Monde : Barack Obama, les raisons d�une d�faite

Par Hassane Zerrouky
C��tait il y a un peu plus de deux ans. Avec son �Yes, we can� (oui, nous pouvons), Barack Obama, premier candidat noir de l�histoire des Etats-Unis, cr�ait la surprise. Mardi, changement de d�cor : les r�publicains se sont empar�s de la Chambre des repr�sentants (Assembl�e nationale) avec 242 si�ges contre 193 pour les d�mocrates.
Dans le syst�me am�ricain, un chef d�Etat ne peut rien faire sans l�aval de la Chambre des repr�sentants, d�sormais pr�sid�e par le r�publicain John Boehner qui succ�de � la d�mocrate Nancy Pelosi. De justesse, le S�nat reste aux mains des d�mocrates.
Beaucoup de promesses non tenues
Sur deux points, les attentes des Am�ricains ont �t� d��ues. Sur le plan interne, c�dant aux pressions des assureurs priv�s, l�institution d�une couverture sant� (S�curit� sociale) aux 50 millions d�Am�ricains les plus d�munis, car dans �la plus grande d�mocratie au monde�, la S�curit� sociale, telle qu�on la conna�t en Alg�rie ou en France, n�existe pas, n�entrera en vigueur qu�en 2014 ! En clair, les futurs b�n�ficiaires devront attendre. Second dossier, il avait promis de r�duire le ch�mage (17%,) et de relancer la machine �conomique. H�ritant d�une situation d�sastreuse, la faillite de plusieurs banques et pas des moindres, il a donc choisi de renflouer � coups de milliards de dollars des banques � l�origine de cette crise financi�re et les compagnies d�assurance oppos�es � la couverture sant�. Et ce, au d�triment des millions de petits �pargnants qui ont tout perdu dans cette crise. A quoi s�ajoutait une industrie automobile � Ford, General Motors (GMC) et Chrysler � qui a failli dispara�tre. L� �galement, Obama l�a sauv�e mais encore une fois en c�dant aux march�s financiers, au prix de compressions massives d�effectifs (plusieurs centaines de milliers d�emplois supprim�s) et de fermetures de milliers de PME travaillant pour l�industrie automobile. Des r�gions enti�res se sont retrouv�es sinistr�es. En outre, rien n�a �t� fait pour sauver ces trois millions de familles, en cessation de paiement, menac�es de saisies de leur logement. De fait, des dizaines de millions d�Am�ricains, qui avaient vot� pour lui, n�ont pas vu les changements et les am�liorations de leurs conditions d�existence mat�rielle promis par Obama. Au plan international, m�me constat. Barack Obama avait inscrit le r�glement du dossier palestinien au rang des ses priorit�s. En t�moigne son discours du Caire � l�adresse des peuples arabes et musulmans o� il pensait que la cl� de la crise proche-orientale, notamment la r�surgence islamiste, le radicalisme iranien, sont aliment�s par le non-r�glement de la question palestinienne. Le refus d�obtemp�rer de Benyamin Netanyahu, qui a refus� de geler la colonisation de la Cisjordanie et de J�rusalem, soutenu par l�extr�me droite juive am�ricaine, a fait c�der le chef de la Maison Blanche. Bien plus, il a choisi de s�appuyer sur les alli�s traditionnels de Washington, l�Egypte et l�Arabie saoudite, qui sont loin d��tre des mod�les de d�mocratie, dans le but d�isoler l�Iran sur la question nucl�aire, alors que par ailleurs chacun sait qu�Isra�l dispose de l�arme nucl�aire et constitue une menace pour la r�gion ! En outre, il avait promis de retirer les forces US d�Irak, c�est en partie fait, mais en laissant un pays exsangue, en situation d�implosion ethnico-religieuse. Quant � l�Afghanistan, sa politique de main tendue aux talibans �mod�r�s� est un �chec !
Les tea-party ou la droite religieuse
La droite am�ricaine a su capter le m�contentement populaire. B�n�ficiant d�un soutien financier sans commune mesure � quatre milliards de dollars selon l�ONG Center for Responsable Politics � s�ajoutant � une loi de lib�ralisation du financement des partis adopt�e par l�administration Obama, elle a su jouer sur le ressentiment des plus pauvres et sur les pr�jug�s racistes et islamophobes : Obama �tant pr�sent� dans les spots publicitaires comme �tant de p�re musulman, partisan de la contraception et de l�avortement et, surtout, pro-palestinien. Aussi une partie des �lecteurs ont-ils �cout� les teaparty, en votant pour les r�publicains. Ils avaient le sentiment qu�Obama a c�d� � l�oligarchie financi�re et Wall Street consid�r�s comme des soutiens du pr�sident am�ricain. Les tea-party, selon Stanley Aronowitz, professeur � la prestigieuse universit� Columbia de New York, interrog� par le quotidien fran�ais l�Humanit�, sont l�expression d�un retour en force de la droite religieuse am�ricaine. Celle-ci, note-t-il, manque d�un leader charismatique (une sorte d�Ali Benhadj � la sauce am�ricaine, Ndlr) pour concr�tiser ses objectifs. �Mais attention, ajoutait-il, le potentiel est l�. Bien plus, les cons�quences pour les Palestiniens peuvent �tre lourdes. M�me l�Alg�rie, du fait de ce qui se passe au Sahel, n�est pas � l�abri.
H. Z.

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable