
Culture : BOUMERDÈS Des soirées entre medh, chaâbi et kabyle
El-meddah, ammedah (chanteur conteur) est ce personnage ancré dans la mémoire culturelle maghrébine, personne qui va de ville en ville, de village en village porter le message d'espoir et chanter à la gloire de l’islam, de sa voix lyrique. Mais el-medh, l’imdih (chant, inchad en arabe classique) n’est pas l’apanage exclusif des religieux.
El-meddah puise également son inspiration du mythe des Mille et Une Nuits, des légendes locales ou du vécu quotidien des peuples pour fêter l’amour, la nature, narrer les joies et les souffrances des hommes et des femmes ou glorifier les combats des hommes épris de liberté et de justice. «Les jeunes de la wilaya de Boumerdès découvrent, parfois avec surprise, cet aspect de notre culture», nous dit Hamid Hamidou, directeur de la culture par intérim de la wilaya de Boumerdès. La direction qu’il dirige a, en effet, prévu 11 soirées durant le Ramadan consacrées au medh. Ces veillées sont programmées à la maison de la culture Rachid-Mimouni du chef-lieu de wilaya (6 soirées) à Dellys, Chabet El-Ameur et Bordj Menaïel. Il y a également la participation de troupes venues d’Irak, de Bahrein et de la Palestine. Les soirées ramadanesques organisées par la direction de la culture ne sont pas réservées uniquement au medh. Pour répondre à tous les goûts, la direction de la culture a mis en œuvre tout un programme culturel dans 6 communes. Il s’agit de Boumerdès, Dellys, Bordj-Menaïel, Chabet-El-Ameur, Aït Amrane et les Issers. «Nous avons choisi des communes qui répondent aux exigences de la prise en charge de galas ou de pièces théâtrales», affirme le directeur de la culture qui n’a pas manqué à l’occasion de souligner le dévouement des responsables de Dellys et de Chabet-El-Ameur pour la prise en charge des activités culturelles durant cette période estivale. Il est heureux de constater que Dellys, après avoir traversé une période cauchemardesque, reprend sa vocation de cité où la culture a son mot à dire. Il est par contre malheureux de constater que certaines villes comme Khemis-El- Khechna (ex-Fondouk), l’une des plus grandes agglomérations de la wilaya de Boumerdès, continue à manger son pain noir. Pour revenir au programme qui démarre chaque jour à 22h, les galas de la chanson chaâbi et kabyle sont appréciés par les jeunes. D’autres activités théâtrales, des monologues et des projections cinématographiques sont au programme de ce Ramadan. Même si ce n’est pas le déferlement de l’activité culturelle, ce modeste programme que réalise la direction de la culture, les APC en question et la maison de la culture Rachid- Mimouni contribue à tirer quelque peu la région de Boumerdès du profond sommeil dans lequel elle a sombré depuis bien longtemps.
Abachi L.
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