LE SOIR NUM�RIQUE & SAT : SELCTION HEBDOMADAIRE
La vie est belle
Une fable noire
ARTE, lundi, 18 octobre 2010 � 20h40 (Italie, 1997, 111mn)
R�alisateur : Roberto Benigni
Acteurs : Giorgio Cantarini, Giustino Durano, Horst Buchholz,
Nicoletta Braschi, Roberto Benigni
Guido et son fils sont envoy�s en camp d'extermination. Pour �pargner
l'enfant, le p�re lui fait croire qu'il s'agit d'un jeu.
Le chef-d'�uvre
de Roberto Benigni, qui � l'horreur nazie oppose la force du r�ve. En
1938, Guido, jeune homme fougueux r�vant d'ouvrir une librairie, fait la
connaissance de Dora, belle institutrice promise � un bureaucrate du
r�gime fasciste. Tomb� amoureux, il l'enl�ve le jour des fian�ailles.
Cinq ans plus tard na�t leur fils Giosu�. Mais les lois raciales entrent
en vigueur et, en 1943, Guido et son fils, juifs, sont d�port�s. Dora,
par amour, d�cide de suivre le train qui les emm�ne. Arriv� au camp,
Guido d�cide de cacher l'horreur de la r�alit� � son fils, usant de tous
les stratag�mes pour lui faire croire que tout ceci n'est qu'un jeu...
Fable noire
Salu� par la critique, acclam� par le public (plus de quatre millions
d'entr�es en France) et multi-r�compens� (Grand Prix du jury � Cannes,
neuf Donatello, trois Oscars...), La vie est belle n'en a pas moins
suscit� la pol�mique. Peut-on, comme l'a fait Roberto Benigni, mettre en
sc�ne dans un film les camps d'extermination nazis en faisant la part
belle � l'imaginaire et � l'humour ? Certains ont accus� le cin�aste de
banaliser un tel drame, de le tourner en d�rision. Mais le rire, pr�sent
surtout dans la premi�re partie du film, n'alt�re en rien le propos.
Derri�re la fable, Benigni livre une histoire bouleversante. Les
pitreries de Guido, qui inlassablement r�invente le jeu destin� �
pr�server son fils, n'emp�chent pas que s'installent un malaise et une
�motion de plus en plus profonds. Guido est un personnage � la force
morale hors du commun : s'il fait le clown m�me dans les situations les
plus atroces, c'est uniquement pour prot�ger son fils des horreurs de la
d�portation. Ainsi, La vie est belle ne va pas � l'encontre de la
m�moire du g�nocide des juifs, mais pose sur la Shoah un regard nouveau
et poignant. Une �uvre magnifique qui doit beaucoup � ses deux
interpr�tes principaux : Giorgio Cantarini incarne un Giosu� espi�gle,
plein de vie et bouleversant de na�vet� enfantine ; Roberto Benigni
campe un Guido fougueux et combatif qui ne se d�part jamais d'un regard
malicieux, mais toujours lucide sur l'issue de son combat.
Beignets de tomates vertes
> ARTE, dimanche, 17 octobre 2010 � 20h40
R�alisateur : John Avnet
Acteurs : Chris O'Donnell, Cicely Tyson, Jessica Tandy, Kathy Bates,
Mary Stuart Masterson, Mary-Louise Parker, Stan Shaw
L'amiti� amoureuse, � la vie � la mort, de deux jeunes Am�ricaines en
guerre contre les conventions, dans le Sud profond des ann�es 1920.
F�ministe et bucolique. Quelque part en Alabama. Evelyn Couch,
boulimique et complex�e, rend visite avec son mari ob�se � une vieille
parente hargneuse. Dans le couloir de la maison de retraite, elle
rencontre une autre vieille dame, Ninny, qui lui ouvre les portes d'un
monde merveilleux : celui d'Idgie et Ruth, deux jeunes femmes en tous
points oppos�es mais s'aimant d'amour tendre dans le deep South des
ann�es 1920. Elles finissent par ouvrir ensemble un caf� dans la
bourgade de Whistle Stop, o� elles cuisinent, entre autres d�lices, des
beignets de tomates vertes. � cinquante ans de distance, elles
insufflent � Evelyn une salutaire r�volte...
�La m�lodie du bonheur� Conte d'un optimisme d�mesur�, Beignets de
tomates vertes installe dans le chromo paisible du bon vieux Sud
d'autrefois un couple de jolies filles manifestement amoureuses l'une de
l'autre. Comme les concitoyens perplexes mais bienveillants des deux
h�ro�nes, on ne cesse de s'interroger sur la nature du lien qui les
unit. Hymne � la tol�rance, cette petite m�lodie du bonheur laisse
planer jusqu'au bout une absolue ambigu�t� sur la relation entre Idgie
et Ruth.
The Score
> MBC 2, vendredi 15 Octobre � 23h Long-m�trage am�ricain.
