Culture : ENTRETIEN AVEC LE RAPPEUR NIMA PSY :
�L�important, c�est le message�


�I'm a man of the past. And I'm livin' in the present. And I'm walking in the future. Stepping in the future�, dit le reggaeman Peter Tosh dans la chanson Mystic Man. Le jeune rappeur alg�rien Nima Psy pourrait dire la m�me chose. N� dans la wilaya de Tamanrasset, Amine Guergour a commenc� � faire du rap � Annaba avec le groupe Double Kanon. Install� aujourd�hui � Alger, il continue l�aventure en solo. C�est lui qui chante (avec le groupe Good Noise) dans le g�n�rique du feuilleton Djemai Family 3 diffus� durant le mois de Ramadan.
Pour ses textes souvent revendicatifs, il puise son inspiration de son quotidien de jeune alg�rien. La richesse des modes de la musique alg�rienne et orientale lui a permis de cr�er son propre style : l�oriental rap. Il nous parle de �a et d�autres choses.
Le Soir d�Alg�rie : Un petit retour sur la p�riode de Double Kanon ?
Nima Psy :
C��tait la belle �poque. C�est en ces temps-l� que j�ai d�couvert le rap � Annaba. Malheureusement, cette belle aventure n�a pas dur�
Pourquoi la s�paration du groupe, malgr� le succ�s ?
Parce que dans le groupe il y avait deux visions. Wahab pensait � la culture, � l�art, � la formation et � l�encadrement des jeunes tandis que Lotfi pensait � autre chose. D�ailleurs, il nous avait cach� l�enregistrement de son premier album solo La kamorra en 1999.
L��lan du rap, si populaire � la fin des ann�es 1990 et au d�but des ann�es 2000, s�est cass�. Quelles sont les causes ?
Les premiers fautifs sont les rappeurs eux-m�mes. Les anciens ne sont pas rest�s en Alg�rie pour encourager, aider et orienter les jeunes. Ils sont partis en France o� ils sont presque tous des SDF maintenant. Le star system est comme �a et le monde du rap, c�est comme celui du cha�bi : c�est un ma�tre qui forme et oriente un jeune. Dr. Dre, par exemple, a ouvert la voie � Puff Daddy ou Snopp Dogg. Chez nous, la plupart des anciens sont partis, laissant la sc�ne artistique vide.
C�est quoi le rap oriental ?
Mon style, c�est une fusion du rap, cette musique black et une des formes d�expression du mouvement hip-hop, avec des modes musicaux alg�riens et orientaux. Parfois, il y a aussi des fusions avec le jazz. Sur sc�ne, il y a un vrai orchestre, car nous voulons rompre avec cette image et ce clich� du DJ et du rappeur portant toujours une casquette. Nous essayons aussi de d�livrer des messages sans tomber dans la vulgarit�.
Qu�est-ce qui est le plus important, le texte ou la musique ?
Le texte est plus important que la musique. D�ailleurs, il est plus ancien et la musique a �t� cr��e pour l�accompagnement de la parole. Les Grecs jouaient de la musique lors des jeux de l�Olympe pour encourager les concurrents. La musique, ensuite, a fait son apparition dans le th��tre grec antique. Les romains ont am�lior� la pratique musicale. Mais les deux pays ont ramen� cet art de la Perse. Les Perses ont connu la musique chez les Kurdes qui, eux, l�ont apprise aupr�s des Arabes. Les Allemands, plus tard, ont d�velopp� la musique sur des bases acad�miques.
Le rythme 4/4 du rap vient du quatri�me temps de la valse. Savez-vous que parmi les conditions de Cl�op�tre � Jules C�sar figure celui de lui apprendre comment jouer de l�instrument de musique : l�arc ?
Le rap est un clan et le message est tr�s important. Mais nous ne sommes pas des gangstas. Nous essayons de lancer des messages dans un langage poli, avec des id�es alg�riennes et une mani�re de s�exprimer adapt�e � la soci�t� alg�rienne. Des gens nous disent que c�est une contradiction de se consid�rer comme un chanteur contestataire et de chanter des chansons sur l�Alg�rie en m�me temps. Je r�ponds qu�il n�y a aucune contradiction et qu�on peut chanter pour le pays sans faire l�amalgame avec la politique.
Entretien r�alis� par Kader B.

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