
Sports : CYCLISME TOUR DE FRANCE-2011 Contador, favori et trouble-fête
Le Tour de France démarre samedi prochain de Vendée avec l'Espagnol Alberto Contador dans le double rôle de favori indiscutable et de trouble-fête, onze mois après sa troisième victoire dans la Grande Boucle. L’affaire qui pourrait le priver de ce troisième succès, suite à un
contrôle antidopage positif pour lequel il a été acquitté en première
instance, attend encore son dénouement (audience début août). Elle pèse
lourdement sur le climat de la course même si la présence de l’Espagnol
dans le peloton du Tour obéit à une logique sportive et réglementaire.
Cette année, Contador a déjà couru... et souvent gagné. Dominateur dans
le Tour d’Italie en mai, il a surtout cherché à récupérer en juin afin
de relever un défi, le doublé Giro-Tour, qui n’a pas été réussi depuis
l’Italien Marco Pantani en 1998. Redevenu conquérant, Contador a évolué
à un niveau supérieur à celui de l’année passée, quand il avait tremblé
jusqu’au bout contre le Luxembourgeois Andy Schleck. Durant le
printemps, le cadet des Schleck, lui, a préservé ses forces, quitte à
laisser une impression mitigée au récent Tour de Suisse.
Andy Schleck, un an après
Deux fois deuxième (2009, 2010), à chaque fois derrière Contador, le
Luxembourgeois veut gagner, avoir le maillot jaune à l’arrivée, pour
éloigner la déception de l’année passée quand il s’était incliné de 39
secondes, le temps perdu à la seconde près dans le port de Balès, dans
les Pyrénées, à cause d’un problème de dérailleur. Gagner enfin, avec
l’appui de son frère aîné Frank, à la tête d’une nouvelle formation (Leopard),
alors que Contador porte ses anciennes couleurs (Saxo Bank). Le Tour se
résumerait- il à un duel ? Leurs adversaires préfèrent parler de podium,
sans évoquer la marche visée au terme des 3 430 kilomètres, le 24
juillet sur les Champs-Elysées, en conclusion des 21 étapes. Ceux qui
l’ont approché l’an passé, l’Espagnol Samuel Sanchez (Euskaltel, 4e), le
Belge Jürgen Van den Broeck (Omega Pharma, 5e) et surtout le Néerlandais
Robert Gesink (6e), à la tête d’une puissante formation Rabobank,
reviennent. Tout comme l’Australien Cadel Evans (BMC), éliminé l’an
passé sur chute, l’Italien Ivan Basso (Liquigas) et le Britannique
Bradley Wiggins (Sky), en retrait en 2010 à l’image des quatre pointes
de RadioShack (Klöden, Brajkovic, Leipheimer, Horner) désormais privée
du «patron» Lance Armstrong.
A la sortie du Gois
Au sein du peloton des 22 équipes (198 coureurs), parmi lesquelles
les groupes français sont majoritaires (5 formations), les objectifs
sont variés. Porter le maillot jaune, même une seule journée, justifie
le déplacement, pour le Kazakh Alexandre Vinokourov, qui espère conclure
sa carrière en beauté, ou le Belge Philippe Gilbert, l’homme fort
attendu dans la première semaine. Christian Prudhomme, le directeur du
Tour, a voulu varier au maximum les arrivées. Son mot d’ordre ? «Faire
en sorte que la course puisse être incertaine, imprévue. » Bien avant
les Pyrénées et leurs deux arrivées au sommet (Luz- Ardiden, Plateau de
Beille) et le final alpestre (Galibier, Alpe d’Huez) qui précède le
contre-la-montre individuel de Grenoble, le seul de l’épreuve à la
veille de l’arrivée, le parcours offre des possibilités de
rebondissements. Dans le feuilleton de juillet, chacun a sa place. Les
sprinteurs, le Britannique Mark Cavendish en tête, comme les attaquants,
la catégorie à laquelle émargent la plupart des Français. Ils sont tous
attendus dès mercredi en terre vendéenne, autour du quartier général des
Herbiers, pour se retrouver samedi, peu après 12 heures, à la sortie du
passage du Gois, la spectaculaire route submersible qui relie l’île de
Noirmoutier au continent. Pour le vrai coup d’envoi de cette 98e
édition, une fête contrariée par le point d’interrogation que pose
l’affaire Contador.
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