Actualit�s : LA MARCHE SE TRANSFORME EN RASSEMBLEMENT
Le film d�une journ�e pas comme les autres


Place du 1er-Mai, 10 h du matin, les premiers manifestants ayant appel� � la marche du 12 f�vrier sont au rendez-vous. Le dispositif de s�curit�, impressionnant comme pr�vu, ne dissuade pas les membres de la Coordination nationale pour le changement et la d�mocratie de se rassembler et tenter une marche. Ils ne r�ussiront pas � le faire, mais un rassemblement en rangs dispers�s a �t� cependant improvis� tout au long de la journ�e durant lequel les manifestants ont scand� leurs slogans sans rel�che.
F-Zohra B. - Alger (Le Soir) - Des banderoles sont brandies et les slogans fusent d�j�. R�unis autour de Sa�d Sadi, pr�sident du RCD, et de Ali Yahia Abdennour, pr�sident d�honneur de la Ligue alg�rienne pour la d�fense des droits de l�homme, les membres de la coordination et des repr�sentants de mouvements de jeunes criaient leurs revendications. De petits groupes de manifestants sont encercl�s par les membres des brigades anti-�meutes et, soudain, les premi�res arrestations sont op�r�es, touchant des membres de la coordination qui sont entra�n�s par des policiers. Parmi eux, des militantes qui se d�battent, en vain. La manifestation se poursuit pacifiquement et la marche emp�ch�e se transforme en plusieurs rassemblements par petits groupes de manifestants. 11h, heure pr�vue pour le d�part de la marche. Mais il est impossible de d�passer les alentours de la place du 1er-Mai. L��tau se resserre autour des manifestants. Des jets de p�tards perturbent, cependant, aussi bien les manifestants que les membres des services de s�curit�. Soudain, un mouvement de foule projette Sa�d Sadi et Ali Yahia Abdennour � terre. Si le premier est rattrap� de justesse par les membres de sa garde personnelle, le deuxi�me se blesse en chutant. Ses compagnons tentent de le persuader de quitter la manifestation, mais il refuse. Des groupes de jeunes ont, pour leur part, pris place sur les abris-bus et les barri�res autour de la place, faisant face aux manifestants et scandant leur soutien au pr�sident de la R�publique. Imperturbables, les organisateurs de la manifestation continuent, eux, de crier leur rejet du pouvoir et leur appel � plus de libert�s d�mocratiques. A 11h 30, Sa�d Sadi et ses compagnons tentent de faire quelques pas, ils r�ussissent � avancer de quelques m�tres, avant d��tre de nouveau encercl�s. Les manifestants se sont scind�s en plusieurs groupes, brandissant leurs banderoles suivis de pr�s des forces anti�meutes qui tentent de les confiner aux alentours de la place du 1er Mai. Une bande de jeunes, dont des membres de la coordination ayant appel� � la lib�ration de Mohamed Gharbi avancent en rangs serr�s en chantant cette fois-ci leurs revendications sur fond de musique karkabou. Ils rejoignent le centre de la place. Un h�licopt�re de la police survole les lieux depuis le d�but de la matin�e. Du c�t� des arcades, et vers le d�but de la rue Belouizdad, un groupe de jeunes discute � b�tons rompus avec des policiers dont leur chef. Ils tentent d�expliquer leurs motivations. La circulation automobile n�a pas �t� interrompue autour de la place, mais les v�hicules se frayent difficilement un passage. Des manifestants ont m�me choisi de venir en famille brandir leurs banderoles. 12h 30 mn, une cinquantaine de jeunes courent et s�engouffrent rapidement au milieu des manifestants en criant �y�en a marre mel hogra�. Ce sont ceux-l� m�me qui, une heure auparavant, criaient leur soutien au pouvoir. Ils se joignent aux manifestants. Sa�d Sadi et les leaders de la Coordination quittent les lieux. Les arrestations se poursuivront jusqu�� la fin de l�apr�s-midi. La manifestation se poursuit pacifiquement et m�me, commenteront certains, dans une ambiance bon enfant. Des jeunes s�installent � m�me le sol et discutent � b�tons rompus, le dispositif s�curitaire est moins dense au milieu de la place, occup�e par les manifestants, et les membres des brigades anti�meutes se sont install�s, plut�t, autour de la place et au niveau des principales art�res qui m�nent vers cette derni�re. 14 heures. La place du 1er-Mai et ses alentours sont noirs de monde et les manifestants continuent d�affluer. Ils sont toutefois emp�ch�s de se rassembler et se contentent donc de scander leurs slogans entre eux en petits groupes. Toutefois, ceux qui ont r�ussi � occuper le milieu de la place, pr�s d�une centaine, r�ussissent � rester soud�s, entour�s par la brigade anti-�meutes. 16 heures, la place du 1er-Mai s�est vid�e de ses manifestants au terme d�une journ�e pas comme les autres.
F.-Z. B.

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