Culture : CHLEF
Le th��tre en mouvement


C'est le mus�e de la cit� Aroudj qui a abrit� la repr�sentation de la pi�ce El-Ayta. Pour ces derni�res soir�es culturelles du Ramadan, on peut affirmer que le th��tre fait flor�s � Chlef.
Il y a quelques jours, on a pu assister � la pi�ce Akd el-djouher. Rappelons le contexte historique. En 1830, le dey Hussein et le consul Duval ont un diff�rend concernant du bl� achet� � cr�dit � l'empire ottoman pendant 50 ans. Ce march� a �t� mis en place par des affairistes marseillais install�s � Alger, Bacri et Bouchenak, qui s'adonnaient aussi au commerce du corail du c�t� d'El-Kala. Ce grave incident a �t� un pr�texte pour Charles X pour occuper l'Alg�rie. C'est une adaptation d'un texte de Benguettaf qui a d�j� �t� repris par Ziani Ch�rif Ayad en 1984. Pour Chlef, le producteur est Missoum Laroussi, pr�sident de l'association culturelle Les amis de l'art. Ce dernier a r�alis� la pi�ce El-Ayta, une autre adaptation de Benguettaf qui a �crit cette �uvre en 1990 ; elle concerne le monde du travail lors de l'av�nement du multipartisme, elle d�crit les travers d'une soci�t� en crise pendant la mutation politique et sociale des ann�es 1980, elle raconte l'exasp�ration de Djamie, qui le m�ne presque � la folie. Recherchant un boulon pour sa machine qui fabrique des boulons, il se heurte � une administration infernale issue du diktat de la pens�e unique, c'est toute une usine qui est ferm�e et une centaine de travailleurs en ch�mage technique. Djamie se bat pour plus de d�mocratie et plus de chances pour la nouvelle g�n�ration de trouver des emplois. On remarque l'incoh�rence de la gestion de la chose publique comme ce gardien de nuit qui ne peut voir que le jour ! Laroussi Missoum exprime toute sa satisfaction � la fin de la repr�sentation : �La salle �tait bond�e, ce qui prouve un regain d'int�r�t pour le th��tre, le jeu des acteurs se perfectionne, le sujet trait� est une revendication de la d�mocratie et du travail, on peut noter un lien avec l'actualit� et la situation dans les pays arabes.� Lundi dernier, les habitants de Chlef ont pu suivre un tour de chant de l'artiste irakienne Sahar Taha qui a chant� le terroir de son pays, elle a aussi interpr�t� des chansons de Rabah Deriassa. Le pr�sentateur de la chanteuse, le po�te Mokhtari Mansour, a utilis� l'accent irakien, ce qui a �mu la diva jusqu'aux larmes. Nagham Ghazali (Liban) nous a aussi gratifi� d�un tour de chant. Les spectateurs ont eu droit aussi � un one man show comique de Damou Bouna�ma qui traite de la diff�rence entre un couple moderne et un couple traditionnel, il a aussi pr�sent� son sketch I'm an Americain qui prend pour th�me un Alg�rien qui r�ve de devenir am�ricain. A la biblioth�que de wilaya, on a pu assister � une int�ressante conf�rence sur le bilinguisme en Alg�rie. L'orateur, M. Boudia Mohamed, nous met en garde contre la confusion entre bilinguisme et bilingualit�. Il affirme que le bilinguisme est une n�cessit� � l'heure de la mondialisation et Internet, il constate que le transfert technologique ne peut avoir lieu qu'� la condition de la ma�trise de la langue de cette science que l'on veut acqu�rir, les langues qui dominent actuellement sont le fran�ais et l'anglais car elles sont issues de deux empires coloniaux ; la langue arabe qui v�hicule le Livre Saint devient par cette fonction divine une langue sacralis�e, ces deux puissants colonisateurs ont ignor� les dialectes des autres populations pour les d�pouiller de leurs richesses. �L'annihilation de la personnalit� propre de l'individu conduit in�luctablement � un renfermement sur soi et un cloisonnement communautaire marginalis� pour �viter de laisser le colonisateur percer ses secrets.�
Medjdoub Ali

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable