Actualit�s : TUNISIE
Statu quo et baisse de tension


Statu quo politique, baisse sensible de tension : telle �tait la situation en Tunisie, hier mercredi, au lendemain du retrait de la centrale syndicale UGTT et du Forum d�mocratique pour le travail et les libert�s, le FDLT du gouvernement �d�union nationale �, constitu� la veille, et des manifestations monstres de mardi, contre ce m�me gouvernement et le RCD de Ben Ali.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Le Premier ministre Mohamed Ghannouchi n�a pas c�d� aux pressions conjugu�es de la rue et de l�opposition et maintient tous les ministres du RCD � leurs postes respectifs. Il a convoqu� m�me une premi�re r�union du gouvernement pour aujourd�hui, jeudi. En parall�le, il poursuit ses consultations, avec l�UGTT notamment, dont le secr�taire g�n�ral d�clarait encore hier, au sortir d�une audience avec Ghannouchi, qu��il nous est impossible de participer � un gouvernement qui int�gre des symboles de l�ancien r�gime�. Une d�claration qui d�note toute la d�termination de son interlocuteur : malgr� quelques concessions symboliques, comme la d�mission de Ghannouchi et du pr�sident par int�rim du RCD, la dissolution des cellules du parti dans les entreprises et l�administration ou encore l�annonce de la radiation de Ben Ali de ses rangs, le Rassemblement ne quittera ni le gouvernement, ni m�me sa position dominante sur celui-ci. Pour tenter de contenir la col�re de la rue, les autorit�s de transition multiplient les gestes �de bonne volont�. Hier, elles ont interdit, selon l�AFP, aux forces de police de charger les manifestants ou de recourir � l�usage des gaz lacrymog�nes. Le couvre-feu est all�g� de deux heures, amnistie pour 1800 prisonniers, dont un journaliste, l�agr�ment de nouvelles formations politiques, l�ouverture d�enqu�tes judiciaires contre Ben Ali, les membres de sa propre famille ainsi que de son �pouse, les Trabelsi. Mais tout le reste demeure en revanche : l��tat d�urgence, le gouvernement et le RCD. V�ritable parti-Etat qui a fait et d�fait la vie politique, �conomique et sociale du pays depuis 1956, sous Bourguiba d�abord (il s�appelait alors le N�o Destour), sous Ben Ali d�abord, le RCD peut-il �tre effac� du paysage politique tunisien ? Si des opposants d�envergure, comme Marzougui r�clament sa dissolution, d�autres voix, certes timidement pour le moment, commencent � att�nuer cette revendication extr�me : �Le RCD est une composante du pays. On ne peut pas l�exclure du gouvernement. Cela n�a pas de sens�, estime par exemple Houssin Dimassi, syndicaliste de l�UGTT et l�un des trois ministres d�missionnaires mardi. L�on ne peut gouverner ni g�rer le pays sans le RCD, tandis qu�il est honni par les Tunisiens ! Voil� � quoi se r�sume aujourd�hui l��quation politique en Tunisie. Un vrai dilemme. Et c�est l�enjeu imm�diat du c�t� de Tunis o� la crise ne fait que commencer.
K. A.

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