Le Soir Retraite : RETRAITE ET ESP�RANCE DE VIE
Un pays de plus en plus riche o� il y a de plus en plus de pauvres


La r�forme des retraites en France impos�e par les pouvoirs publics a laiss� des traces. Selon nombre d'observateurs des questions de retraite, le probl�me crucial se r�sumerait � une simple question d�arithm�tique.
Puisque notre esp�rance de vie augmente, une seule solution aussi �vidente que simpliste pour financer les retraites : reculer l��ge l�gal du d�part � la retraite pour augmenter les ann�es de cotisation. Tel est le message matraqu� � longueur de journ�e par nos �lites politico-m�diatiques pour convaincre le bon peuple, celui des modestes salaires et des petites retraites, de se r�signer � boire la potion am�re. Trop simple, voire trop simpliste pour �tre honn�te. Comme le dit le proverbe chinois : �Le lieu le plus obscur est toujours sous la lampe.� Pendant ce temps-l�, on ne parle pas du scandale du ch�mage massif des jeunes, de leur exploitation de stages pr�caires en petits boulots, avant leur entr�e tardive dans une �ventuelle et al�atoire carri�re professionnelle. On ne parle pas de la mise sur la touche des �s�niors�, pas assez productifs ni assez comp�titifs, mais qui voudraient bien travailler jusqu�� 60 ans, ne serait-ce que pour avoir droit � une retraite d�cente. On ne parle pas de tous les avantages fiscaux des nantis, qui ont les moyens financiers de gagner toujours plus en payant toujours moins d�imp�ts. On ne parle pas des menus privil�ges que s�octroient discr�tement nos �lus, d�put�s ou s�nateurs, pr�cis�ment pour leur propre retraite. On ne parle pas du train de vie de l�Etat, fort prodigue des deniers publics pour lui-m�me, mais beaucoup moins g�n�reux quand il s�agit des services publics. Il n�y a ni recette miracle ni solution unique. On ne sauvera pas le r�gime des retraites par r�partition avec des slogans simplistes, que ce soit �faire payer les riches� ou �faire travailler les vieux� ! On le sauvera par une r�flexion lucide et une action courageuse qui s�attaque au vrai probl�me qui mine notre soci�t� : le ch�mage et le partage in�quitable des richesses dans un pays de plus en plus riche o� il y a de plus en plus de pauvres. A m�diter.

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