Le Soir d'Alg�rie

La bonne gouvernance se juge et se jauge � la s�r�nit� et � la qui�tude qui pr�valent au niveau de la soci�t�. Lorsque toutes les corporations professionnelles et les citoyens dans les communes et dans les agglom�rations aux quatre coins du pays �ructent de col�res et de protestations incessantes, on ne peut, au risque de se couvrir de ridicule, se pr�valoir, comme le gouvernement ne cesse de le faire, d�avoir eu une vision �clair�e et men� une politique de gestion saine et �quitable.
Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - Les �tudiants, les param�dicaux, les greffiers, les avocats, les ch�meurs, les gardes communaux, des citoyens parents pauvres du d�veloppement local, des syndicats, des associations, des partis politiques, tout ce beau monde enclenche dans une simultan�it� sans pr�c�dent des actions de protestation. Pour la seule journ�e d�hier, il a �t� enregistr� pas moins de vingt gr�ves et protestations de rue. Ce qui est �norme dans une soci�t� o� les voix officielles �voquent des r�ussites et des avanc�es in�gal�es dans la sph�re maghr�bine, voire tiers-mondiste. Ce qui d�montre surtout que l��chec des politiques gouvernementales pr�n�es et mises � ex�cution est des pires que le pays a eu � enregistrer depuis l�ind�pendance nationale. Cet �chec, patent, a r�sult� dans une conjoncture des plus propices � l�essor �conomique et, par voie de cons�quence, au bien-�tre social. Depuis l�intronisation de Abdelaziz Bouteflika � la t�te de l�Etat en avril 1999, le pays a v�cu dans une embellie financi�re jamais connue auparavant. Du fait de la hausse du prix du baril de p�trole sur les march�s mondiaux, l�Alg�rie a engrang� des recettes exorbitantes, se comptant en dizaines de milliards de dollars. De quoi remettre immanquablement le pays sur les rail, d�autant que la situation s�curitaire a connu, depuis, une nette et visible am�lioration. Rien que pour le quinquennat en cours, 286 milliards de dollars sont d�gag�s pour, est-il affirm� officiellement, asseoir d�finitivement le d�veloppement �conomique cens�, donc, avoir �t� bien amorc� durant les deux quinquennats pass�s qui, eux, ont absorb� additionnellement 300 milliards de dollars. C�est dans ce pays qui, entre 1999 et 2014, a absorb� pr�s de 600 milliards de dollars que les �meutes sont l�gion. En 2010, il a �t� recens� pas moins de 11 000 protestations plus ou moins violentes. Le premier trimestre de l�ann�e 2011 n�est pas une p�riode apais�e. Janvier a connu ses �meutes extr�mement violentes. Depuis, il ne passe pas une semaine sans que des protestations se signalent ici et l�, aux quatre coins du pays. Contraint � jouer de g�n�rosit� irr�fl�chie, rien que pour acheter la paix sociale, le gouvernement ne semble pas tir� d�affaire. Sa gouvernance a connu des rat�es que les colmatages et autres g�n�rosit�s ne sauraient r�parer. La preuve est donn�e par la grogne sociale et politique de plus en plus exacerb�e.
S. A. I.