Mondial : LE CONTRAT DE RABAH SA�DANE PREND FIN DEMAIN
Pourquoi Madjer ne peut pas �tre l�entra�neur national


La succession de Rabah Sa�dane remet sur la table le d�bat de qui fait quoi. Au lendemain de l��limination des Verts du Mondial sud-africain, des langues se sont d�li�es et de l�encre a coul�, beaucoup m�me, pour une question qui semble devenir, par les temps qui courent, une affaire nationale, d�Etat. Rabah Sa�dane quittera-t-il r�ellement le poste de s�lectionneur � la fin de son contrat programm�e pour ce mercredi 30 juin ?
Juste un rappel pour dire que l�affaire est vraiment s�rieuse et qu�une d�cision � ce propos m�rite du temps (ce que la FAF n�aura pas si elle pense renouveler le staff de l�EN). A la fin du match contre les Etats-Unis, Rabah Sa�dane interrog� sur son avenir dira que �la d�cision est dans ma t�te et que je donnerai ma r�ponse au pr�sident de la FAF le temps venu�. Non sans confier, suite � l�insistance des journalistes � la salle des conf�rences du Loftus Versfled de Pretoria, qu�il sait bien que beaucoup de gens attendent son d�part de la barre technique des Verts. Deux r�ponses qui ne font qu�une, en fait. La d�cision de Rabah Sa�dane de quitter, ou pas, ses responsabilit�s techniques de l�EN est prise. Et le pr�sident de la FAF est d�j� au courant de sa d�cision. C�est une affaire conclue, comme dirait l�autre. Les deux personnages ont discut� certainement de l�opportunit� de poursuivre leur relation de travail bien avant le d�but de la Coupe du monde, sachant que cette derni�re intervient quelque 2 mois avant la reprise des comp�titions internationales. L��ch�ance de septembre prochain (d�but des �liminatoires de la CAN 2012) ne laisserait aucun r�pit aux deux responsables. Le patron de la FAF ne peut l�guer les destin�es de la s�lection sur laquelle il a b�ti son projet de relance du football national � un nouvel entra�neur m�me si son nom est Peckerman, Trapattoni ou bien Madjer. Deux mois, c�est d�abord un seul contact qu�aura le nouvel arrivant avec son effectif (� l�occasion du match amical d�ao�t prochain � Alger contre le Gabon), avant la grande aventure pr�vue � partir de septembre. Les �chos que se relaient certains titres de la presse � propos de l�activit� men�e par le pr�sident de la FAF en Afrique du Sud pour d�nicher l�oiseau rare ne sont, en fait, que de l�agitation m�diatique. Ceux qui pensent que la F�d�ration alg�rienne a les coud�es franches pour se d�lester de celui qui a remis le onze national au-devant de la sc�ne et aller chercher un successeur qui peut r�ussir les challenges � venir, mais qui peut aussi manquer son entreprise, se trompent. Il y va de la stabilit� de la f�d�ration. Un autre rappel expliquerait peut-�tre bien la (nouvelle) fa�on de g�rer du revenant boss de la F�d�ration alg�rienne de football. En 2004, au lendemain de la CAN de Tunisie � propos de laquelle beaucoup de gens disent que �aurait pu constituer la v�ritable rampe de lancement de la s�lection et du football alg�rien dans le concert des nations, un �malentendu� a pr�cipit� la s�paration entre Rabah Sa�dane et le premier responsable de la FAF de l��poque, qui n�est que Mohamed Raouraoua. La sortie du cheikh Sa�dane, parti se ressourcer au Y�men, a ouvert la porte de sortie du pr�sident de la FAF dont le choix portant le recrutement d�entra�neurs belges qualifi�s mais pas du tout impr�gn�s de la culture footballistique et sociologique des Alg�riens, a conduit le football alg�rien � ses travers. L�Alg�rie n�avait jamais connu une travers�e du d�sert comme celle qui a suivi le d�part de Rabah Sa�dane. L�Alg�rie a suivi les CAN 2006 et 2008 devant le petit �cran. Les le�ons gabonaise et guin�enne servaient de plat de r�sistance au come-back de celui qui a planifi� la renaissance avant d��tre jet� en p�ture.
