Le Soir d'Algérie

Abdelhafid Feghouli, ex-président-directeur général par intérim de la Sonatrach, a été placé sous mandat de dépôt, lundi, par le juge d’instruction près le tribunal d’Arzew, a rapporté, hier, le journal El Khabar . Le scandale qui a secoué la compagnie pétrolière nationale est relancé après un stand-by qui aura duré plusieurs mois.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Abdelhafid Feghouli a finalement été rattrapé par le scandale de la Sonatrach. Le quotidien arabophone El Khabar a rapporté hier l’information relative à la mise sous mandat de dépôt de l’ex-vice-président de la compagnie pétrolière nationale. La procédure déclenchée par le juge d’instruction du tribunal d’Arzew porte sur la passation d’un marché de gré à gré d’un montant de 10 millions d’euros en faveur de la société algéro-française d'ingénierie et de réalisation (Safir). Cette société, dont le capital est détenu en partie par la Sonatrach, a été chargée de réaliser une station de stockage d’azote. En fait, il semblerait que les griefs retenus contre Feghouli ne concernent pas uniquement l’affaire Safir mais porteraient sur plusieurs dossiers. Selon une source contactée hier, les officiers du service central de police judiciaire relevant du ministère de la Défense nationale auraient également passé au crible le dossier de la 16e conférence sur le gaz naturel liquéfié (GNL 16) qui s’est déroulée du 18 au 21 avril 2010 à Oran. Un des aspects concerne notamment la réalisation et l’équipement du Centre des conventions qui a fait l’objet de plusieurs réévaluations. Estimé initialement à 350 millions d’euros, le coût de cette infrastructure aurait finalement dépassé les 800 millions d’euros. Selon nos sources, la phase d’instruction de ce dossier a débuté immédiatement après la tenue du GNL 16. Abdelhafid Feghouli, qui avait été nommé président- directeur général de la Sonatrach suite à la mise de fin de fonction de Mohamed Meziane, puis président-directeur général de la compagnie aérienne Tassili Airlines, était tenu, ces derniers mois, de faire la navette entre Alger et Oran pour les besoins de l’instruction. La mise sous mandat de dépôt de Feghouli constitue une nouvelle étape dans ce qui est communément appelé le scandale Sonatrach. La procédure déclenchée par le juge d’instruction du tribunal d’Arzew pourrait relancer une «dynamique» qui semble avoir connu un «gel» au courant du second semestre de cette année. En définitive, ce sont tous les anciens vice-présidents de la Sonatrach qui se retrouvent aujourd’hui placés sous mandat de dépôt. Mais la situation semble faire l’objet d’une tout autre gestion à l’échelon supérieur. En effet, Mohamed Meziane est actuellement sous le coup de deux décisions de contrôle judiciaire, l’une délivrée par la cour d’Alger et la seconde par le tribunal d’Arzew. Et au plus haut de la pyramide, la justice algérienne n’a toujours pas inquiété Chakib Khelil, l’ancien ministre de l’Energie et des Mines.
T. H.