Culture : EN LIBRAIRIE
LAMARI LE T�NOR DE LA CASBAH, DE ABDELKRIM TAZAROUTE
Ah ya qalbi !


Mohamed Lamari a incontestablement marqu� la sc�ne artistique alg�rienne dans les ann�es 1960 et 70. A travers ce bel ouvrage agr�ment� de photos, le journaliste Abdelkrim Tazaroute rend un vibrant hommage � ce vieux routier de la chanson qui n�a pas encore dit son dernier mot.
Mohamed Lamari a � peine 9 ans quand il chante pour la premi�re fois dans un radio-crochet. Pas plus haut que trois pommes, il doit monter sur une chaise pour atteindre le micro. Plus de 60 ans sont pass�es et beaucoup d�eau � coul� sous les ponts depuis. L�interpr�te de Djaza�ria, Ah ya qalbi, Rana h�na, Ma nsitchi, Guevara, Ya ndjoum� continue � jeter sa voix tonitruante dans un micro avec la m�me fougue que lors de ses 20 ans. 1970. Lamari vit � 100 � l�heure encha�nant galas et tourn�es ici et � l��tranger . �J�ai fait mieux que Pel�. Il a inscrit mille buts en 1970 et mois j�ai anim� plus de mille galas�� A l�aube des ann�es 1960, l'interpr�te de Ah ya qalbi aurait pu embrasser une carri�re internationale, mais il a pr�f�r� son pays : �J�ai choisi l�Alg�rie en 1963 quand Path� Marconi m�a fait des offres all�chantes.� Mohamed Lamari a vu le jour � la Casbah (10, rue du Mont-Thabor), le 11 octobre 1940. Ses parents �taient originaires de Makouda, une ancienne commune du nord de la wilaya de Tizi Ouzou. Mohamed et l'a�n� des gar�ons d�une famille modeste de huit enfants. Travaillant comme ouvrier dans le sud, son p�re a du mal � joindre les deux bouts. Alors, Mohamed range son cartable au placard et se jette dans la vie active. Mille m�tiers, mille mis�res. Il sera tour � tour docker, aide-p�tissier et apprenti bijoutier. Mais lui ne r�ve que d�une chose : devenir chanteur. En 1949, le futur t�nor de la chanson alg�rienne remporte le premier prix d�un radiocrochet organis� par l�APTT aux Champs-de-Man�uvre (1er-Mai). En guise de r�compense, il rentre � la maison avec un gigot sous le bras. �C��tait comme s�il avait gagn� un mouton tant que chez lui et dans son quartier, � la Casbah, il fut accueilli en v�ritable h�ros. Des youyous fusaient de partout et les voisines criaient � qui voulaient les entendre : �Dahbia, ton fils t�as ramen� un gigot !�� p.65. C�est au niveau d�un feu rouge, boulevard Saint- Germain-des- Pr�s (Paris) que Lamari, s�duit par une belle plante dont le regard est dissimul� derri�re une paire de lunettes, saute de la banquette de sa voiture pour d�clarer sa flamme � la jetsetteuse. �Vous me plaisez �, lui lance-t-il sans se d�monter d�un poil. La patronne de Chez Regine, l�une des bo�tes de nuit les plus branch�es de Paris, n�en revient pas. N�anmoins, ce jeune homme, qui crie partout qu�il est le mari de R�gine lui pla�t bien. Son effronterie et son culot font tilt. La reine de la nuit a failli n�en faire qu�une bouch�e comme une mante religieuse qui se respecte. �La bande de joyeux f�tards s�appr�tait � quitter les lieux quand R�gine leur lan�a : �Celui-l� vous me le laissez�� Aujourd'hui, un peu nostalgique du temps o� il n�avait que 23 ans� il raconte qu�� quatre heures du matin, Regine ne voulait plus se s�parer de lui� p. 92. N� le 20 ao�t 1956, � B�ja�a, le journaliste Abdelkrim Tazaroute s'int�resse � la biographie d�artistes alg�riens au long parcours. Apr�s un ouvrage consacr� � Guerrouabi, il r�cidive avec ce beau livre o� il rend hommage �au t�nor de la Casbah�, Mohamed Lamari.
Sabrinal
Lamari, le t�nor de la Casbah, �ditions Rafar, 2010, 150p. 1600 DA.

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