
Actualités : LES ALGÉRIENS DE FRANCE SE FERONT ENTENDRE AUSSI LE 12 FÉVRIER Ils se donnent rendez-vous à la place de la République
De notre bureau de Paris, Khedidja Baba-Ahmed
Les
revendications sont identiques : elles rejoignent, point par point,
celles exprimées dans le pays par la Coordination nationale pour le
changement et la démocratie. Qui, ici en France, a la paternité de ces
initiatives ? Peu importe, et ce genre de questionnement n’est pas
l’essentiel, même si des divergences sont apparues et ont conduit à deux
appels. Mais, l’un comme l’autre de ces deux appels reprend les mêmes
mots d’ordre, appelle au rassemblement de ses militants ou sympathisants
dans le même lieu – place de la République le 12 février – et fait
entendre le même socle de mots d’ordre. Le premier appelle cependant au
rassemblement comme dans le pays, à 11h. Quant au second, il se fera à
14h. La dynamique est sans aucun doute enclenchée et met en branle, pour
la première fois, un nombre impressionnant de partis ou associations qui
ne se sont encore jamais mobilisés ensemble, comme il met en branle un
nombre impressionnant d'associations de jeunes qui se sont, pour la
première fois, organisés afin d’arracher enfin la parole et se faire
entendre.
Premier rassemblement :
Coordination nationale pour le changement et la démocratie en
Algérie.
- Coordination France
- Le 12 février 2011, les Algériennes et les Algériens manifesteront à
Alger à l’appel de la Coordination nationale pour le changement et la
démocratie en Algérie (CNCD), pour exiger :
· le changement et la démocratie ;
· la levée de l’état d’urgence ;
· la libération des détenus des émeutes ;
· une Algérie démocratique et sociale ;
· l’ouverture des champs politique et médiatique ;
· le travail et la justice sociale.
La CNCD – Coordination France
-appelle la communauté algérienne établie en France à un
rassemblement : place de la République, Paris 12 février 2011 à 15h,
métro République.
Premiers signataires :
- PLD (Parti pour la laïcité et la démocratie).
- RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie).
- ONG ENA (Etoiles nord-africaines).
- ACB Paris (Association de culture berbère de Paris).
- AENAF (Association des étudiants nord-africains de France).
- AFB (Amitié franco-berbère).
- AFEMCI (Association des femmes euro-méditerranéennes contre les
inégalités).
- ANPLA (Association nationale pour la promotion de la laïcité en
Algérie).
- CEBP (Collectif des enseignants du berbère de Paris).
Deuxième rassemblement : Collectif d'Algériens en soutien à la lutte
en Algérie pour le changement et la démocratie
Nous, citoyennes, citoyens, associations, avons créé en France un
collectif d'Algériens en soutien à la lutte en Algérie pour le
changement et la démocratie.
Notre collectif exprime son soutien à la marche nationale pacifique à
laquelle a appelé la Coordination nationale pour le changement et la
démocratie qui s'est constituée à Alger le 21 janvier 2011.
Cette marche nationale pacifique doit avoir lieu le 12 février à Alger.
Nous faisons nôtres ses mots d'ordre :
- le changement et la démocratie ;
- la levée immédiate de l'état d'urgence ;
- la libération des détenus des émeutes ;
- l'ouverture des champs politique et médiatique ;
- le travail et la justice sociale ;
- une Algérie démocratique et sociale. Nous appelons à un rassemblement
de soutien, le même jour : samedi 12 février 2011, à 14 heures, place de
la République, à Paris.
Premiers signataires
Associations et groupements : Algérie pacifique, Association pour
l'égalité devant la loi (Apel), Collectif des familles de disparu( e)s
en Algérie (CFDA), Initiatives de femmes pour la citoyenneté et les
droits universels (WICUR), Mouvement pour les droits et libertés,
Pluri-elles Algérie... Membres individuels du collectif : Sont
solidaires de cet appel, les organisations suivantes : Association des
Marocains en France (AMF), Association des travailleurs maghrébins en
France (ATMF), Association des Tunisiens en France (ATF), Comité pour le
respect des libertés et des droits de l'homme en Tunisie (CRLDHT),
Fédération des Tunisiens citoyens des deux rives (FTCR), Manifeste des
libertés.
