologique ne
peut se faire que dans un pays r�concili� avec son histoire, sa culture,
et exer�ant sa souverainet� dans des institutions locales, r�gionales et
nationales librement �lues�. Sur ce, les milliers de manifestants se
sont dispers�s pour laisser place aux fid�les du Mouvement autonomiste
de Ferhat M�henni, pour une marche similaire � quelques slogans pr�s,
qui finira � l�autre bout du centre-ville de Tizi-Ouzou, o� cela faisait
longtemps que les manifestants n�avaient pas d�ferl� en aussi grand
nombre.
M. Azedine
BOUIRA
Dans la d�sunion
Encore une fois, la journ�e du 20 Avril a �t� l�occasion pour la
ville de Bouira de renouer avec la protesta et sortir de la l�thargie
dans laquelle elle baignait depuis de longs mois. Un air de protestation
parfum� par l�odeur du gaz lacrymog�ne, que l�on n�a pas senti depuis
belle lurette.
Yazid Yahiaoui - Bouira (Le Soir) - Oui, hier, et apr�s les trois
marches initi�es s�par�ment par trois protagonistes, � savoir le RCD,
les �tudiants au nom du MAK et les arouch, des dizaines de jeunes
manifestants ont �t� dispers�s � coups de bombes lacrymog�nes par des
forces anti�meutes d�p�ch�es d�s les premi�res heures de la matin�e et
stationn�es devant les principaux �difices �tatiques. Cela �tant, la
comm�moration du 20 Avril 1980 a �t� f�t�e comme il se doit, et en
premier lieu par le RCD qui se consid�re toujours comme l�h�ritier
naturel et l�gitime du combat des pr�curseurs des �v�nements d�Avril
1980. Comment en serait-il autrement quand on sait que le leader du RCD,
Sa�d Sadi, �tait justement l�un des acteurscl�s de ces �v�nements. Hier
et � l�appel du bureau r�gional (BR), toutes les communes berb�rophones
de la wilaya se sont mobilis�es pour la circonstance avec, cependant, un
peu plus d�engagement du c�t� des cinq communes g�r�es par le RCD, �
savoir M�chedallah, Chorfa, Ath-Mansour, Bechloul et El-Esnam. Ces
derni�res �taient pr�sentes en force avec, � leur t�te, les P/APC.
Etaient �galement pr�sents le pr�sident du BR, Boutata Ahmed, ainsi que
deux d�put�s d�p�ch�s d�Alger, les docteurs Khendek Mohamed et Tahar
Besb�s. La marche, qui a d�but� aux environs de 10h, a drain� des
centaines de militants et de sympathisants du RCD. Arborant des
banderoles sur lesquelles on pouvait lire les slogans chers au RCD,
comme �Ensemble pour une Alg�rie de demain, �Pour la libert�
d�expression� ou encore �Tamazight langue nationale et officielle,
�crits en fran�ais et en tamazight, les marcheurs qui arpentaient le
principal boulevard menant de la place publique vers le si�ge de la
wilaya ont, tout au long du parcours, scand� des mots d�ordre hostiles
au pouvoir, comme �Pouvoir assassin�, ainsi que les fameux �Assa, azekka,
tamazight tella, tella� et autres �Imazighen� et �Djaza�r horra,
dimocratia �. Devant le si�ge de la wilaya, et apr�s une minute de
silence observ�e � la m�moire des victimes de la R�volution et de celles
de la d�mocratie, une d�claration a �t� lue par le pr�sident du BR, par
laquelle le RCD r�it�re �le combat pour asseoir une v�ritable d�mocratie
dans le pays, rong� par la corruption et la mauvaise gouvernance�.
Quelques minutes auparavant, ce sont les arouch qui avaient march� sur
le m�me itin�raire, en scandant des mots d�ordre hostiles au pouvoir
comme �Pouvoir assassin� et �Ulac smah, ulac�. Au niveau de la place
publique et avant le d�but de la marche, les d�l�gu�s Dja�fer Abdedou,
Mahmoud Toumi, Hmimi de Takerboust, Mahmoud Bouchelkia d�El- Esnam et
Djamel Yahiaoui se sont relay�s pour rappeler le serment faits aux 126
martyrs du �Printemps noir� de ne pas baisser les bras et de poursuivre
la lutte jusqu�� la satisfaction compl�te de la plate-forme d�El-Kseur.
Dja�fer Abdedou, qui a appel� � la fraternit� et au rassemblement de
toutes les forces vives de la nation, a rappel� les maux qui rongent la
soci�t� et le pays comme la corruption, la bureaucratie au niveau de
l�administration locale et toutes les autres injustices, revenus en
force apr�s avoir �t� combattus par les arouch pendant plusieurs ann�es.
