Monde : Le fief de Kadhafi assi�g�, le CNT peine � former un gouvernement

Les forces du Conseil national de transition (CNT) assi�geaient hier Syrte, ville d�origine de l�ex-dirigeant d�chu Mouammar Kadhafi, bombard�e depuis trois jours par l�Otan.
Les combattants du CNT resserrent l��tau sur la ville, encerclant par l�est et par l�ouest les partisans de Kadhafi dans cette ville situ�e � 360 km � l�est de Tripoli. Les civils fuyant cette ville de 70 000 habitants �voquent les conditions de vie difficiles pour ceux rest�s sur place. �La situation dans la ville est tr�s critique�, assure Miftah Mohammed, un n�gociant en poisson fuyant la ville avec 60 personnes � membres de sa famille, proches et voisins � dans un convoi de sept voitures. �Il n�y pas de nourriture, d�eau, de p�trole, ni d��lectricit�. Les enfants n�ont plus de lait. Cette situation dure depuis pr�s de deux mois et les hommes de Kadhafi interdisent le d�part des habitants�, t�moigne-t-il. Selon lui, �des mercenaires africains, notamment du Tchad, s�vissent dans le centre-ville et sont post�s sur les toits interdisant aux gens de partir�. Une radio pro-Kadhafi �met � Syrte des messages de propagande pour rallier ce qui reste de loyalistes, selon des habitants. �Vous devez mourir pour Kadhafi, vous devez mourir pour la patrie�, indiquent ces messages faisant l��loge du �grand Guide�, en fuite depuis plus d�un mois. L�Otan a indiqu� hier que ses avions avaient bombard� la veille un centre de commandement et de contr�le, des d�p�ts de munitions, un radar et des lance-roquettes � Syrte. Sur le front ouest, aucun combat n�a eu lieu hier matin, selon les commandants sur place tandis qu�� l�est, des accrochages se sont produits dans la matin�e lorsque un convoi de 150 combattants pro-CNT est entr� dans la cit�. Sur le front de Bani Walid (170 km au sud-est de Tripoli), les combattants positionn�s � l�entr�e de la ville subissaient toujours les tirs de roquettes lanc�s depuis l�int�rieur par les forces pro-Kadhafi. �On en a marre d�attendre, on sait qu�on peut prendre Bani Walid.� Comme Ramadan Khaled, les combattants du nouveau pouvoir libyen veulent lancer l�assaut sur le bastion pro-Kadhafi. �On est l� depuis 20 jours, on veut entrer dans Bani Walid, comme les autres combattants qui sont en train de prendre Syrte�, expliquait dimanche cet homme de 32 ans, r�fugi� derri�re un mur de brique. Sur le plan politique, des luttes intestines pour le pouvoir retardent la formation d�un gouvernement transitoire annonc� en principe pour cette semaine, ont indiqu� � l�AFP des hommes politiques � Benghazi. Appel� � g�rer la transition en attendant de nouvelles �lections et la r�daction d�une nouvelle Constitution, ce gouvernement �tait initialement attendu le 18 septembre. Reconnu par l�ONU comme repr�sentant du peuple libyen, le CNT a annonc� le 2 septembre qu�il comptait diriger le pays jusqu�� l��lection dans huit mois d�une Assembl�e constituante, avant des �lections g�n�rales un an plus tard. Par ailleurs, le g�ant p�trolier italien ENI a annonc� hier avoir red�marr� sa production de p�trole en Libye sur le gisement d�Abu-Attifel, situ� � 300 km au sud de Benghazi. ENI est le premier producteur �tranger d�hydrocarbures en Libye, pays dont l�Italie est l�ancienne puissance coloniale. Un peu plus d�un mois apr�s la chute du �Guide� apr�s 41 ans de r�gne sans partage, les nouvelles autorit�s ont annonc� dimanche la d�couverte d�un charnier � Tripoli renfermant les corps des victimes d�un massacre commis par l�ancien r�gime en 1996. Les restes de plus de 1 700 d�tenus ex�cut�s en 1996 dans la prison d�Abou Salim � Tripoli ont �t� trouv�s dans un charnier, selon le CNT. Un comit� technique a �t� charg� de l�identification des corps, mais cette op�ration �n�cessiterait un certain temps�, selon un responsable du CNT Des organisations de d�fense des droits de l�homme avaient d�nonc� l�assassinat en 1996 de centaines de personnes dans cette prison o� �taient d�tenus de nombreux prisonniers politiques. Ce massacre est indirectement � l�origine de la r�volte qui a �clat� mi-f�vrier puisque les premi�res manifestations � Benghazi, principale ville de l�Est, ont eu lieu � l�appel de familles de prisonniers tu�s, qui protestaient contre l�arrestation de leur avocat.

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