Actualités : BLOCAGE DU FINANCEMENT D’UN PROJET ÉCOLOGIQUE À TIZI-OUZOU
Un enjeu de 15 millions de dollars


L’Assemblée populaire de wilaya de Tizi- Ouzou, qui a toujours maille à partir avec le ministère des Affaires étrangères au sujet d’un financement par le PNUD d’un projet environnemental, n’en démord pas. Elle convie pour aujourd’hui, apprend-on, l’ensemble du mouvement associatif de la wilaya s’intéressant aux questions environnementales à une journée de travail. Elle devra reproduire la même démarche auprès des élus locaux de la wilaya.
Sofiane Aït-Iflis - Alger (Le Soir)- Aucunement découragée par l’attitude des pouvoirs publics, en l’espèce le ministère des Affaires étrangères, qui persistent à vouloir soustraire la wilaya de Tizi-Ouzou du projet pour le destiner exclusivement à la localité de Boughzoul, dans la wilaya de Médéa. L’APW de Tizi-Ouzou se déclare toujours mobilisée pour concrétiser une initiative avant tout, ne cesse-t-elle de rappeler, sienne. Aussi a-t-elle décidé, après de vaines tentatives de ramener le ministère des Affaires étrangères à un meilleur sentiment, à revoir sa position par rapport au projet en question, de réunir l’ensemble des acteurs sociaux (écologistes et militants environnementaux) activant au niveau de la wilaya pour débattre de la problématique et, éventuellement, définir des stratégies communes de riposte. «Il n’est pas question de laisser filer un projet aussi ambitieux dont la wilaya a tant besoin. Surtout que c’est notre Assemblée qui a pris sur elle de démarcher le PNUD et le sensibiliser à la nécessité de contribuer à l’essort écologique de la région. Nous avons recouru à la recherche de tels financements faute de les avoir obtenus auprès de nos pouvoirs publics», a indiqué hier Mahfoud Belabess, le président de l’APW de Tizi- Ouzou. Ce dernier ne comprend toujours pas ce qui motive l’attitude des affaires étrangères à vouloir destiner l’intégralité des financements pour la région de Boughzoul. Dans sa lettre ouverte au ministre des Affaires étrangères en date du 18 avril 2010, le P/APW de Tizi-Ouzou écrivait : «Après plusieurs entretiens et une rencontre à l’APW, le 11 mai 2009, avec une délégation venue de Genève et conduite par l’expert et coordinateur de l’Alliance mondiale des villes luttant contre la pauvreté, l’ex-ministre algérien du Commerce, M. Mohand Amokrane Cherifi, les élus de Tizi-Ouzou ont émis le vœu de faire bénéficier une autre région de l’Algérie de ce programme du PNUD. C’est ainsi que la Kabylie, pour son relief montagneux, et Boughzoul pour son territoire désertique, ont été retenues. Le gouvernement canadien a vite montré sa disponibilité en accordant 1 million de dollars pour le programme en question, à répartir également entre les deux régions désignées.» Les choses allaient normalement jusqu’à ce que le ministère des Affaires étrangères décide d’en faire bénéficier la seule région de Boughzoul.
Un investissement de 15 millions de dollars est en train d’être manqué
De source proche du dossier, le montant global de l’investissement attendu pour ce grand projet environnemental avoisinerait les 15 millions de dollars. Le 1 million de dollars débloqué par le gouvernement canadien, sollicité pour ce faire par le PNUD, n’est qu’une première tranche, a indiqué Mohand Ikherbane, ancien président de l’APW de Tizi-Ouzou aujourd’hui sénateur élu. Ce dernier nous apprend également que le financement canadien opéré sous l’égide du PNUD est déjà disponible au niveau de la représentation de l’organisme onusien à Alger. «Cette enveloppe de 1 million de dollars ne représente qu’une partie des investissements attendus pour le projet environnemental et écologique associant notre wilaya et Boughzoul. Cette enveloppe versée déjà au PNUD au niveau d’Alger servira au financement des études nécessaires à la réalisation du projet», a précisé M. Ikherbane, qui a informé que d’autres partenaires sont prêts à intervenir et y investir jusqu’à 15 millions de dollars. S’agissant de l’Assemblée populaire de la wilaya de Tizi-Ouzou, elle serait prête, indique notre interlocuteur, à contribuer au financement du projet avec une enveloppe équivalente à 20 % des montants des investissements extérieurs. Notons que ce projet environnemental, objet de bras de fer entre l’APW de Tizi-Ouzou et le gouvernement, consiste en la collecte des déchets ménagers et en la réalisation des centres d’enfouissement techniques, entre autres. Notons également qu’un diagnostic de la wilaya de Tizi-Ouzou relatif à l’environnement a été effectué à titre gracieux par le groupe français Pizzorno environnement. Un groupe qui intervient déjà au Maghreb, à Tunis notamment.
S. A. I.



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