Le th��tre Kateb-Yacine rouvrira ses portes en grande pompe, apr�s une tr�s longue fermeture s�rieusement ressentie au plan de l�animation culturelle et des activit�s politiques et associatives.
Tizi-Ouzou, qui a perdu ses quatre salles de cin�ma et son th��tre dans le sillage des �v�nements qui ont suivi l�assassinat de Matoub Loun�s et ceux du Printemps noir, n�avait plus que la maison de la culture pour accueillir les manifestations culturelles, les activit�s politiques et associatives, depuis les deux soul�vements populaires qui ont �branl� la r�gion. Le th��tre, qui appartenait alors � l�APC, suite � une instabilit� chronique et en raison de la mauvaise gestion, n�a fonctionn� qu�� de rares occasions avant de passer sous la coupe du minist�re de la Culture, qui lui a donn� un caract�re r�gional avec la nomination de Fouzia A�t El Hadj en tant que directrice sous la tutelle directe d�El Hadi Ould Ali, directeur de la culture au niveau de la wilaya. Depuis, cette deuxi�me structure culturelle de la wilaya est pass�e d�un �tat d�hibernation quasi-permanent � une autre phase de fermeture pour travaux, qui a dur� L��quipe de Mme Fouzia A�t El-Hadj ne s�est cependant pas crois� les bras durant ce temps. En attendant la fin des travaux, elle s�est attel�e, avec son �quipe, � la formation de jeunes com�diens et � la production de plusieurs pi�ces jou�es avec brio � travers plusieurs villes du pays. De nouveau ouvert, le th��tre Kateb-Yacine est devenu une structure appropri�e pour toutes les phases de la cr�ation et de l�interpr�tation th��trales. Sa r�habilitation a n�cessit� du temps et co�t� �norm�ment d�argent : 38 milliards de centimes qui y ont �t� engloutis et que l�on affiche avec fiert�, comme s�il s�agissait de d�penser le plus d�argent possible. On aurait pu construire deux autres structures culturelles comparables au m�me th��tre. Il est vrai qu�au rythme o� l�on d�tourne des sommes astronomiques � travers le pays, pareille d�pense dans une structure belle, durable et tr�s utile au foisonnement culturel caract�risant la wilaya, n�est pas une perte, loin de l� ! On aurait pu tout de m�me se passer de l�habillage m�tallique externe jusqu�au sol et de la r�fection totale de l�esplanade, dont la copie s�est av�r�e moins belle que l�original. A part cela on peut �tre fier de l�ouvrage refait � neuf, surtout � l�int�rieur. Il est en effet spacieux, esth�tique, fonctionnel et � premi�re vue fort bien �quip�. Il est en tout cas pr�t � servir le th��tre et la culture en g�n�ral, dans cette wilaya o� le public est � la fois �vorace� et exigeant. Pr�t � combler un vide que la maison de la culture, pourtant active, n�arrive pas � remplir toute seule. L�inauguration de ce lieu culturel, le 9 novembre vers 17 h par le nouveau wali, n�a pas �chapp� � l�habituelle confusion dans l�organisation. Le cort�ge officiel s�est fray� un passage sur le flanc gauche d�une foule nombreuse rassembl�e pendant plus d�une heure devant le Th��tre. Les �semi officiels� qui ont eu acc�s au hall, parmi lesquels se trouvaient des journalistes en mission, ont �t� �vacu�s sur ordre du directeur de la culture, qui a sermonn� vertement son personnel affect� au service d�ordre. Ce qui n�a pas emp�ch� des individus � la suffisance notoire d�entrer t�te haute, narguant la foule qui attendait qu�on veuille bien lui c�der le passage. Aussi, l�entr�e du public derri�re le cort�ge devait, elle, se faire in�vitablement dans le d�sordre au point que certains observateurs craignaient de voir les portes vitr�es c�der sous la pression de la foule. Cette �ventualit� a, semble-t-il, �t� pr�vue par les concepteurs du projet. En effet, un rideau de fer �lectrique peut �tre actionn� en cas de besoin pour stopper tout assaut. Des gerbes de fleurs ont �t� remises � la chorale de Sidi Ali Bouneb, � la s�ur de Kateb Yacine, au fr�re de Mohya, � Lounis A�t Menguellet et � ses deux enfants qui l�accompagnaient. La wilaya a b�n�fici�, a d�clar� le directeur de la culture, d�une trentaine de projets parmi lesquels un mus�e r�gional, un institut de musique, une grande biblioth�que, une cin�math�que et une salle de spectacles de 3 000 places.
Y. B.

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