Déclaration
Depuis quelques jours, un nouveau mouvement nous engageant se
manifeste dans divers titres et sur le Net. Nous apportons la mise en
garde suivante : Nous avons été invités à signer une pétition en faveur
des libertés ; ce que nous avons fait en toute bonne foi. Nous
apprenons, après coup, que quatre signataires (Ali Brahimi, Tarik Mira,
Hamid Ouazar et Yasmina Si Abderrahmane) se sont saisis de cette
initiative pour s’ériger en porte-parole d’un mouvement structuré auquel
nous aurions été associés. Nous tenons à informer l’opinion publique que
nous n’avons délégué personne pour parler en notre nom et que la
pétition que nous avons signée ne peut et ne doit servir à aucun autre
objectif que celui de revendiquer les libertés et dénoncer l’arbitraire
politique.
- Achab Ramdane, universitaire, éditeur.
- Azzi Abdelmadjid, syndicaliste, retraité.
- Bendjebbar Hizia, gérante entreprise.*
- Boussad Ouadi, éditeur.
- Derridj Mourad, gestionnaire, ancien joueur de la JSK.
- Hamid Djernine, surveillant médical*.
- Issad Mohand, universitaire, professeur agrégé de droit, ancien
président de la Commission de la réforme de la justice.
- Si Ouali Aït-Ahmed, ancien officier de l’ALN.
* Des signataires ont découvert leur nom dans la pétition sans avoir été
consultés.
Appel pour le 24 février
L'appel que nous lançons s'adresse aux hommes et femmes de progrès
de notre pays, pour qu'ils agissent ensemble unis à la base, en vue de
provoquer un profond changement en faveur du progrès social et de la
démocratie, pour sauver l'Algérie des dangers mortels qui la menacent.
«Il ne s'agit pas d'une pétition adressée à une quelconque autorité ou
d'une simple déclaration pour remplacer un homme par un autre homme, ou
un gouvernement par un autre gouvernement pour qu'ils puissent
poursuivre le même massacre du pays et du peuple dans la voie
néolibérale. «Les signataires de l'appel, qui feront connaître et signer
le texte par d'autres citoyens, détermineront les formes d'action les
plus appropriées, qui sont à leur portée et adaptées à la réalité du
terrain où ils travaillent et vivent. L'initiative est entre leurs
mains. «La date symbole du 24 février, souveraineté sur nos richesses
naturelles, sera une occasion pour faire le point sur les multiples
initiatives sur le terrain, un échange d'expérience et un nouveau départ
pour d'autres actions prometteuses.» Adressez vos signatures pour
l’appel du 24 février à l’adresse électronique suivante :
moubadaratfebrayer@ hotmail.fr - Appel aux hommes et femmes de progrès -
Agir ensemble unis à la base - Pour un profond changement - Pour le
progrès social et la démocratie La date du 24 février, date symbole,
date anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, est là pour
nous rappeler, après la tentative avortée de dénationalisation, que les
conquêtes de libération nationale, économiques, sociales, démocratiques
sont constamment menacées et doivent être protégées pour ne pas devenir
la propriété des multinationales et celle d'une caste, mais être celle
du peuple et des générations futures. Il est urgent aujourd'hui d'unir,
dans l'action concrète à la base, tous les hommes et femmes de progrès
et l'ensemble des forces progressistes de notre pays, en vue d'imposer
un profond changement, pour le progrès social et la démocratie.
L'avenir nous appartient ! C’est à nous de le bâtir sur le terrain
des luttes !
L’Etat des urgences est là ! Le nombre et les priorités devront
s’adapter aux luttes et à la situation concrète sur le terrain. Il est
d’abord urgent d’agir pour obtenir la libération immédiate des
manifestants, les jeunes sortis dans la rue depuis des mois pour
exprimer leur détresse et leur colère devant un pouvoir qui les ignore.
- Il est urgent de faire entendre nos voix, qu’on tente de dévoyer,
dénaturer au profit des responsables de notre tragédie, les tenants de
la bourgeoisie affairiste au sein du pouvoir et en dehors, tous deux
responsables de l’impasse de misère sociale et démocratique dans
laquelle le pays est plongé depuis des décennies !
- Il est urgent de relancer l’industrialisation du pays, seule manière
de créer massivement de l’emploi créateur de richesse et donner de
l'espoir à notre jeunesse à qui il n’a été laissé que le suicide par le
feu ou dans la mer, jeunesse à qui on a dénié le droit de vivre et
d’être libre dans son pays !
