Sports : FOOTBALL
LIGUE 1
Mercato, c'est la crise


Loin du faste de l'�t� dernier, les clubs de Ligue 1 restent tr�s calmes sur le march� des transferts. Tentative d'explications. Outre le retard li� au Mondial, la crise �conomique est pass�e par l�. R�sultat : les clubs ne trouvent plus d'acheteurs et mettent la pression sur les salaires.
L'�t� dernier, les clubs de Ligue 1 avaient d�pens� 238 millions d'euros sur le march� des transferts. 89 joueurs et plusieurs stars, comme Lisandro Lopez et Lucho Gonzalez, avaient rejoint le championnat. Un an plus tard, on est loin du compte. Le mercato reste calme, tr�s calme. Les acteurs les plus actifs de l'an pass� ont d�cid� de ne plus faire de folies. Lyon avait ainsi d�pens� un record de 75 millions d'euros, suivi par Marseille et ses 40.5 millions. Cette fois, l'OL a d�bours� 6 millions pour s'offrir Jimmy Briand et l'OM 7 millions pour Cesar Azpilicueta. Point barre. Bordeaux, qui avait cass� sa tirelire pour retenir Yoann Gourcuff (15 millions), est priv� des revenus de la Ligue des champions et a seulement enregistr� l'arriv�e de Vujadin Savic pour 2 millions. Et �a ne devrait pas s'emballer. Jean-Michel Aulas a ainsi fix� une limite � 25 millions d'euros pour effectuer cet �t� le recrutement de l'Olympique lyonnais. Alors pourquoi le mercato est-il aussi fig� ? Il y a d'abord eu la Coupe du monde qui a induit un �effet retard� sur le march� des transferts selon l'agent St�phane Canard. Un autre agent, St�phane Crouzel, expliquait r�cemment dans L'Equipe: �De nombreux directeurs sportifs �taient � la Coupe du monde pour superviser des joueurs. M�me ceux de Vannes s'y sont rendus. Du retard a donc �t� pris. D�sormais, avec le d�but des matches amicaux, les entra�neurs commencent � cerner les besoins de leur effectif et cela va bouger davantage. Il y aura un effet domino d�s qu'un club va se mettre en action. Vers le 10 ao�t, le mercato va vraiment d�marrer�. Le 10 ao�t, le championnat aura d�j� repris...
Il n'y a plus d'acheteurs

Mais, pour l'heure, le credo de tous les clubs est le m�me : il faut vendre avant d'acheter. Le probl�me, c'est qu'il n'y a pas grand monde pour acheter. �Il y a trop de joueurs sur le march� et les clubs forment trop pour revendre�, constate Philippe Piat, le pr�sident de l'UNFP, le syndicat des joueurs. Un transfert de Hatem Ben Arfa pourra-il d�bloquer le recrutement de l'OM ? Possible. Mais Lorient, qui a r�alis� le plus gros coup de l'�t� en transf�rant Laurent Koscielny � Arsenal pour 12.5 millions, ne s'est pas montr� dispendieux pour autant. Car, depuis un an, la crise �conomique est pass�e par l�. Comme tout le monde, les clubs de L1 sont touch�s. Leur d�ficit ne cesse de se creuser, comme l'a soulign� la DNCG : 34.5 millions d'euros en 2009, 100 millions d'euros en 2010 et une estimation de 150 millions en 2011. La crise frappe �galement � l'�tranger et, � quelques exceptions pr�t comme Barcelone ou Manchester City, les clubs anglais ou espagnols surveillent leurs d�penses. Les joueurs fran�ais ne trouvent plus preneurs. �Le public avait �t� marqu� par les grands transferts du Real Madrid, et en France de Lyon et Marseille, et de l'effort de Bordeaux pour conserver Gourcuff, mais au-del�, le march� �tait d�j� atone. Depuis, la crise �conomique a touch� le football fran�ais en 2009- 2010, et l'endettement important des championnats voisins a r�duit leur capacit� d'investissement, explique Philippe Diallo, directeur g�n�ral de l'Union des clubs professionnels (UCPF). Ce commerce ext�rieur s'est tari. Beaucoup de clubs souhaitent all�ger leur masse salariale, encore faut-il trouver preneur. Or, les clubs attendent de vendre avant d'acheter, et c'est un peu le serpent qui se mord la queue.�
Des salaires en baisse

La situation n'est pas pr�te de s'arranger. Jean-Michel Aulas avait d�j� averti en mai que le football entrait �dans une zone de turbulences � �conomiques. Il avait aussi d�plor� la disparition du droit � l'image collective (DIC) qui �co�tera 7 millions d'euros � l'OL�. �Rien n'est envisag� par l'Etat pour remplacer cette disposition, et aujourd'hui nous sommes sur le sable�, avait-il regrett�. Les clubs cherchent donc � combler eux-m�mes ce manque � gagner. Les recettes sont simples : pression sur les salaires, priorit� � la formation aux joueurs libres de tout contrat avant d'�conomiser les indemnit�s de transfert. �C�est tr�s compliqu�, raconte ainsi un agent dans Le Journal du Dimanche. On est au d�but d�une p�riode qui va tra�ner deux ou trois ans. Les clubs cherchent � attirer des joueurs en fin de contrat. Et pour ceux qui sont sous contrat, certaines offres sont �tonnantes�. Mieux vaut donc ne pas �tre libre cet �t� sur le march� des transferts. Ceux qui souffrent le plus ne sont pas les stars mais les autres joueurs qui doivent faire face � de s�rieuses r�ductions salariales. �Pour le moment, il y a une forte r�sistance de la part des agents et de leurs joueurs qui n'int�grent pas dans leur souhait la baisse indispensable des salaires, de l'ordre de 25 � 30 %, a ainsi regrett� Jean-Michel Aulas dans L'Equipe. A Lyon, cette baisse, nous allons l'int�grer progressivement sur un plan de trois ans, en faisant en sorte d'avoir moins de joueurs et moins de joueurs confirm�s pour diminuer la masse salariale�.
L'exception Nen�

En L1, le salaire moyen est ainsi pass� de 47.700 � 45.300 euros, r�v�le le JDD. R�sultat : certains joueurs pr�f�rent rester dans leur club, quitte � jouer moins, plut�t que consentir � une baisse de salaire ailleurs. C'est le cas par exemple de Ludovic Giuly ou J�r�me Rothen au PSG. Laurent Bonnart, parti de l'OM car m�content de la revalorisation qu'on lui proposait (80.000 � 100.000 euros mensuels), n'a toujours pas de club. Autre cons�quence de la crise, le joueur libre a la cote, que ce soit � Monaco (Hansson, Niculae), Lille (Sow), Nancy (Vahirua) ou Saint- Etienne (Marchal). Finalement, le PSG fait exception, lui qui a d�bours� 9 millions pour Mathieu Bodmer et Nen�, et a surtout offert un salaire 2 millions d'euros net par an � l'ancien Mon�gasque. �Quand un club veut un joueur, les accords et les bonnes r�solutions volent en �clat�, remarque Christophe Mongai, l'agent de Nen�.

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