Local-�tranger, le d�bat st�rile
A la veille d�une date tournante dans la carri�re d�un monsieur qui a connu ses heures de gloire (et ses d�boires) � la t�te des Verts mais �galement en menant des clubs (RAJA de Casablanca et ES S�tif entre autres) vers les cimes, les sp�culateurs font le forcing pour obtenir le recrutement de techniciens �trangers affirm�s (mais qui ne sont pas non plus proph�tes en leur pays) ou bien le retour de quelques anciens s�lectionneurs dont la seule carte de visite ne suffira pas � aller chercher le haut niveau que les Alg�riens ont red�couvert � l�occasion de ce Mondial sud-africain. Les exp�riences v�cues par certains pays voisins ayant opt� pour le choix de l�entra�neur �tranger resteront grav�es dans les m�moires publiques tunisienne et marocaine notamment. Lemerre (qui a dirig� la Tunisie et le Maroc successivement) et Coelho (entra�neur de la Tunisie durant les �liminatoires de la CAN-Mondial 2010) ne sont pas, malgr� leur CV bien rempli, parvenus � hisser ces deux nations du football au Maghreb et en Afrique � la phase finale de la Coupe du monde en d�pit des moyens colossaux d�gag�s par les pouvoirs publics. Pour des questions d�ordre sociologique, la piste d�un s�lectionneur �tranger � la t�te des �quipes maghr�bines n�est plus d�actualit� m�me si le Maroc escompte toujours rena�tre de ses cendres en s�appuyant sur un coach, le belge Erik Gerets en l�occurrence, dont la r�ussite en clubs (Marseille et Al Hilal Saoudi) n�est pas �vidente en s�lection. La piste d�un coach local demeure pour nombre d�observateurs la solution idoine pour relancer ces �quipes. D�ailleurs, lors de cette Coupe du monde en Afrique du Sud, la plupart des s�lections en r�ussite sont dirig�es par des locaux. Les �quipes africaines qui ont l�gu� leur pourvoir technique � des coop�rants ont pratiquement toutes accompli un petit tour d�honneur avant de s��clipser. Le Ghana tient en Milovan Rajevac, ancien adjoint du c�l�bre Bora Milutinovic qui a emmen� plusieurs pays en phase finale de la Coupe du monde (Mexique, Costa Rica, Etats-Unis, Nigeria et Chine), l�exception � cette r�gle qui fait que l�apport de techniciens �trangers � la t�te d��quipes africaines n�est plus indispensable. L�Alg�rien Rabah Sa�dane, qui a qualifi� l�Alg�rie � trois Coupes du monde, dont une derni�re (2010) historique puisque intervenant 24 ans apr�s le dernier passage des Verts dans une phase finale, tient la meilleure r�ponse � cette nouvelle donne : l�Afrique a certes besoin de ses enfants footballeurs form�s en Europe mais ne peut se permettre un coop�rant aux �moluments extravagants et qui, tout compte fait, ne peut sentir (ni ressentir) la douleur d�un peuple attach� � son �quipe de football, comme s�il s�agissait d�une baguette de pain. Sa�dane a inculqu� � ses joueurs cette appartenance, dont une grande partie a roul� sous les ordres de JMC (Jean- Michel Cavalli) qui aura, � son arriv�e en Alg�rie, cette r�ponse lourde de sens quand un confr�re lui a demand� de pr�senter son CV : �Mais que repr�sente l�Alg�rie aujourd�hui dans le giron du football alg�rien ?�
De la talonnade � la travers�e du d�sert
