Le Soir d�Alg�rie : Quelle analyse faites-vous, M. Sa�d Sadi, de la situation politique dans le pays ?
Sa�d Sadi : L�Alg�rie vit une situation d�impasse historique sur fond de d�sagr�gation des institutions, de l�espace national et de la visibilit� de la nation � l�ext�rieur. Le statu quo est difficile � tenir mais en m�me temps, il ne faut pas compter sur le sens de la responsabilit� ni m�me sur la lucidit� des dirigeants pour essayer d�enrayer la spirale qui menace la nation d�implosion. Je crois sinc�rement qu�il n�y a pas que la volont� politique qui manque mais qu�il n�y a m�me plus la capacit�. D�o� la n�cessit� de responsabiliser l�ensemble des segments r�publicains pour inverser la dynamique de d�ch�ance nationale.

Vous parlez de segments r�publicains mais est-il � esp�rer quelques possibles synergies aujourd�hui ?
Il y a incontestablement une situation de grande difficult� �conomique, sociale, politique et morale mais cette r�alit� est amplifi�e par des sources qui vivent de l�entretien des marasmes et de la confusion, d�o� le brouillage des actions et propositions des diff�rentes cat�gories politiques et sociales dans le pays. Concr�tement, vous voyez que r�guli�rement, tous les trois mois, un conseil national du RCD se tient et d�bat, ce n�est pas rien. Et vous avez vu la qualit� des d�bats ! Les syndicats autonomes essayent de s��manciper du syndicat unique. Il y a de l��nergie. Il y a de la dynamique. La mission que le Soir d�Alg�rie assume dans le d�bat sur le livre : Amirouche, une vie, deux morts, un testament n�est pas simple mais elle a �t� effectu�e avec courage, �quilibre et loyaut�. Le d�bat suscit� par le livre atteste de ce que, contrairement � ce que sugg�rent certains n�gus du syst�me, la vie politique nationale int�resse l�Alg�rien.
Le gouvernement vient d��tre remani�. Quelle lecture en faites-vous ?
Le dernier remaniement minist�riel atteste d�un repl�trage clanique et path�tique destin� � assurer la r�partition de la rente. Mais il est temps que la r�sistance citoyenne qui a sauv� l�Alg�rie s�adapte et se transforme en dynamique alternative. C�est possible. Il suffit de se rappeler le courage qu�il a fallu aux gens de Novembre 1954 pour savoir que lorsqu�on r�pond aux esp�rances du peuple alg�rien, le citoyen assume sa part de responsabilit�.
Propos recueillis par Sofiane A�t Iflis

Format imprimable