Apr�s que le secr�taire g�n�ral de la F�d�ration nationale des cheminots eut �t� destinataire d�une d�cision de justice, l�UGTA entre en sc�ne et la gr�ve se radicalise et touche l�administration. La direction de la SNTF reste de son c�t� cat�gorique. En plus des mises en demeure et des d�cisions de justice obligeant les travailleurs � regagner leurs postes, des ponctions sur salaires sont �galement envisag�es.
Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - Pour son quatri�me jour cons�cutif, la gr�ve des cheminots s�est radicalis�e � la faveur d�une d�cision de justice dont le secr�taire g�n�ral de la FNTE, Abdelmadjid Deradji, a �t� destinataire. Ainsi, l�UGTA vient de prendre part au bras de fer qui opposait jusque-l� les sections syndicales de wilaya � la direction de la Soci�t� nationale du transport ferroviaire. D�ailleurs hier, � l�entr�e du si�ge de la SNTF, sis � la rue Didouche-Mourad, � Alger, des affiches sur lesquelles on peut lire �UGTA : les travailleurs du si�ge de la SNTF sont en gr�ve� �taient placard�es sur la fa�ade. Interrog�, le charg� de la communication de la F�d�ration nationale des cheminots, Djamel Bichikhi, dira que sa structure syndicale �tait jusque-l� observatrice et que son adh�sion au mouvement de protestation est beaucoup plus motiv�e par le d�p�t de plainte par l�entreprise contre Abdelmadjid Deradji. Mais certains observateurs du secteur ferroviaire, qui ont pr�f�r� garder l�anonymat, voient dans cette proc�dure une subtile man�uvre de la direction : �L�administration sait tr�s bien que la f�d�ration a actionn� les sections syndicales pour faire gr�ve tout en restant en dehors du mouvement de protestation et garder le statut d�observatrice. Comme la direction ne peut pas saisir par voie de justice les responsables des sections syndicales, car du point de vue r�glementaire, c�est la F�d�ration des cheminots qui est le repr�sentant l�gal, elle a ainsi man�uvr� subtilement pour la faire participer aux n�gociations � travers une d�cision de justice. C��tait d�ailleurs la seule mani�re d�avoir un repr�sentant l�gal avec qui n�gocier, vue que la FNC, de par sa position, �tait assise sur deux chaises.�
Les pr�cisions de la direction de la SNTF
De son c�t�, le directeur des ressources humaines de la SNTF, Noureddine Dekhli, interrog� hier au si�ge de l�entreprise, a tenu d�abord � pr�ciser que �des r�unions de n�gociations sont quotidiennement tenues entre la direction et la F�d�ration nationale des cheminots, contrairement � ce que avancent certains syndicalistes �. Pas plus tard que mardi, affirme- t-il, une r�union a eu lieu dans la matin�e. �D�ailleurs, ajoute-t-il, le DG de la SNTF recevra aujourd�hui (hier ndlr), en fin d�apr�smidi, Abdelmadjid Deradji.� Concernant la d�cision de justice dont a �t� destinataire le SG de la F�d�ration des cheminots, Noureddine Dekhli dira : �Il s�agit d�une gr�ve ill�gale et je suis dans l�obligation d�user de tous les moyens l�gaux pour assurer ma mission de service public. Nous ne pouvons adresser des d�cisions de justice � tout le monde et � ceux qui ne sont pas repr�sentatifs. Notre seule solution �tait, ainsi, d�interpeller par voie de justice le SG de la FNC qui est notre partenaire social officiel et repr�sentant l�gal des travailleurs. Des ponctions sur salaires seront m�mes appliqu�es aux travailleurs gr�vistes.� Par ailleurs, et concernant la revendication principale des cheminots gr�vistes, � savoir le versement du rappel d�une augmentation de salaire acquise en septembre 2009, le DRH de la SNTF est cat�gorique : �Nous ne pouvons pas supporter un impact financier de l�ordre de 75 milliards de centimes.� Noureddine Dekhli explique �galement qu�il y a d�autres raisons qui motivent le refus de satisfaction de cette revendication. �Nous avons sign� le 16 juin dernier un protocole d�accord avec la F�d�ration nationale des cheminots et dans lequel �tait convenu un rappel � partir de janvier 2011. Le 3 octobre dernier, nous avons �t� surpris par un mouvement de protestation motiv� par l�exigence d�un rappel � partir de janvier 2009. Qui va nous dire que demain et une fois que nous aurons r�pondu favorablement � cette revendication, ils ne vont pas nous faire sortir d�autres r�clamations�, a-t-il soulign�, tout en laissant entendre qu�une crise de confiance s�est install�e entre la direction et le partenaire social. Noureddine Dekhli pr�cise �galement que l�augmentation en question est de l�ordre de 20% et non pas de 5 %, avancent certains syndicalistes. �Il faut savoir qu�en 2008, l�entreprise a proc�d� � une augmentation de 5,6 % au profit des travailleurs, puis une autre de 15 % en 2009, ensuite de 19 % en 2010 et une autre augmentation est attendue en janvier 2012, et qui touchera hormis le nouveau SNMG, certaines indemnit�s�, a-t-il soulign�. Le DRH de la SNTF ajoutera que �le salaire net moyen d�un travailleur de la SNTF qui �tait en 2008 de l�ordre de 24 000 DA est aujourd�hui �valu� � 41 000 DA et qu�il d�passera � partir de janvier 2012 les 44 000 DA�.
La SNTF menace ruine
Enfin, mis � part la gr�ve qui est d�j� � son quatri�me jour et dont le manque � gagner en termes de rentr�es d�argent est fort p�nalisant, la SNTF souffre actuellement d�un grand d�ficit en mati�re de chiffre d�affaires. Selon des sources tr�s proches, le chiffre d�affaires mensuel de la Soci�t� nationale du transport ferroviaire ne d�passe pas les 350 millions de dinars alors que la masse salariale de cette entreprise qui compte plus de 11 000 employ�s tourne autour de 700 millions de dinars. Ajoutant � cela que la dette de l�entreprise est �valu�e � 15 milliards de dinars et qui, contrairement � ce que pense la plupart, n�a pas �t� effac�e mais seulement gel�e � partir de 2009, par souci de ne pas faire augmenter l�impact financier des int�r�ts g�n�r�s par le service de la dette.
M. M.

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