Une d�claration qui a r�veill� certaines consciences. Dont celle de Rabah Sa�dane qui s�est exprim� quelques heures apr�s l�humiliante �limination de Ziani et consorts de la CAN 2008, � Alger, face au Sily National de Robert Nouzaret, d�clarant que l�EN a �t� �limin�e en raison de l�inad�quation de son plan tactique. Sa�dane reprochait � Cavalli de vouloir jouer avec une tactique offensive alors qu�il fallait g�rer pour obtenir au moins le nul qui allait assurer la qualification. De telles reproches ont �t� �galement au menu de la mise � l��cart de Rabah Madjer de la barre technique de l�EN. Lors de ces deux passages � la t�te des Verts Madjer a montr� ses limites en la mati�re. S�il est vrai qu�� cette p�riode, les footballeurs alg�riens de niveau n��taient pas l�gion. Outre les locaux emmen�s par Dziri et renforc�s par d�ex-�l�ments form�s en Alg�rie (Sa�b, Tasfaout, Ghazi, Sa�fi), la s�lection comptait des pros de seconde zone (Kraouche, Herchache, Belbey, Mansouri, Akrour, Bradja, etc.) qui, de surcro�t, avaient du mal � se lib�rer de leurs obligations professionnelles au sein de leurs clubs employeurs. La conjoncture exceptionnelle (terrorisme) avait, elle aussi, pes� de son poids sur la stabilit� de l�EN qui n�int�ressait ni les fans encore moins les sponsors. Mais cela n��tait que la face apparente de l�iceberg. Car, avec moins de moyens humains et mat�riels en sus d�un climat de guerre civile permanent, des pays comme le Liberia et le Rwanda ont r�ussi � se frayer un chemin parmi le gotha africain. Sous Madjer, la s�lection alg�rienne n�a connu que d�boires. Si lors de son premier passage, Madjer a �t� remplac� par Ali Fergani, suite au r�sultat nul enregistr� par l�EN � Alger contre l�Ouganda (�liminatoires de la CAN 1996), en phase finale de la CAN 2002 au Mali pour laquelle l�ex-star de Porto h�ritait d�un groupe passablement abordable, les Verts ont connu deux d�faites (Nigeria et Mali) et un peu glorieux nul contre le Liberia. Cette ann�el�, Madjer n�a pas d�chir� son contrat le liant avec la FAF, en direct sur un plateau de t�l�vision, mais a �t� pouss� vers la porte de sortie par Mohamed Raouraoua qui, au lendemain du match amical Belgique-Alg�rie, l�invitera � quitter ses fonctions en raison de ses d�clarations (accord�es � FF au lendemain du match France- Alg�rie) et reproduites six mois plus tard par un quotidien belge Le Soir de Bruxelles, jug�es insultantes envers sa personne et l�institution f�d�rale. Madjer, qui n��tait pas � son dernier coup de grisou avec la FAF (en 1988, lors de la CAN du Maroc, il a refus� de rejoindre la s�lection en raison d�une sombre histoire d�assurances r�clam�es par son club espagnol, le FC Valence), venait de faire les frais d�un limogeage d�guis�. L�entra�neur Madjer, auquel le ministre Derouaz et le pr�sident de la FAF Raouraoua s�entendaient � lui rappeler son bagage limit� (absence de dipl�mes d�entra�neur), repartait dans son coin avant de faire carri�re dans un monde (le consulting m�dia) o� il ne semble pas, non plus, faire l�unanimit� autour de lui, en t�moigne la rupture de son contrat avec Al-Jazeera Sports et son recrutement � l�occasion de ce Mondial par une autre cha�ne (Al- Arabiya), qui n�a que tr�s peu d�aura sur la sc�ne m�diaticosportive arabe. Un retour sur la sc�ne sportive serait en somme illusoire pour celui qui croit toujours que l�histoire s��crit gr�ce � une talonnade. Aussi magique soit-elle�
M. B.

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