Le Soir Retraite : Au Br�sil, les �lus se taillent de jolies pensions

Au Br�sil fleurissent, de longue date, la corruption, le n�potisme et l�abus de privil�ges. La presse r�v�le, chaque semaine ou presque, telle ou telle pratique plus ou moins r�pr�hensible qui ternit toujours plus l�image de l��lite au pouvoir.
Le dernier h�ros de ce mauvais feuilleton s�appelle Benjamin Zymler, 54 ans. Il pr�side le Tribunal des comptes de l�Union, l��quivalent de notre Cour des comptes. Ce tr�s haut fonctionnaire, dont l�emploi exige qu�il soit irr�prochable, am�liorait l�ordinaire par de pr�cieux �m�nages�. En trois ans, il a donn� treize cours et conf�rences qui lui ont rapport� quelque 100 000 euros. Ses clients ? Trois entreprises publiques, dont il est charg� de v�rifier la validit� des comptes au nom de l�Etat f�d�ral. Bonjour le conflit d�int�r�ts. Mais pas aux yeux de l�int�ress�, qui souligne d�avoir rien commis d�ill�gal.
Cinquante fois le salaire minimum !
Au Parlement de Brasilia, quelques jours avant No�l, les d�put�s et s�nateurs se sont offert une hausse de salaires de 60%. Les prix n�avaient pourtant augment� que de 20% depuis le dernier r�ajustement de leurs �moluments. Mais ils voulaient toucher autant que les juges de la Cour supr�me. Pour faire passer cette mesure, ils en ont fait b�n�ficier les membres du gouvernement. Tout le monde gagne d�sormais la m�me chose, les parlementaires, les ministres et la pr�sidente Dilma Rousseff : un peu plus de 12 000 euros par mois. Cinquante fois le salaire minimum. Les �lus f�d�raux, et ceux des Etats f�d�r�s, ne sont pourtant pas � plaindre. Outre leur salaire � sur quinze mois �, ils re�oivent de nombreuses allocations et avantages mat�riels, b�n�ficient de deux mois de vacances et ne travaillent � Brasilia que deux ou trois jours par semaine. Si l��lectorat les recale, ils re�oivent pendant toute leur vie une pension �gale � leur salaire. Les retraites, dont celles accord�es aux ex-gouverneurs d�Etat, sont une autre source d�abus. Selon la presse br�silienne, au moins 127 ex-gouverneurs ou leurs veuves re�oivent une pension mensuelle entre 5 000 et 10 000 euros. Aux frais du contribuable et en toute ill�galit�, puisqu�une d�cision de justice de 2007 bannit cette pratique. Ce dont se moquent les caciques locaux attach�s aux privil�ges vot�s par les assembl�es l�gislatives d�Etat. L�une des veuves cumule m�me deux retraites, son d�funt mari ayant gouvern� successivement deux Etats. Le plus malin de tous s�appelle Humberto Bosaipo, 54 ans. En 2002, il a fait voter par ses coll�gues d�put�s du �Mato Grosso� (une r�gion du Br�sil) un amendement �largissant le b�n�fice de la retraite � tout �lu ayant �t� amen� � exercer temporairement les fonctions de gouverneur. Ce qu�il fut conduit � faire en 2004, pendant� exactement� dix jours. A ce titre, il continue de toucher, sept ans plus tard, une pension de 6 500 euros par mois.
LSR

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