Le d�l�gu� de Taghzout n�a pas omis de rappeler la marginalisation de
tamazight et la n�cessit� d�en finir avec son statut d�enseignement
facultatif. Enfin, la troisi�me marche a �t� initi�e par les �tudiants
de l�universit�, mais aux couleurs du MAK. Des centaines d��tudiantes et
d��tudiants auxquels se sont joints des jeunes venus de plusieurs
communes de la wilaya mais aussi des lyc�ens, ont march� depuis le
centre universitaire jusqu�au si�ge de la wilaya. Des banderoles et des
drapeaux aux couleurs du MAK, avec un portrait g�ant de son pr�sident,
Ferhat M�henni, ont �t� arbor�s et des slogans hostiles au pouvoir
central r�clamant l�autonomie de la Kabylie ont �t� scand�s. Au niveau
du si�ge de la wilaya, deux porte-parole du mouvement pour l�autonomie
de la Kabylie, Mouloud Mebarki de Souk-Lethnine (B�ja�a) et Chebi
Bouaziz de Chorfa, ont lu une d�claration du MAK et rappel� l�exigence
de leur mouvement, � savoir l�autonomie de la Kabylie, tout en
soulignant l�attachement du MAK � un pays appel� Alg�rie. Apr�s ces
trois marches qui se sont toutes achev�es dans le calme, des dizaines de
jeunes ont continu� � sillonner les rues et les boulevards de la ville,
en scandant �Anwi wigui, d�Imazighen�. Les marcheurs, qui ont provoqu� �
plusieurs reprises les forces de la police, n�ont �t� dispers�s qu�apr�s
l�intervention des forces anti-�meutes, en usant de bombes lacrymog�nes.
Aucune arrestation n�a �t� signal�e durant la journ�e. Dans
l�apr�s-midi, le calme est revenu dans la ville. Notons, enfin, qu�outre
ces marches, la journ�e a �t� marqu�e, du c�t� de M�chedallah, par une
conf�rence-d�bat anim�e par les deux d�put�s dissidents du RCD, Ali
Brahimi et Tarek Mira. Le premier a ax� son intervention sur les acquis
d�Avril 1980, � savoir la cr�ation du HCA et l�enseignement de
tamazight. Le conf�rencier dira que tamazight a besoin de tous les
appuis qualitatifs afin de se voir hisser � la place qui devrait �tre la
sienne dans le pays. Pour sa part, Tarek Mira parlera de l�historique de
la question identitaire et d�mocratique dans le pays. Le d�bat a �t�
suivi par une assistance estim�e � plusieurs centaines de personnes au
niveau du th��tre communal Boukrif-Salah qui abritait, depuis dimanche,
une semaine culturelle � l�initiative de la jeune association de wilaya
de tourisme et de jeunesse.
Y. Y.
Le RCD, le MAK, le FFS et les �tudiants en rangs dispers�s
La cit� des Hammadites a renou� hier avec les actions de rue �
l�occasion de la c�l�bration du trentenaire du Printemps berb�re. Une
c�l�bration en rangs dispers�s des principales forces politiques de la
r�gion mais avec le m�me esprit de fid�lit� et d�attachement au combat
d�Avril 80 qui constitue l�acte fondateur de l�Alg�rie d�mocratique.
C�est ainsi que pas moins de trois marches ont �t� organis�es hier au
niveau du chef-lieu de wilaya de B�ja�a � l�initiative du RCD, du MAK et
de la coordination des �tudiants de l�universit� de B�ja�a pour marquer
ce 30e anniversaire du Printemps amazigh, une date, rep�re dans
l�histoire de la lutte d�mocratique et identitaire qui a ouvert les
portes de l�espoir et de l�affranchissement d�mocratique aux Alg�riens.
