Actualit�s : ELLES SONT VENUES REVENDIQUER LE CHANGEMENT
�L�Alg�rie nous appartient tous�


Myriam �tait sur les lieux � 9h du matin. �Le changement et la d�mocratie�, lit-on sur la grande pancarte qu�elle tenait dans les mains. �La marche est pr�vue � 11h mais la foule a �t� dispers�e bien avant l�heure. Les policiers qui encerclaient la place ont commenc� les provocations�, dit-elle.
Irane Belkhedim - Alger (Le Soir) - Pr�sidente du bureau national du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) depuis quelques ann�es, Myriam est habitu�e aux manifestations publiques. �J�ai d� me cacher pour ne pas �tre reconnue par les policiers post�s partout.� Accompagn�e d�amis et de quelques coll�gues, Myriam dit ne pas repr�senter son syndicat qui a d�clar� officiellement ne pas prendre part � cette marche. �Chacun assume ses responsabilit�s ! Hier, au journal t�l�vis�, les manifestants ont �t� trait�s de hors-la-loi ! Mais que croient ces politiques ? Que l�Alg�rie leur appartient, qu�on y a pas droit ? Ils sont fous !� Enseignante depuis huit ans, la jeune militante est toujours contractuelle. �J�ai pass� plusieurs concours, sans succ�s. Il faut �tre pistonn� ! Aujourd�hui, je suis sortie crier ma col�re. Ras-le-bol de ce syst�me injuste qui ne nous offre rien ! O� vont les milliards dont dispose le pays gr�ce � la rente p�troli�re ?� A 35 ans, comme beaucoup d�Alg�riens, Myriam n�a pas de logement, elle vit encore chez ses parents � El-Harrach. �Le dialogue avec les autorit�s ne sert � rien. Nous avons tenu plusieurs r�unions avec le ministre de l�Education nationale sans r�sultats. On annonce l�ouverture de nouveaux postes budg�taires sans que notre situation s�am�liore ! O� va-t-on comme �a ?� affirme la militante avec d�termination. Elle regarde tristement autour d�elle, le dispositif de s�curit� a r�ussi � �parpiller les manifestants. Des badauds regardent la foule, l�air absent, sans se sentir concern�. �Beaucoup de citoyens ont tr�s peur, ils n�osent pas. Je suis ici pour revendiquer le changement. �a doit changer !�, l�che-t-elle. Fad�la est rest�e accroch�e � Myriam et ses coll�gues. Ag�e de 26 ans, elle est venue de Bouira pour participer � sa premi�re marche. �Papa �tait inquiet. Au d�but, il a refus� de me laisser partir, il a eu peur, j�ai insist� et j�ai r�ussi � le convaincre.� Licenci�e en droit, elle est au ch�mage depuis deux ans. Ce n�est qu�en septembre qu�elle a d�nich� un job dans une biblioth�que municipale. Fad�la n�a pas encore touch� son salaire. �Je ne suis pas la seule, beaucoup de gens sont dans la m�me situation que moi�, confie-t-elle, ajoutant que son salaire n�exc�de pas les 10 000 DA par mois. La col�re et la d�ception la rongent. Fad�la a entrepris plusieurs d�marches pour trouver un travail dans la justice, mais en vain. �J�ai pass� des concours dans ma sp�cialit�, � peine l�examen �crit termin�, l�administration vous renvoie ! Avant m�me de passer l�examen oral qui fait pourtant partie du concours. C�est incroyable !�. La jeune fille a pris ses dispositions pour marcher � Alger. Elle est descendue vendredi chez sa tante pour �tre s�re d�y arriver. �C�est fou ! Tous ces barrages de s�curit� ! La fouille des passagers ! J�avais l�impression de vivre dans un pays en guerre, on aurait dit l�Afghanistan ou l�Irak, c�est de la provocation !� Seule la rupture avec ce syst�me remettra, selon elle, l�Alg�rie sur les rails du d�veloppement et de la d�mocratie. �Qu�ils ouvrent la voie aux jeunes. Nos politiques ont entre 70 et 80 ans, qu�ils d�gagent ! Nous avons de jeunes comp�tences qui sont capables de relever les d�fis, qu�ils les laissent travailler�, dit-elle, avec beaucoup de ferveur, avant de nous quitter et de rejoindre ses camarades manifestants.
I. B.

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