- Il est urgent de mettre fin à la «hogra» et aux dénis de justice quant
à l’accès au travail, aux soins, au savoir, au logement, au libre
exercice de nos droits constitutionnels ! Le peuple en a marre de la
corruption, des passe-droits, des injustices, du népotisme et du
régionalisme, de la manipulation de la religion...
- Il est urgent de lutter pour protéger le pouvoir d’achat des masses
laborieuses, des salariés et des retraités, de bloquer la montée
dangereuse de l’inflation et de lutter contre la spéculation menée par
ceux qui dominent le commerce, notamment des produits de première
nécessité, que les richesses nationales, notamment les revenus des
hydrocarbures, servent à nourrir, loger, éduquer, soigner et transporter
les travailleurs algériens, premiers créateurs de ces richesses.
- Il est urgent de valoriser nos compétences nationales, nos
producteurs, nos cadres, nos chercheurs en lieu et place des affairistes
et autres spéculateurs et clans maffieux prédateurs des deniers publics.
- Il est urgent de bâtir les organisations syndicales autonomes
démocratiques des travailleurs, au service de leurs adhérents, comme les
associations des jeunes, des étudiants et enseignants, des femmes, des
cadres... C’est ainsi que naîtront les cadres de regroupement volontaire
entre des organisations solidaires entre elles et solidaires avec leurs
membres victimes de mesures répressives !
- Il est urgent de mettre fin aux ségrégations multiples que subit la
femme algérienne par les lois inégalitaires du code de la famille !
- Il est urgent de faire barrage aux néo-colonialistes et impérialistes
qui nous souhaitent une «démocratie» comme ils l’ont appliquée à l’Irak,
ou celle qu’ils ont soutenue en Tunisie, jusqu’au départ de leur
ultra-libéral et homme de main le potentat Ben Ali, en refusant les
diktats et conseils du FMI, de la Banque mondiale, de l’UE, de l’Otan et
de toutes les officines de l'impérialisme et du sionisme.
- Il est urgent de mettre fin à l’Etat de non-droit et dire non au
détournement de l’état d’urgence de son objectif, la lutte contre les
groupes terroristes, qui assassinent notre peuple ! En supprimant toutes
les dispositions interdisant ou restreignant la liberté de pensée,
d’expression, d’organisation, la liberté de se rassembler et de
manifester pacifiquement ! Etat d’urgence pour les criminels, pour les
assassins de la République pas pour ses défenseurs : les forces
démocratiques et laborieuses.
Alger, le 29/01/2011
Les premiers signataires
Selkh Ismaïl, militant associatif ;
Taïbi Mohamed, syndicaliste -Sougueur ;
Badaoui Ahmed, syndicaliste - Alger ;
Chouaki Yasmina, militante féministe - Alger ;
Fateh Agrane, militant altermondialiste - Alger ;
Oualdine Mohamed, syndicaliste - Sougueur ;
Mohieddine Mohamed, syndicaliste - Tiaret ;
Zendag Abdelkader, militant associatif - Tiaret ;
Redouane Mimouni, journaliste - Alger Rép;
Chafik Ahmine, enseignant universitaire - Alger ;
Kamel Badaoui, ingénieur statisticien - Paris ;
Amina Abed, syndicaliste - Tiaret ;
Boualem Nacer, commerçant - Alger ;
Benzineb Nora, enseignante - Alger ;
Mounia Benaghrab, étudiante - Alger ;
Abed Mohamed, cadre militant asso. ;
Boudjemaâ Karim, chômeur - Alger ;
Mokhtar Ouhadad, enseignant - Alger ;
Mohamed Mezghiche, prof. univers. - Boumerdès ;
Saïd Bouamama, sociologue - Lille ;
Hariti Atika, professeur - Paris ;
Ouadi Nadia, cadre militante assoc. - Constantine ;
Chouali Boualem, syndicaliste indépendant - Béjaïa ;
Sardi Mama, enseignante ;
Bouchama Assia, citoyenne - Alger ;
Chaouli Khaldoune, résidant Montréal ;
Baghdadi Si Mohamed, citoyen ;
Hadja Boudiaf, citoyenne ;
Abdelmadjid Kaouah, poète ;
Amour Amel, étudiante - Paris ;
Amour Mehdi, étudiant - Paris ;
Amour Mohammed, médecin - Paris ;
Réda Doumaz, artiste - Alger ;
Boussad Ouadi, libraire - Alger ;
Hamdaoui Djilali, retraité - Tamanrasset.
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