Culture : LAJOUAD DE ABDELKADER ALLOULA REVISIT�E PAR LA TROUPE DU TRC
Des g�n�reux dans un monde de brutes


Inscrite au chapitre th��tral des festivit�s c�l�brant �Tlemcen, capitale de la culture islamique�, la g�n�rale de la pi�ce Lajouad du regrett� Abdelkader Alloula sera pr�sent�e aujourd�hui au public tlemcenien � la maison de culture qui porte son nom, par la troupe du Th��tre r�gional de Constantine.
Probablement, l��uvre la plus accomplie de la trilogie du d�funt Abdelkader Alloula, Lejouad, n�a pas pris de rides. Un quart de si�cle apr�s ses cons�crations au festival de Carthage, �les G�n�reux � revient (reviennent) sur les planches, presque sous le m�me habit. Depuis, Alloula n�est plus de ce monde, Sirat Boumedi�ne qui immortalisa le r�le d�un Djelloul Lefhaimi qui n�a toujours pas cess� de courir, aussi. L�empreinte de l�un et l�autre est, elle, ind�l�bile. Lejouad c��taient eux et les contours du monde meilleur auquel aspiraient Errebouhi, Akli et son ami Lemnouar, Sakina El Meskina et Djelloul sont d�une actualit� br�lante. Des personnages sanctifi�s par une g�n�ration d�artistes av�r�s sous la conduite d�un monument du quatri�me art alg�rien, qui seront � l�honneur, � titre posthume pour certains, aujourd�hui � travers le d�fi relev� par Tayeb Dehimi, quelques chevronn�s du TRC, tels Ahc�ne Benaziez, A�ssa Redaf et Izem Zoubir, et surtout une pl�iade de jeunes f�rus des tr�teaux constantinois. C�est sans pr�tention d�ailleurs que le metteur en sc�ne reconna�t l�honneur qu�on lui a d�volu, � travers la charge de reproduire l�une des pi�ces culte du th��tre alg�rien. Tayeb Dehimi ne pouvait que se plier � la sollicitation et honorer son contrat, plut�t son devoir. Son penchant pour le visuel au d�triment du narratif n�a �t� d�aucun handicap pour restituer l��me et le corps de l��uvre en d�pit de quelques am�nagements dict�s par le contexte temporel. Les tags d�non�ant �el harga� ou bien �la hogra� sur une partie du d�cor, mais aussi des r�pliques introduisant le �12S� et autre passeport biom�trique pour dire la bureaucratie des temps �modernes� �taient d�s lors admises dans une trame plut�t fid�lis�e par l�esprit pr�gnant, immortel d�un Alloula qui d�teint encore et toujours sur le jeu des com�diens. Ahc�ne Benaziez excelle dans l�incarnation d�Akli notamment, gr�ce � la complicit� d�un Kamel Ferrad, �poustouflant dans le r�le de l�ami Mnouar. Akli, le cuisinier d�un lyc�e qui fait don de ses ossements � l��tablissement qui l�emploie afin que son squelette puisse servir de support didactique � l�enseignante de science. Et c�est son ami Menouar qui aura la charge d�exhaucer les derniers v�ux d�Akli dont il ne se lassera plus de raconter la grandeur de l�homme de son vivant et les bienfaits de l�h�ritage incommensurable qu�il entretient avec soin depuis la mort de son compagnon et inspirateur. Ahc�ne Benaziez conduit �galement le r�le d�un autre g�n�reux : Errebouhi. Un ferronnier dans une commune qui brave les interdits pour venir en aide � des animaux qui mourraient de faim dans un parc zoologique. Interpr�t� par Attika Belazma, le r�cit de Sakina El Meskina retrace le calvaire d�une employ�e dans une fabrique de colle qui se retrouve parapl�gique en raison des nocivit�s professionnelles. Une battante qui interdira � sa fille d�interrompre ses �tudes pour venir en aide et rester aupr�s de sa m�re malade. Un acte narr� par la jeune com�dienne Najla Tareli, on ne peut plus �mouvante. Delloum Mohamed incarne, lui, le tonitruant Djelloul Lefhaimi qui cumule les sanctions dans l�h�pital qui l�emploie et est mut� d�un service � l�autre jusqu�au jour o� il atterrit � la morgue o� un malade fut admis par erreur. Un comble pour attester la justesse du combat de Djelloul pour un syst�me de sant� digne de la noblesse de sa mission. A�ssa Redaf, le sc�nographe attitr� du TRC, ne pouvait rater un tel �v�nement tout autant que Merouani Nourredine, Boulekhrouf Hac�ne, Koreichi Sabrina et les jeunes Dib Far�s, Labiadh Ramzi, Bouledais Chaker, Laza�r Ayoub, Boukerrou Seif Eddine, Meliani Naoufel et Bekhouche Adl�ne. Tous pour dire autant de destins qui convergent vers un id�al, une qu�te �perdue de changement pour un monde meilleur et l�amour de son prochain. Non, Alloula n�est pas mort.
K. G.

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