Genre : Thriller
R�alis� par Frank Oz
Avec Robert De Niro, Edward Norton, Marlon Brando, plus
Propri�taire d'un club de jazz � Montr�al, Nick Wells pr�voit de prendre
sa retraite. En vingt ans pass�s au service du crime, aucun coffre n'a
r�sist� � ce g�nie de la cambriole qui s'enorgueillit de ne travailler
qu'en solo. Ce dernier d�cide n�anmoins de monter un dernier coup, qui
sera le couronnement de sa carri�re. Max Baron, receleur et ami de
longue date de Nick, lui propose de voler un sceptre d'or massif du XVIe
si�cle, entrepos� dans les sous-sols de la Douane de Montr�al. A priori,
le coup est irr�alisable. C'est pourquoi Max a confi� au jeune Jackie
Teller la lourde t�che d'aider Nick � accomplir ce vol. Mais en
s'associant avec ce malfrat erratique qui n'aurait aucun scrupule � le
doubler, Nick se retrouve plong� dans un engrenage infernal dont il aura
beaucoup de mal � s'extirper.
�tre et avoir
L'inoubliable Jojo
> ARTE, jeudi, 14 octobre 2010 � 20h40
R�alisateur : Nicolas Philibert
Acteurs : Aliz�, Axel, Georges Lopez als er selbst, Guillaume,
Jessie, Johan, Johann
Le documentaire �v�nement de 2002 : avec Nicolas Philibert, suivez pas �
pas les travaux et les jours d'une ann�e scolaire en milieu rural. Une
plong�e r�jouissante dans les souvenirs de classe, qui interroge le
myst�re de l'apprentissage. De d�cembre 2000 � juin 2001, Nicolas
Philibert a film� jour apr�s jour la vie faussement idyllique d'une
petite �cole � classe unique. Face � Georges Lopez, instituteur proche
de la retraite, passionn� et aust�re, treize enfants �g�s de 4 � 11 ans
forment un groupe � la fois diversifi� et solidaire. Le documentaire
�pouse au plus pr�s le rythme de la classe et les m�andres de
l'apprentissage, ses blocages, ses plaisirs et ses angoisses, avec en
arri�re-plan les bribes de leurs vies familiales ; et en contre-chant
presque lyrique les m�tamorphoses de la nature. Avec cette chronique
d'une classe unique en milieu rural, atypique et ordinaire � la fois,
Nicolas Philibert ( Le pays des sourds, La ville Louvre, La moindre des
choses) a rencontr� un ph�nom�nal succ�s public, d�montrant avec �clat
qu'un documentaire exigeant pouvait toucher largement. Le film a �t� vu
� sa sortie par pr�s de deux millions de spectateurs et a re�u de tr�s
nombreuses r�compenses. La bouille �tonn�e de Jojo, d�licieux cabotin
montrant ses mains tach�es, a servi d'embl�me � combien rassembleur.
Mais �tre et avoir fut ensuite, dans une certaine mesure, victime de ce
succ�s, puisque la belle coh�sion entre le filmeur et les film�s, si
�mouvante � l'�cran, s'�tait transform�e en bataille juridique : Georges
Lopez avait en effet d�cid� de r�clamer, apr�s coup, les dividendes
financiers d'un projet qu'il avait commenc� par accepter spontan�ment,
de mani�re d�sint�ress�e. Si les tribunaux ont d�bout� � deux reprises
l'instituteur de ses exigences, en soulignant qu'on ne pouvait pas le
consid�rer comme le coauteur du film, la pol�mique n'en a pas moins
troubl� ce triomphe inattendu. Cette diffusion sera l'occasion de
retrouver, intactes, la g�n�rosit� d�ploy�e par ce ma�tre � l'ancienne,
manifestement heureux, � la veille de sa retraite, d'exercer sous le
regard d'un autre adulte l'engagement qui r�sume son existence ; la
confiance et la spontan�it� des enfants, tout entiers occup�s � une
bouillonnante d�couverte de la vie ; et le regard empreint de respect et
de curiosit� que Nicolas Philibert porte sur eux.
Stardust
MBC Max, mercredi 20 octobre � 23h
R�alis� par Matthew Vaughn
Avec Charlie Cox, Claire Danes, Robert De Niro
Il �tait une fois un petit village anglais si tranquille qu'on aurait pu
le croire endormi. Nich� au creux d'une vall�e, il devait son nom
inhabituel � �Wall� �au mur d'enceinte qui depuis des si�cles dissuadait
ses habitants de s'aventurer dans le royaume voisin, peupl� de lutins,
sorci�res, pirates volants et autres engeances malfaisantes. Un jour, un
candide jeune homme, Tristan, qui convoitait la plus jolie fille de
Wall, s'engagea � lui rapporter en gage de son amour... une �toile
tomb�e du ciel. Pour honorer sa promesse, il fit ce que personne n'avait
encore os� : il escalada le mur interdit et p�n�tra dans le royaume
magique de Stormhold...
|