Ils �taient des dizaines de fans des Verts ayant suivi la rencontre Alg�rie-Slov�nie, dimanche � Polokwane, � rester � quai, abandonn�s comme des vauriens par les organisateurs du voyage sp�cial Coupe du monde, initi� par les pouvoirs publics.

La col�re de Mohamed A., originaire d�Oran, est noire. Comme la plupart de ses amis laiss�s � Polokwane, pr�s du stade Peter-Mokaba o� ils avaient assist�, incr�dules, � la d�faite du onze national contre les Slov�nes. �On nous a laiss�s ici sans se soucier de notre sort. C�est ma premi�re sortie � l��tranger et j��tais venu en Afrique du Sud dans l�espoir d�encourager l��quipe nationale et voir ce beau pays. Malheureusement, des personnes irresponsables nous ont abandonn�s � notre triste sort en rentrant � Pretoria sans savoir que des supporters, beaucoup m�me, �taient encore au stade �, dira-t-il furieux contre les organisateurs de ce safari atypique. Que s�est-il r�ellement pass� � Polokwane en cette soir�e fra�che, refroidie certainement par l�hiver austral mais aussi la sortie manqu�e des Verts de Rabah Sa�dane, pour que des groupuscules de fans parmi les 1 800 supporters que compte l�exp�dition sud-africaine en arrivent � cette situation ? La matin�e, dans les diff�rents sites, des campus universitaires pour la plupart, o� �tait h�berg� le contingent de supporters venus soutenir Ziani et compagnie en Coupe du monde, le rendez-vous �tait pris par les encadreurs de l�ONAT et du TCA avec les supporters au niveau des halls de leurs sites d�h�bergement. Par affiches placard�es au niveau des �tablissements en question, les supporters et autres invit�s �taient convi�s � se pr�senter � partir de 6h du matin. Le d�part, lui, �tait fix�, une heure plus tard (7h). Tout semblait se d�rouler convenablement lors du transfert de Pretoria en direction de Polokwane, ville distante d�environ 280 km de la capitale administrative d�Afrique du Sud. A leur arriv�e dans la ville h�te du premier match de l�Alg�rie en cette Coupe du monde, les supporters sont achemin�s par petits groupes vers leurs gradins et tribunes. L�op�ration est dirig�e par les organisateurs alg�riens et le r�ceptif sud-africain ainsi que le service de s�curit� charg� de l�organisation du match sur le plan de l�ordre public et de la fluidit� des flux humains. Les supporters alg�riens prennent place au niveau du stade et les bus qui les avaient transport�s �taient dirig�s vers la gare routi�re de la ville, distante de 10 km du stade. Quelques organisateurs �taient inform�s du plan de sortie des fans et de leur retour vers Pretoria. Sauf que ces encadreurs n�avaient pas donn� le mot d�ordre � tout le monde. L�occupation des espaces r�serv�s aux fans alg�riens au niveau du stade n�ayant pas �t� uniformis�e (une partie �tait parqu�e dans les tribunes nord, une autre � l�est sans oublier celle qui a pris place � l�ouest du temple Peter-Mokaba, cela n�allait pas faciliter la t�che aux organisateurs alg�riens. Si des groupes se sont retrouv�s dans le bon convoi qui m�ne vers la gare routi�re, et donc vers le chemin du retour � Pretoria, des dizaines d�autres personnes, parmi lesquelles une trentaine de journalistes �taient perdus dans la nature. Les journalistes qui avaient inform� le directeur de l�ONAT, M. Belkacemi, qu�il leur �tait impossible de retourner � Pretoria juste � la fin du match, en raison de leurs occupations professionnelles, ont pu se d�brouiller. Pas les supporters dont la plupart n�avaient pas le moindre rand en poche. Commence alors une longue fin de journ�e d�angoisse, d�inqui�tude et de� pillage. La nuit tomb�e vers 17h locales, la peur gagnera les jeunes mais aussi les moins jeunes parmi les voyageurs alg�riens. Ceux-ci ont eu recours � la police sud-africaine esp�rant de l�aide. La difficult�, pour la plupart, de langue �tant telle que le contact entre les deux parties a �flamb�. Certains jeunes ont �t� emmen�s dans les diff�rents commissariats et postes de police alors que d�autres ont eu la chance d��chapper � la chasse � l�homme. Las de ne rien voir venir certains fans ont commenc� � piller magasins et superettes en qu�te de nourriture. D�autres ont eu plus de chance en tombant sur des Alg�riens �tablis en Afrique du Sud, la plupart originaires de Boghni, pour pouvoir rentrer � leur site d�h�bergement � Pretoria. Le cauchemar n��tait pour autant fini pour ces chanceux qui �taient syst�matiquement fouill�s au niveau des postes de contr�le qui jalonnaient la route Polokwane-Pretoria. A chaque poste de p�age, les v�hicules et bus lou�s au prix fort (pour ceux qui en avaient les moyens), la fouille redoublait de f�rocit�. Arriv�s � �bon port�, les supporters sont all�s chercher leur �guide� pour avoir des explications et surtout signifier leur sourde col�re. Aucun responsable des deux op�rateurs en tourisme charg�s de cette mission n��tait sur les lieux. Le d�ner manqu�, la mine abattue, les fans rep�ch�s de nulle part voulaient en d�coudre. Les repr�sentants de la DGSN et de la Protection civile tentaient vaille que vaille de les calmer en leur demandant d�attendre le lendemain pour avoir le c�ur net. Soudain, deux membres de la d�l�gation des organisateurs (les autres avaient pris quartier dans leur h�tel 3 �toiles) se pr�sentent � l�Erika City. De la longue discussion avec l�envoy� sp�cial du Soir d�Alg�rie, il en ressort que �la faute incombe aux services de s�curit� sud-africains. M. Rahmani, responsable � l�ONAT, ira m�me jusqu�� rejeter la responsabilit� sur les supporters ainsi que les autres services d�Etat charg�s de cette mission, �Notre mission s�est termin�e par l�acheminement des fans en Afrique du Sud o� ils ont trouv� leurs chambres et sont pris en charge suivant la formule qu�ils avaient choisie�, a-t-il d�clar�. Le reste n�est que pures affabulations. Hier, les fans rencontr�s pendant le petit-d�jeuner ont jur� par tous les saints qu�ils vont attaquer ces deux op�rateurs en justice. Mieux, nombre d�entre eux ont opt� pour un d�placement en solo � Cape Town o� les Verts �volueront vendredi prochain contre l�Angleterre, qui par route (1 460 km) qui par bus, train et avion. Alors que l�envoy� sp�cial du Soir se rendait, hier � 11h, � Durban, un groupe de fans s�appr�tait � prendre un vol � destination du Cap. La �d�sob�issance� avait bel et bien commenc�.
M. B.

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