Dans la lign�e des grands rendez-vous auxquels la JSK a �t� confront�e ces derni�res ann�es, celui d�hier n�a pas �t� le moins intens�ment v�cu. Ceci, m�me si deux heures, voire moins, avant le coup d�envoi du match de Lubumbashi, il �tait vraiment difficile de croire que les esprits �taient avec les Canaris tant Tizi-Ouzou ne s�est pas d�partie de son ambiance habituelle de ville �surpeupl�e�, pr�occup�e plus par les vicissitudes de la vie quotidienne qu�autre chose.
Mais, comme par enchantement, la distance entre Tizi-Ouzou et Lubumbashi s�est r�tr�cie consid�rablement et de nouveau, tout le monde n�avait plus d�yeux que pour le match. Rien n��tait plus important que cela, comme le faisait comprendre cette population qui s��tait donn� rendez-vous dans l�un des plus grands cybercaf�s de Tizi, chez Amine, qui offre l�avantage aux internautes de suivre les matches de foot de partout gr�ce � ses abonnements aux bouquets TV les plus pris�s par les amateurs. D�crocher un poste libre ou un si�ge dans la grande salle d�attente n��tait pas du tout �vident aux environs de 14 heures. A partir du m�me moment la circulation, d�habitude infernale, s��tait consid�rablement calm�e. Des patrons de caf� du centre-ville et de ses alentours ont ressorti les cartes du bouquet ayant monopolis� les droits de retransmission de la Ligue des champions d�Afrique. La f�brilit� des clients se faisait plus visible au fil des minutes, et les premiers instants du match n�aid�rent pas les fans � se d�tendre. Les d�fenseurs kabyles en prennent pour leur grade, et les remarques techniques fusent : �On perd trop vite le ballon au milieu� estime un jeune �sp�cialiste�. On se calme quelques minutes, puis c�est l�explosion ! Aoudia et son coup de t�te sur la transversale r�veillent tout le monde. Ce n�est plus un cybercaf� mais une v�ritable tribune. Le coup de boulet de Coulibaly (23�) et le corner qui suivit raniment plus encore le volcan. �Fa�tes qu�on n�ait pas � regretter ces occasions�, esp�re le m�me sp�cialiste de tout � l�heure sur l�opportunit� qui �chut � Yahia-Ch�rif peu avant la demi-heure de jeu. Nessakh et sa reprise de vol�e (35�) suscite des regrets, mais les clients du cyber sont d�finitivement rassur�s par la prestation des leurs. La pause est accueillie avec les commentaires les plus optimistes de beaucoup de clients et de r�sidents du B�timent-Bleu, qui se retrouvent dans la grande cour de cette cit� du centre-ville de Tizi, qui respire un calme pas tr�s habituel. C�est � bout de nerfs que le premier quart d�heure de la seconde mi-temps est v�cu. Les plus avertis des pr�sents tentent des explications techniques sur la timidit� des Canaris, mais la majorit� est totalement absorb�e par les va-et-vient du ballon entre les deux camps. �Si l�on continue � jouer comme �a, je suis pr�t � signer pour qu�on rentre � la maison avec le but conc�d� en premi�re mi-temps� �met Kamal, lui qui a l�habitude de s�enflammer plus pour le Bar�a que n�importe quelle autre �quipe. Moins de deux minutes plus tard, Nabil Yalaoui fait oublier son pessimisme au �Barcelonais�. De partout proviennent des clameurs, des �il y est !� � vous crever les tympans pour saluer le coup de patte magique de la petite merveille venue de Tlemcen. A ce moment, ce haut lieu de l�internet ressemble � tout sauf � un cybercaf�, jusqu�au but assassin � l�entame des cinq derni�res minutes. Un gros coup de massue sur la t�te des supporters qui auront, quelques minutes plus tard, du mal � avaler cet incroyable moment de d�concentration collectif qui valut � Asselah d�aller ramasser le ballon au fond de sa cage pour la troisi�me fois de l�apr�s-midi. Ceux qui avaient sorti les drapeaux pour les exhiber � la fin du match s��conomiseront finalement de l��nergie, non sans assurer que dans quinze jours, les Congolais entendront du Kabyle. � Le match est loin d��tre pli� �. La promesse est de Kamal, le fan de Messi.
A. M.

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