Actualit�s : L�Aqmi est � 40 km d�Alger, pas seulement au Sahel

Par Hassane Zerrouky
Lors de la conf�rence d�Alger sur le terrorisme dans le Sahel, il a �t� beaucoup question de la menace que fait peser l�Aqmi depuis la chute du r�gime de Kadhafi. Les quatre pays du champ (Alg�rie, Mali, Niger, Mauritanie) et leurs partenaires occidentaux, Etats- Unis en t�te, ont mis l�accent sur la coop�ration entre les pays de la r�gion pour lutter contre le terrorisme dans le Sahel. Certes, la situation en Libye a �t� �voqu�e.
L�Alg�rie a le droit de se pr�occuper de ce qui se passe � ses fronti�res, notamment � l�est, en Libye o� un pillage en r�gle des arsenaux libyens va donner lieu, si ce n�est pas d�j� fait, � un trafic d�armes � grande �chelle au profit de l�Aqmi et des trafiquants de tout poil. C�est une source d�inqui�tude r�elle d�autant que le nouveau pouvoir libyen, qui n�a pas encore assur� son autorit�, qui a encore fort � faire avec les kadhafistes, n�est pas en mesure (et ne le sera pas avant de longues ann�es) de s�curiser la situation en Libye. Cette inqui�tude s�ajoute � ce qui se passe � la fronti�re sud de l�Alg�rie, au Mali, au Niger et en Mauritanie. Mais, ce qui se passe chez nous est aussi pr�occupant. L�Aqmi n�est pas si loin : elle est � quarante kilom�tres de la capitale, dans la r�gion de Boumerd�s et de Sidi-Ali-Bounab. Bien plus, au fil des mois et des ans, le terrorisme est bien l�. Les morts se comptent par centaines depuis la promulgation des deux lois, concorde civile en 2000, puis r�conciliation nationale en 2006. L�attentat perp�tr� contre l�Acad�mie militaire de Cherchell, une �cole de renomm�e internationale, fleuron de l�Alg�rie ind�pendante, o� 18 officiers, dont un Tunisien et deux Syriens, ont �t� tu�s, rappelle � ceux qui font mine d�oublier que l�Aqmi est tout pr�s. Cette organisation ne l�a-telle pas revendiqu�, sans rire, en signe de solidarit� avec le peuple libyen en lutte contre Kadhafi que l�Alg�rie soutiendrait ? De plus, avant cet acte terroriste, l�Aqmi avait d�j� frapp� � Bordj Mena�el, � Tizi Ouzou et ailleurs. Par cons�quent, si cette organisation semble retrouver un second souffle, cela n�est pas d� seulement � la situation libyenne. Plus encore, cette conf�rence d�Alger montre, si besoin est, que le pouvoir politique privil�gie un traitement exclusivement s�curitaire du terrorisme en lieu et place d�un traitement politique coupl� � une mobilisation citoyenne. D�o� le fait qu�il fasse en sorte de d�connecter le terrorisme de ce qui le l�gitime et qui constitue sa raison d��tre, � savoir l�id�ologie islamiste, et que les Alg�riens soient tenus � l��cart de la lutte antiterroriste, comme si elle ne les concernait pas, comme si l�objectif des djihadistes n��tait pas la prise du pouvoir et l�instauration d�un r�gime th�ocratique � la talibane. Aussi, est-il permis de penser que ce traitement exclusivement s�curitaire rel�ve d�un choix strat�gique permettant au pouvoir de ne pas fermer la porte � une solution politique bas�e sur un compromis avec cette partie de la mouvance islamiste qui, par ailleurs, n�a jamais d�nonc� les actes terroristes et qui appelle, sans risque d��tre rappel�e � l�ordre, � une large amnistie y compris pour Droukdel et ses amis. En tout cas, cette strat�gie a eu d�j� pour cons�quence de d�mobiliser les Alg�riens et de jeter le doute sur la r�alit� m�me du terrorisme islamiste, alors qu'ailleurs, aux Etats-Unis, les citoyens se mobilisent contre la menace terroriste et rendent hommage aux victimes. Pas chez nous, en tout cas. Une chose est s�re : les anciens de l�ex-FIS et de l�ex- AIS l�ont parfaitement compris, eux qui n�ont jamais d�nonc� les attentats terroristes, ni pris leurs distances avec l�Aqmi, voire Al Qa�da de Ben Laden. Et pourquoi les d�nonceraient-ils, pourquoi prendraient- ils leurs distances avec les successeurs de Ben Laden, quand ils observent que les plus hautes autorit�s du pays observent un silence pieux sur ces actes ? Aussi quoi de surprenant que Madani Mezrag et ses amis soient plus que confort�s dans leur d�marche et qu�ils n�aient pas renonc� � tout espoir de retour sur la sc�ne politique avec, � la cl�, la prise du pouvoir en alliance avec les islamo-conservateurs au sein et en dehors du syst�me !
H. Z.

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable