Actualit�s : TLEMCEN
Sidi Djilali, un vent de r�volte souffle sur la steppe


En ce d�but du mois de mars, tous les chemins ne m�nent pas vers la steppe. Les 30 km qui s�parent Sebdou de Sidi Djilali, territoire de la grande tribu des Ouled N�har, sont sem�s d�emb�ches et, parfois, de grosses pierres qui barrent la route aux v�hicules.
De Sebdou, jusqu�� Sidi Yahya, la route est d�serte, aucun v�hicule en circulation, et nous sommes gagn�s par l�inqui�tude avant m�me de p�n�trer dans le fief des Ouled N�har. Toutefois, la pr�sence d�un coll�gue journaliste nous rassure, un enfant du bled, connu et appr�ci� des habitants de cette localit�, sortie soudainement de l�anonymat. Depuis une semaine, des informations font �tat d�une insurrection dans cette contr�e isol�e du monde rural. Sidi Djilali se trouve � l�extr�me sud-ouest de la wilaya de Tlemcen et on a du mal � croire � l�existence d�une da�ra entre ces monts surplombant le royaume ch�rifien, et ce bout de chemin qui ne semble mener nulle part. Et pourtant, plus de 30 000 �mes vivent dans cette pampa sauvage, dans des conditions d�un autre si�cle. A notre arriv�e, nous sommes oblig�s de montrer nos cartes de presse et assez vite des jeunes se sont empress�s de d�gager la route pour nous laisser passer. A l�entr�e de Sidi Djilali, nous sommes accueillis par un groupe de jeunes universitaires tr�s d�termin�s qui nous expliquent les raisons de cette intifadha pacifique. Plus de 300 personnes sont rassembl�es devant le si�ge de la da�ra qui est toujours ferm� � l�instar de la mairie. Du c�t� de la fronti�re marocaine, le complexe minier d�El-Abed est aussi � l�arr�t. Tout le territoire des Ouled N�har est paralys�, du jamais-vu depuis l�Ind�pendance, dans cette contr�e, autrefois, paisible et accueillante. Il est vrai qu�on a l�impression d��tre au bout du monde, la diff�rence avec les da�ras du Nord sautant aux yeux. Il existe quelques infrastructures, mais tout reste � faire sur tous les plans, (sant�, transport, �ducation). �Sidi Djilali n�est pas une da�ra, mais un grand douar qui d�pend toujours de Sebdou, nous confie un jeune, et on doit faire le d�placement jusqu'� Sebdou pour r�gler nos quittances d��lectricit�, et quant aux urgences m�dicales on confie notre destin � Dieu. Nous vivons � mille lieues de la civilisation.� Un autre nous a confi� que le carburant est rationn� � Sid Djilali, alors que les hallabas s�approvisionnent le plus normalement du monde � Maghnia et dans toute la bande frontali�re. Un groupe de moudjahidine, � l��ge tr�s avanc�, tiennent aussi � �tre solidaires avec les jeunes, le responsable de la kasma ONM, pr�cisant que �ces jeunes ne sont pas des voyous, ni des drogu�s, mais sont tr�s disciplin�s dans cette mobilisation l�gitime. Les services de s�curit� n�ont pas eu � intervenir depuis presque une semaine, et ce, malgr� l�attitude du chef de da�ra qui a exprim� un aveu d�impuissance devant les citoyens. Il aurait d�clar� : �Ana khodra foug taam.� Une expression bien de chez nous, pour qualifier le peu de consid�ration ou le peu d�importance. Cela fait maintenant une semaine que ces jeunes passent la nuit � la belle �toile, se disant plus mobilis�s que jamais et r�clamant la pr�sence du wali pour mettre fin � leur mouvement. Des solutions existent pour peu qu�un dialogue soit �tabli et, pour cela, il faut se poser la question sur le r�le et sur la mission de ces honorables �lus du peuple qui vivent loin de ce tumulte, qui est en train de briser le silence de la steppe !
M. Zenasni

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