
Mondial : HOWARD WEBB (ARBITRE DE LA FINALE) : «On va faire ce qu’il faut»
L’Anglais Howard Webb, 39 ans, est «très fier» de réaliser le rêve de tout arbitre : diriger la finale de la Coupe du monde ce soir entre les Pays-Bas et Espagne. «Nous allons faire ce qu’il faut», dit l’arbitre qui parle toujours à la première personne du pluriel, pour ne pas oublier ses assistants. Très à l’aise et plaisantant devant les médias, M. Webb, policier dans le civil, ne souhaite qu’une seule chose : «Qu’on ne parle pas des arbitres mais de l’excellent match.» Que ressentez-vous à la veille du coup d’envoi ?
Nous sommes comblés, c’est un honneur merveilleux et un privilège.
Nous serons très fiers de montrer la qualité des arbitres en Angleterre.
Mais pour l’instant, nous sommes surtout concentrés sur le match. Nous
allons assurer. Evidemment, un bon match serait qu’on ne parle pas des
arbitres mais de l’excellent match que ça a été.
Votre femme dit que vous n’avez pas d’autorité sur vos enfants à la
maison...
Je vais parler à ma femme en rentrant... (rires). Elle a dit ça mais
c’était une blague. C’est une femme merveilleuse, et je vous assure que
nos enfants se comportent très bien. Mais nous sommes loin de la maison
depuis six semaines...
En Espagne, il y a des critiques sur votre arbitrage du premier match de
groupe contre la Suisse, perdu 1- 0...
C’était un match propre, nous n’avons eu aucune difficulté, avec
aucune des deux équipes. Et les deux finalistes sont fair-play, ils ont
bonne réputation tous les deux, ils ont eu peu de problèmes
disciplinaires.
Cette attention médiatique est-elle inconfortable ?
C’est la finale ! Nous sommes plus à l’aise sur le terrain, mais ça
fait partie de l’ensemble, et nous avons d’excellentes relations avec
les médias. Il y aura toujours des commentaires sur nos décisions, nous
sommes habitués. Nous n’aimons pas toujours, mais nous comprenons le
monde dans lequel nous vivons.
Comment jugez-vous le niveau de l’arbitrage lors de ce tournoi?
Il faut souligner le grand nombre de décisions correctes (96% selon une
étude de la Fifa). On ne peut pas savoir ce qu’une erreur a changé dans
un match, et on ne le saura jamais, c’est impossible. Nous pouvons juste
assumer si nous commettons une erreur, mais franchement, il y en a eu si
peu... Les deux meilleures équipes ont atteint la finale et ne le
doivent pas à une décision d’arbitrage.
Finalement, il y a des
Anglais en finale...
Nous ne sommes pas vraiment l’équipe d’Angleterre que les gens
au pays voulaient voir (rires)... En tant que supporteurs, nous sommes
déçus, mais très heureux d’aller, nous, si loin.
Parvenez-vous à préparer cette finale comme un match normal?
Il faut, dans la mesure du possible, se préparer de la même
façon que d’habitude, nous essayons! Pour nous comme pour les joueurs,
c’est un immense événement. C’est un travail d’équipe, ces gars ont fait
un super boulot (il montre ses assistants, Mike Mullarkey et Darren Cann).
Est-ce vrai que votre père est sorti dans la rue jouer du vuvuzela quand
il a appris votre désignation?
Il y en aura des choses à régler quand je vais rentrer à la
maison... (rires). Mon père m’a inspiré, il m’a donné mon premier
sifflet et m’a toujours soutenu, et critiqué aussi. J’espère le rendre
fier...
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