Actualit�s : SOMMET �CONOMIQUE ARABE DE CHARM EL-CHEIKH
La r�volution tunisienne titille les consciences


La r�volution du jasmin en Tunisie a dispers� ses senteurs jusqu�aux confins de la station baln�aire de Charm el-Cheikh, o� chefs d�Etat et rois arabes se sont retrouv�s hier pour disserter autour des applications idoines � mettre en �uvre pour parer aux d�tresses de plus en plus expressives, voire violentes, des populations. Le secr�taire g�n�ral de la Ligue arabe, Amr Moussa, s�est oblig� � risquer un regard au-del� des dogmes bien �tablis dans le monde arabe.
Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - Le soul�vement de la rue tunisienne a r�ussi � jeter le spectre de la peur sur les r�gimes arabes qui ont pour d�nominateur commun la r�pression des populations. Le sommet �conomique des chefs d�Etat arabes, le second du genre, qui devait initialement se pencher sur l��valuation des d�cisions et recommandations �mises lors d�un premier sommet abrit� par le Kowe�t, a consenti � faire place � la r�volte de la rue tunisienne. Extr�mismes prudents, voire pour la plupart timor�s, les chefs d�Etat et rois arabes, � l�exception bien s�r du guide libyen Mouamar El Kadhafi, qui a ouvertement pris cause pour le pr�sident tunisien d�chu, Zine El Abidine Ben Ali, se sont interdits de d�signer la dictature et les dictateurs par leurs noms. Au sommet de Charm el-Cheikh, comme au Kowe�t il y a de cela une ann�e, ils empruntent les contournements amplement plus confortables pour eux. Mais qu�ils insistent sur la n�cessit� d�am�liorer les environnements �conomique et social des citoyens arabes, c�est d�j� cela de gagner en termes davantage collat�raux de la r�volution tunisienne. Pour peu, cela dit, que les r�solutions du sommet ne sommeillent, comme de coutume, dans des tiroirs herm�tiquement ferm�s. Car il est � craindre que cette prise de conscience affich�e qu�il faille d�sormais se rendre disponible � la dol�ance des citoyens ne soit que �man�uvre de survie�. La remarque reste valable m�me si le cheikh kowe�tien Sabah Al Ahmed Jaber Al-Sabah semble �prouver de l�amour pour les r�volt�s tunisiens. Lui a eu le courage de saluer le choix du peuple tunisien. Une audace que n�a pas eue, en revanche, le pr�sident �gyptien Moubarak qui, lui, a choisi le propos le moins engageant qui soit. Moubarak a parl� vaguement du renforcement des projets d�investissement interarabes. C�est � cette m�me id�e que le pr�sident alg�rien Abdelaziz Bouteflika s�est �veill�. Lui aussi a pr�conis� la promotion des connexions �conomiques arabes. Les deux pr�sidents ont parl�, hier matin, � l�ouverture du sommet, comme si le peuple tunisien �tait toujours � ruminer sans r�agir ses privations. Dans le lot, c�est Amr Moussa qui se distingue en affirmant que �le concept de s�curit� nationale s�est �largi pour englober la s�curit� alimentaire, l�environnement, la s�curit� du citoyen et son droit � la vie, � la libert� et � la dignit�. Mais les chefs d�Etat arabes r�unis � Charm el-Cheikh entendront- ils de cette oreille Amr Moussa ? L� est toute la question. D�apr�s ce qui a �t� donn� � entendre hier et bien avant, il n�est pas si s�r que cela que la r�volution tunisienne sonne le r�veil de la conscience arabe. Peu de chefs arabes ont salu� le cr�puscule de la dictature qui appara�t en Tunisie. C�est significatif et �a renseigne sur les aptitudes des dirigeants arabes � accompagner les �mancipations populaires.
S. A. I.

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