Sous les mots d�ordre �Pour la refondation identitaire,
l�institutionnalisation de tamazight et les libert�s d�mocratiques�, le
RCD annonce la couleur � travers une marche populaire qui s�est �branl�e
de la Maison de la culture vers les environs de 10h30�. Ouverte par
l�embl�me national et des responsables nationaux du parti de Sadi en
l�occurrence Rabah Boucetta et Mohc�ne Belabb�s, les deux d�put�s de
B�ja�a, Athmane Mazouz et Boubekeur Derguini ainsi que des �lus locaux
et des membres r�gionaux du Rassemblement, la procession forte de
plusieurs centaines de personnes s�est dirig�e vers le si�ge de la
wilaya, point de chute de la manifestation sous les cris �Mazalagh d�Imazigh�ne�,
�Pouvoir assassin !�, �Bouteflika, Ouyahia, houkouma Irhabia !�. Prenant
la parole, Boudra� pr�sident du BR de B�ja�a, le seul intervenant � la
fin de la manifestation, a mis l�accent sur la nature du r�gime alg�rien
qui excelle, selon lui, dans �la corruption et la confiscation de la
volont� populaire� dira-t-il en substance. Dans une d�claration rendue
publique � l�occasion du trentenaire du Printemps amazigh, le RCD note
que la comm�moration du 20 Avril est �un message d�espoir�. Evoquant les
manifestations du 20 avril 1980, le RCD �crit dans son document :�Ce
rep�re ni� par les tenants de l�histoire officielle, fut et restera une
cl� et un projet. Une cl� parce que notre jeunesse doit conna�tre la
v�rit� sur notre histoire pour �viter les pollutions, d�jouer les
manipulations et arr�ter les d�tournements symboliques et politiques qui
p�sent sur Avril 1980 et plus g�n�ralement sur la m�moire alg�rienne.�
Une heure plus tard, c�est le Mouvement pour l�autonomie de la Kabylie
qui reprend le relais � travers une imposante d�monstration de rue
entam�e � partir du campus universitaire de Targa Uzemour pour marquer
ce double anniversaire du Printemps berb�re 1980 et des douloureux
�v�nements de Kabylie d�avril 2001 qui ont fait, pour rappel, 126 morts
et des milliers de bless�s. Tout au long du parcours menant vers le
si�ge de la wilaya, les manifestants dont certains brandissaient le
portrait de leur leader, Ferhat M�henni, ont repris en ch�ur des mots
d�ordre favorables au projet d�autonomie de la Kabylie. Les marcheurs
n�ont pas manqu� �galement de fustiger le pouvoir en reprenant � gorges
d�ploy�es des slogans tels :�Pouvoir terroriste ! Pouvoir assassin !�, �Ulac
smah ulac !�, �Kabylie, la�que, d�mocratique et autonome !�. Au terme de
la marche, avant de faire lecture d�une d�claration, l�un des animateurs
de la section universitaire de B�ja�a du MAK a violement d�nonc� le
harc�lement judiciaire � l�encontre du chanteur engag� Ferhat M�henni
principal porte-parole du Mouvement sur lequel p�serait un mandat
d�arr�t. �Toutes ces atteintes � notre libert� ne peuvent �tre r�par�es
que par l�instauration d�une autonomie qui consacrera un environnement
sain de toute violence et injustice qui redonnera espoir et propulsera
m�me la Kabylie o� on ne l�a jamais imagin�e�, �crit le MAK dans son
document tout en soutenant que le projet de l�autonomie de la Kabylie
s�impose comme �seule et unique alternative pour mettre fin � cette
crise, mais surtout pour doter la Kabylie d�institutions l�gitimes et
repr�sentatives qui prendront en charge ses pr�occupations et attentes
d�mocratiques, la�ques et progressistes�. De son c�t�, la coordination
des �tudiants de l�universit� de B�ja�a a aussi initi� une manifestation
de rue dans le cadre de la c�l�bration du double anniversaire de Tafsut
1980 et du Printemps noir 2001. Quelques centaines d��tudiants ont pris
part � la marche avec les mots d�ordre en faveur de
l�institutionnalisation de tamazight et le respect des libert�s
individuelles. �Avril 1980-Avril 2001, deux dates historiques qui ont
marqu� les esprits de tout le peuple berb�re et qui s�inscrivent dans le
noble combat pour la d�mocratie et la revendication identitaire face �
un pouvoir dictatorial qui tente de faire perdre au peuple autochtone
ses rep�res en lui imposant par des pratiques les plus inf�mes son
id�ologie arabo-islamique �, lit-on dans une d�claration de la
coordination des �tudiants de B�ja�a. Le FFS a, pour sa part, anim� une
conf�rence-d�bat avanthier dimanche dans la soir�e � la cit�
universitaire de Berchiche d�El- Kseur. Intervenant � l�occasion de la
rencontre-d�bat, Karim Tabou le premier secr�taire national du FFS a
tir� � boulets rouges sur le pouvoir en place repr�sent� par �le DRS qui
excelle dans la contre-fa�on politique �. Par ailleurs, il convient de
signaler que l�ensemble du secteur de l��ducation �tait paralys� hier �
l�occasion de la c�l�bration du trentenaire du Printemps amazigh.
A. Kersani
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