Le Soir d'Algérie

Face au blocage de la situation au complexe ArcelorMittal El Hadjar et dans une tentative d’aplanir les malentendus apparus entre le directeur général Vincent le Gouic et le partenaire social, le ministre de l’Industrie, de la Petite et Moyenne entreprise et de la Promotion des investissements, a pris la décision de convoquer le premier responsable de l’unité du groupe indien, à une entrevue. Elle est prévue pour aujourd’hui mercredi au siège du ministère à Alger.
Cette audience intervient après le vote par les travailleurs d’une grève générale illimitée à partir du 21 juin à 5 heures, soit huit jours après le préavis déposé le 13 juin par les syndicalistes. «C’est contraint et forcé que le syndicat recourra à la grève», a argumenté Smaïl Kouadria, secrétaire général du syndicat. Il a ajouté que l’employeur refuse toujours d’appliquer la convention de branches, pourtant décidée par la dernière tripartite, souveraine. «Ce refus d’accorder aux travailleurs leurs droits est une intransigeance que nous n’arrivons pas à comprendre», précise la même source. De l’avis même de la DG, des efforts et des sacrifices ont été consentis par les salariés pour augmenter la production qui a doublé par rapport à l’exercice précédent. Aux appréhensions exprimées par le DG dans son appel du 12 juin adressé aux salariés quant à une éventuelle catastrophe qui pourrait affecter le complexe du fait d’une grève générale illimitée, Kouadria répond : «Nous sommes conscients de cette éventualité. Auquel cas, la DG assumera les conséquences de son intransigeance face aux revendications légitimes des travailleurs. L’intérêt et des travailleurs et de l’outil de production ont de tout temps constitué nos préoccupations majeures.» Après les dizaines de motions de soutien de plusieurs syndicats, associations et partis politiques parvenues depuis le déclenchement du conflit, le premier représentant des travailleurs à ArcelorMittal a reçu, ce lundi, celui de la Centrale syndicale. Sidi Saïd, son secrétaire général, a, en effet, dépêché, hier mardi, son proche collaborateur et chef de cabinet, Rachid Aït Ali, pour, selon Kouadria, «apporter aide et assistance au conseil syndical d’ArcelorMittal dans le combat qu’il mène pour la sauvegarde des intérêts des travailleurs, principalement l’application de la convention de branches».
A. Bouacha